L'équipe de la semaineLes Blue Stars de Marseille
Duel au sommet en D3 Sud ce week end entre deux des favoris de la division. A Marseille les Blue Stars se sont imposées 13 à 8 face aux Servals de Clermont et se retrouvent idéalement placées avant d’affronter l’autre poids lourd de la poule, Montpellier.
Julien Toth, le Président du club fait le point :
- On vous avait quitté l'an passé avec de beaux résultats sportifs mais des soucis hors du terrain. Ou en est le club aujourd'hui? Est- ce que l'avenir du club est assuré? Du côté judiciaire les choses sont terminées?
- La situation a évolué dans le bon sens à force de travail et d'investissement de tous les membres du comité. Il y a avait 2 grandes menaces: la première représentée par les 20 000€ de dettes laissées aux différents créanciers, la seconde et la plus menaçante qui devait nous voir certainement liquider toute activité était le contrat de 50 000€ sur 5 ans avec une société de photocopieur. Aujourd'hui nous avons réussi à inverser le jugement et donc le remboursement est finalisé à 9 000€ sur 2 ans. Lorsque le jugement est tombé ce fut un véritable soulagement. Concernant les 20 000€ nous avons déjà remboursé la moitié. Le plan d'étalement de la dette totale que nous nous sommes fixés est sur 2 ans (fin en septembre 2016). La dette est donc sous contrôle, les comptes approuvés par un expert comptable tous les 6 mois, et grâce au regain de force que nous avons eu pour sauver les couleurs du club et l'histoire humaine qui nous a tous liée pendant ces quelques mois de crise, cela nous a poussé à nous investir quotidiennement sans compter. Les résultats s'en font sentir. Enfin, la plainte déposée contre l'ancien président est toujours en cours d'instruction.
- Avec quels objectifs sportifs vous êtes vous lancés dans cette nouvelle saison?
- Nous avons démarré la saison avec plusieurs ambitions. La première était de battre notre record de licenciés afin de continuer notre travail de démocratisation du football/cheerleading sur Marseille. Objectif bien avancé puisque nous avons aujourd'hui 251 licenciés dont 20 cheers. Je précise que la moitié de ce nombre correspond à des nouveaux arrivants, et que nous nous inscrivons dans un travail de formation et d'encadrement des nouveaux pratiquants, pour les faire arriver à maturité d'ici 3 ans. Ensuite nous ne voulions pas passer à côté d'un trou de génération lié à la réforme des catégories d'âges. En U19 il a fallu former activement pendant plusieurs mois car nous avons beaucoup de nouveaux joueurs. Et en U16 nous sommes repartis de 0 avec 29 nouveaux joueurs sur 30. Là encore nous sommes pour le moment content des résultats. Et puis il y a la pratique féminine. Nos cheers sont inscrites en championnat de France, pour la première fois à Marseille. Et nous avons démarré l'iniitation au football féminin. Enfin en senior, nous souhaitions surtout intégrer du mieux possible les 60 licenciés dont la moitié était des nouveaux. Comme tu peux le voir, les objectifs nous les mesurons qualitativement avant de penser à des résultats sportifs qui viendront si le travail du coaching staff est de qualité et si la communication de notre méthode fonctionne bien.
- Comment s'est passé ce match contre un des autres favoris de la conférence de d3?
- Que ce fut dur !!! Les Clermontois sont de solides gaillards, bien expérimentés, qui parlent peu mais exécutent et cognent ! Mais de notre côté on a aussi de l'expérience, et une véritable préparation physique individuelle de beaucoup de joueurs. On est donc capable de rivaliser à ce niveau là. Le match s'est donc joué sur des détails, comme souvent, mais le travail de sape de notre défense et la patience de notre attaque ont fini par payer. Je suis content de l'attitude de l'équipe, car nous avions beaucoup de respect pour ce que représentent les Servals; leur histoire, leur culture du football, cela nous a challengé pour nous dépasser et jouer un match de très bon niveau.
- Hâte d'affronter les Hurricanes pour ce qui s'annonce comme un double choc crucial pour les playoffs?
- Nous avons hâte de les affronter comme tous nos adversaires du moment. On ne pense pas aux play offs, on préfère gérer les matches les uns après les autres. Les Hurricanes sont clairement favoris et jouent le titre cette année encore plus que l'an passé, nous allons donc donner le meilleur de nous-même, comme contre chaque adversaire. La saison est longue, il reste encore 5 matches, donc nous ne nous projetons pas encore sur l'influence du résultat de dimanche.
- La D2 vous y pensez?
