L'AFC Wild Card 2003 Titans @ Ravens

Des obstacles de taille
Des obstacles de taille
le 10/01/2017 à 20:15 par Tili

Cette saison, la NFL instaure le Free Game Friday : le vendredi, elle partage d’anciens classiques en intégralité sur sa chaîne Youtube. Nostalgie de rigueur. La semaine écoulée voit émerger l’AFC Wild Card 2003 entre Ravens et Titans. Niveau histoire(s), une affiche d’une richesse inouïe, peut-être inégalée. À ce stade du tournoi, voire tous stades confondus. Tour d’horizon.

 
 

ÉQUIPE VS ÉQUIPE

Les Ravens surfent sur une vague de réussite face à leur vieux rival de l’AFC Central. Ils s’imposent lors des cinq confrontations précédentes. Toutefois, une fin décembre faste, une fiche supérieure et un collectif complémentaire permettent aux Titans d’arriver légèrement favoris.

Un invité atypique
Depuis 1990 et des playoffs à six participants par conférence, après être devenus les seuls bénéficiaires d’une Wild Card en dépit de treize victoires en 1999, les protégés de Jeff FISHER récidivent en devenant les deuxièmes à n’obtenir que la tête de série numéro cinq malgré douze succès.

Des lauriers comme s’il en pleuvait
À l’issue de la saison régulière, il existe cinq récompenses individuelles majeures décernées aux joueurs par l’Associated Press : MVP, défenseur de l’année (DPOY), attaquant de l’année (OPOY), rookie offensif de l’année (OROY) et rookie défensif de l’année (DROY). Combien de formations en glanent une dans chaque escouade ? Huit. Parmi elles, qui en récupère au moins trois en tout ? Uniquement les Ravens 2003 : DPOY pour Ray LEWIS, OPOY pour Jamal LEWIS et DROY pour Terrell SUGGS.
Steve McNAIR complète ce casting reluisant. Avec Peyton MANNING, il est élu co-MVP. Une véritable singularité car sinon, le sésame créé en 1957 n’est scindé qu’en 1997. Par ailleurs, les LEWIS reçoivent aussi des votes, portant à trois les protagonistes jugés du calibre de MVP.
Ainsi, cette rencontre est la seule de l’histoire des playoffs avec quatre récompensés différents sur la pelouse. L’AFC Championship 1974 Steelers @ Raiders et le NFC Divisional 1977 Bears @ Cowboys exhibent quatre distinctions individuelles, mais réparties en trois joueurs puisque le MVP est également désigné OPOY.

Désavantage du terrain
Titans et Ravens se croisent à trois reprises au cours des joutes hivernales : deux fois dans le Tennessee (Divisionals 2000 et 2008), une fois à Baltimore (Wild Card 2003). Spoilers insolites : le visiteur prime à tous les coups et la levée concernée par cet article représente le « 1 » du bilan de 7-1 des violets au premier tour.

 

DÉFENSE RAVENS VS ATTAQUE TITANS

La confrontation phare sur le papier. Elle oppose les groupes moteurs de chaque équipe, avec chacun des arguments historiques à proposer.

Un choc de titans poids lourds
Les locaux possèdent une défense équilibrée possiblement dans le top 20 depuis 1978. À cause d’une attaque incapable de protéger la balle et de rester sur le terrain, cette troupe est perpétuellement sollicitée. Elle défend l’équivalent d’un match et demi supplémentaire comparé à la deuxième plus exposée. Par conséquent, les solides chiffres bruts classiques crèvent le plafond rapportés par drive. Une tendance appuyée par les statistiques avancées. Les visiteurs possèdent une attaque d’un pédigrée moindre, quoique performante à sa manière. Le jeu au sol constitue un non-facteur voire une entrave. Cette troupe se distingue autrement. Pré-ère du contact illégal renforcé (2004), grâce à son efficience, elle apparaît possiblement dans le top 10 des plus chirurgicales à la passe. Un constat sublimé par le relatif anonymat des cibles. La bataille aérienne implique donc des références.

