Le temps des adieux (sans larmes) au BCS Championship Game
« Il n’y aura pas de larmes » c’est ainsi que Bill Hancock, qui fait office de président de la NCAA, a répondu à la question portant sur le fait que le BCS Bowl de ce soir soit le dernier de l’histoire. Pourquoi il n’y aura pas de larmes ? Pour une raison simple qu’Hancock n’a pas caché : « 16 ans c’est un temps très long, c’est une génération », autrement dit une génération qui a joué sous un système controversé et qui ne devait qu’être une transition entre l’ancien système et celui des playoffs.
Mais même si personne ne conteste que le nouveau système de playoff sera plus optimal que celui des BCS Bowls et en particulier le BCS Championship Game, il n’en reste pas moins une certaine nostalgie de cette rencontre même chez ses grands détracteurs comme Mike Bellotti qui l’avait surnommé le « cancer » alors qu’il était coach d’Oregon. Depuis, l’ancien entraineur des Ducks a changé et a indiqué que « ce n’était pas un système parfait, mais je pense qu’il a réussi plus souvent que les gens ne le pensent. La majorité du temps, il a réussi à faire rencontrer les deux meilleures équipes ». Mais surtout le BCS a créé un tournant dans la NCAA : si depuis 1936 on avait un classement Associated Press annuel qui classait les équipes, le BCS a fait plus que cela en créant le championship game en plus des Bowls traditionnels : il a proposé un match entre le N°1 et le N°2 et ainsi mis la cerise sur le gâteau du système des Bowls. Qui plus est, le système des Bowls BCS a créé un intérêt national qui a permis à la NCAA de devenir en à peine 10 ans le second sport médiatique aux USA et de créer une vraie compétition nationale là où la compétition était beaucoup plus régionalisée du fait des Bowls et des conférences.
Mais s’il y a eu des côtés positifs, il n’en reste pas moins qui plane dessus l’ombre des « BCS Busters » : c’est-à-dire ces équipes qui n’arrivent pas à se qualifier pour le BCS du fait de leur conférence d’appartenance. En clair, malgré leurs résultats sur le terrain elles sont sans cesse mise en deçà d’autres équipes qui elles jouent dans des conférences « BCS Friendly ». Trois équipes ont été particulièrement touchées par le système : Utah, Boise State et TCU. 18 fois des équipes de conférences « BCS Buster » ont eu un ratio excellent ou parfait, et pourtant seulement 8 fois elles ont été invitées à un bowl BCS (mais jamais au Championship Bowl) : sur ces 8 fois, une fois cela a été un match entre deux « BCS Buster » (le très controversé Fiesta Bowl 2010 entre TCU et Boise State, tous deux invaincus sur l’année et qui en se rencontrant ont ainsi « évité de polluer » les autres équipes universitaires de l’avis des détracteurs du système, ce qui laisse donc 6 présences seulement avec un bilan de 4 victoires pour les « BCS Buster » ce qui montre la limite d’un système qui favorise les grosses conférences et oublie un peu vite que sur une saison une équipe « mineure » peut changer la hiérarchie.
Mais la polémique est aussi forte au sein des conférences « BCS Friendly ». Pourquoi un champion invaincu de la Big-Ten doit-il être devant une équipe de la SEC qui n’a perdu qu’un seul match ? C’était évidemment le débat de cette année, mais au final, Auburn vs Florida State est le match que tout le monde voulait, non ? C’est bien le souci avec un système qui fait passer tous les Bowls pour un lot de consolation (Alabama cette année n’a pas caché sa déception d’avoir raté le BCS game), et ce côté consolation sera forcément encore plus grand l’an prochain… mais au moins on aura 4 équipes qualifiées pour le tournoi final (8 bientôt à n’en pas douter) et cela va éteindre un peu les polémiques.
Demain, la NCAA va dévoiler le logo des College Playoffs et une page sera tournée : le BCS aura vécu ! mais avant cela il nous reste un Auburn vs Florida State qui promet !