- On travaille fort pour atteindre le meilleur niveau. On verra ce qu'il en sera à la fin de la saison. Tu sais il faut comprendre que l'on revient de tellement loin qu'aujourd'hui on savoure tout le positif qui nous arrive, tout en restant vigilant sur notre présent, et en prévoyant nos investissements futures. Avoir des coaches comme Philippe Gardent, Mathias Torres, 5 gamins pré sélectionnés en EDF U19, 251 licenciés, une grosse vingtaine de bénévoles actifs, 8 catégories... Des sourires tous les dimanche, ouf: c'est déjà notre D2 à nous on va dire !!
- Coté U19 vous êtes les grands favoris de la poule, quelles ambitions avez- vous ?
- Les autres font peut être de nous les favoris, mais il faut savoir voir la réalité en face. On a encore beaucoup de travail à accomplir. Le critère d' exigence que l'on s'est imposé ne nous permet pas de dire si l'on sera 1er de poule, il y a encore trop de travail à fournir. Et puis nous n'avons pas jouer Cannes, Aix pourrait nous rendre ce qu'on leur a pris à domicile et Nice va certainement progresser. Notre ambition est avant tout la formation et le développement de l'athlète.
- Comment cela se passe t il avec Philippe Gardent et vos jeunes pousses?
- Quand il a accepté notre projet j'étais vraiment très heureux et j'étais persuadé que le contenu saurait lui correspondre. Je le remercie encore d'avoir accepté ce challenge, c'est tout à son honneur et cela prouve à quel point c'est une personne de qualité et professionnelle. Il mise tout sur le développement du jeune athlète, et va au- delà. Pour moi c'est un général qui manage ses troupes, joueurs et entraineurs. Par exemple il a fédéré autour de lui 8 autres coaches ! Nous avons donc un staff hyper complet en U19 !Et pour notre association cela va au -delà, car l'image du jeune retraité NFL qu'il est m'aide beaucoup dans la visibilité de l'association; auprès des pouvoirs publiques, dans la presse locale, dans l'environnement (les gens viennent le voir coacher). Au passage je ne comprends pas que l'on en fasse pas plus un ambassadeur du savoir- faire de notre formation française, je trouve cela dommage que la fédération ne le sollicite pas plus au niveau national.... Pour finir un point clé de sa force est qu'il reste toujours humain, disponible et souriant. Un exemple de vie.
- Est ce que vous pouvez nous en dire plus sur votre "Academy"? Comment cela fonctionne et à qui cela s'adresse- t-il?
- La Blue Stars Football Academy est née du constat que bien souvent les pratiquants se plaignaient de ne pas une structure pouvant les accompagner vers le haut niveau à Marseille. Donc on y a remédié en créant notre propre "centre de formation". Les pratiquants du U19/senior peuvent s’inscrire moyennant une cotisation annuelle, aux 5 entrainements par semaine que l'on propose, en plus des 2 séances en club.On vise à développer l'athlète sur les thèmes de la préparation physique, technique, tactique et psychologique. l'objectif est vraiment d'éduquer pour en faire devenir les athlètes qu'ils veulent devenir en fonction de leurs objectifs personnels. 3 de nos joueurs EDF U19 en font partie, et depuis septembre les progrès sont considérables. Je suis très heureux de cette Academy, car c'est une école interne, et pour cela il faut avoir des encadrants de qualité. Avec Luc Chatel et Philippe on ne pouvait pas rêver mieux. Nous avons 15 inscrits cette année, nous en espérons 25 l'an prochain.
- Comment ressentez-vous la renaissance des Argos dans votre région? Un élément positif ou négatif pour les Blue Stars?
- La montée des Argos en élite est pour moi un signe positif pour le football dans la région. Pour grandir il vaut mieux regarder vers le haut que par terre, et d'avoir un club voisin au meilleur niveau ne fait que nous motiver à devenir meilleur. Mais nous regardons cela de loin, car aujourd'hui nos équipes de jeunes battent régulièrement celle des Argos, et notre formation qui représente notre base est le moteur de notre club. Nos pratiquants sont tatoués BIG BLUE NATION et le sentiment d'appartenance est tellement fort qu'il n'y a pas de raison d'être inquiet. Nous aurons toujours un ou deux joueurs qui voudront partir tenter l'élite, comme certains joueurs voudront toujours venir jouer chez nous en fonction des résultats plus ou moins positifs de leur équipe première. Ca a toujours existé et ça continuera d'exister.Aujourd'hui le fait est que nous avons plus à tirer à les voir réussir en Elite et Europe que le contraire, car cela met en avant notre sport avant tout. Et nous en avons tous besoin.
- Pour finir, merci Olivier pour cette opportunité, j'en profite pour remercier tous les bénévoles qui donnent beaucoup de leur temps dans la bonheur humeur pour nous permettre d'avoir de beaux dimanche ensemble, et un tout grand bravo à tous les coaches qui s'investissent énormément pour que les joueurs nous donnent du beau spectacle à Marseille chaque weekend !
Photo : Jacques Oliver