« M(ost) V(aluable) D(éfenseur) » contre « M(ost) V(aluable) A(ttaquant) »
Ray LEWIS face à Steve McNAIR, le DPOY face au MVP… Un affrontement à élimination directe inhabituel entre ceux reconnus comme les plus influents de leur côté respectif du ballon. Le onzième et dernier en 51 ans d'existence commune des trophées, l’unique se déroulant si prématurément dans la compétition.

Batman et Robin
Les Ravens 2003 sont les deuxièmes et derniers à compter dans leurs rangs un DPOY et un DROY séparés. Ils imitent les Steelers 1974 avec Joe GREENE et Jack LAMBERT. Les Giants 1981 réalisent aussi le doublé, cependant il n’incombe qu’à Lawrence TAYLOR.

 

DÉFENSE TITANS VS ATTAQUE RAVENS

Moins glamour sur le papier, la confrontation met aux prises une attaque unidimensionnelle indigente et une défense modeste. Néanmoins, l’attractivité augmente parce que leur domaine de prédilection converge, les liant à l’histoire suite à quelques accomplissements mineurs.

Le club des 2000
Jamal LEWIS court 2066 yards pendant la saison. Il devient le cinquième parmi les sept à franchir la barre mythique des 2000. Il établit la deuxième marque (rétrogradée d’une place depuis 2012), à 39 longueurs du record. Sa nomination All-Pro 1 ne coule pourtant pas de source en raison d’une concurrence féroce. En effet, les running backs éblouissent comme rarement. Cinq autres dépassent les 1500 yards, dont trois en excédant 5.2 yards par course. En outre, Priest HOLMES bat le record de touchdowns et LaDainian TOMLINSON frôle celui des yards from scrimmage.

#1 vs #1
Dans le sillon de son numéro 31, l’attaque de Baltimore termine en tête des yards au sol. Le volume est synonyme de 15e place depuis 1978 (19e actuellement). Sur son chemin se dresse la parfaite kryptonite. Keith BULLUCK et ses partenaires sont ceux qui en accordent le moins. Ils mettent notamment à la diète les boulimiques Deuce McALLISTER, Stephen DAVIS, Ricky WILLIAMS et Curtis MARTIN. La production globale leur assure la 19e place depuis 1978 (29e aujourd’hui). Force contre force, numéro un contre numéro un. Depuis la création des playoffs en 1933, il s’agit du onzième et ultime face à face de ce type. La défense en remporte huit. La bataille terrestre implique donc des spécialistes.

 

DÉFENSE RAVENS VS DÉFENSE TITANS

Dans l’absolu, elles ne boxent carrément pas dans la même catégorie. Or, il existe un aspect précis où elles bouleversent conjointement la hiérarchie.

Pas du genre à s’éterniser
Elles brillent par leur capacité à sortir du terrain. Depuis 1991 et la disponibilité des données correspondantes, les hommes du coordinateur Mike NOLAN enregistrent le 7e meilleur pourcentage en troisième tentative avec 29.36 % (9e présentement). Ceux de Jim SCHWARTZ font encore mieux. À l’époque comme maintenant, ils valident le 4e meilleur pourcentage avec 27.72 % et accordent le 3e plus petit total de conversions avec 51, à deux unités du record. Deux onzes du top 10 historique en troisième tentative, de surcroît sous les 30 % : une opposition à distance inédite en janvier.

 

 

Fort de ces axes narratifs, l’AFC Wild Card 2003 entre Ravens et Titans délivre un duel de grande qualité. L’occasion pour plusieurs figures emblématiques de s’exprimer. En compagnie de celles déjà évoquées : Kelly GREGG, Chris McALISTER, Ed REED, Todd HEAP et Jonathan OGDEN ; Albert HAYNESWORTH, Jevon KEARSE, Samari ROLLE, Eddie GEORGE, Derrick MASON et Frank WYCHECK. La plupart des tauliers répondent aux attentes et justifient leur réputation. Hélas, il ne pouvait en rester qu’un. À (re)découvrir d’urgence !

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 Il y a deux sortes de coaches, ceux qui viennent de se faire virer, et ceux qui vont se faire virer.  – Bum Phillips, coach, Houston Oilers

En VO :  There are two types of coaches: them that has just been fired and them that are going to be fired. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !