Donald Driver - Le portraitLa volte face d'un miraculé

Donald Driver dédicacant des maillots
Donald Driver dédicacant des maillots
le 31/12/2010 à 11:45 par Thomas Savoja
Mise à jour du 31/12/2010 à 14:17

A l’approche d’un match décisif entre Green Bay et Chicago pour la qualification en Wild Card Game, voici le portrait de l’un des piliers de la Franchise du Wisconsin, Donald Driver, triple pro bowler, leader en réception dans l’histoire des Packers, et joueur clé cette saison encore dont le parcours atypique mérite d’être détaillé.

Lorsque l’on regarde évoluer aujourd’hui le Wideout des Green Bay Packers Donald Driver, on est surpris par sa vivacité, sa sûreté et sa vitesse de course malgré ses 35 printemps. Il faut alors se replonger dans le parcours personnel de ce natif de Houston pour comprendre la genèse de l’individu. Celui que l’on appelait « Quickie » dans son adolescence a un itineraire atypique qui fleure bon le rêve américain et la rédemption d’un écorché de la vie.

Un écorché de la vie

« Hey, quand les choses vont tellement mal que vous vivez dans l'arrière d'un camion U-Haul avec votre mère et quatre frères et sœurs pour un mois, vous faites avec les compétences que vous avez. Le plus simple pour moi était de voler les vieilles Cadillacs ».  Driver a alors 12 ans et sous l’influence de son grand frère de trois ans son aîné, il déambule dans les rues de Houston, la main droite entourée d’un tee-shirt à la recherche du véhicule dont il pourra briser la vitre arrière d’un coup sec pour  s’y engouffrer en un éclair, toujours aux aguets et prêt a prendre les jambes à son cou en cas ou une sirène retentirait.

Quand on regarde aujourd’hui les mains qui ont fait la fortune de ce millionnaire, on est d’ailleurs surpris de noter de multiples cicatrices et elles ne proviennent pas des nombreuses réceptions qu’il a enregistrées au cours de ses 13 saisons à Green Bay. C’est donc ainsi qu’il apprit à conduire, grâce à la trentaine de « commandes » qu’il opéra pour diverses connaissances.

Le volte face d'un adolescent

Jusqu’au jour ou tentant de voler un nouveau véhicule, il est surpris par une patrouille alors qu’il vient tout juste d’enclencher le contact. Il démarre en trombe les yeux rivés sur le rétroviseur et tente d’échapper aux autorités lorsqu’il emboutit trois block plus loin le véhicule d’une vieille dame qui s’engageait tranquillement sur l’avenue. Il se rue alors hors du véhicule détalant comme une flèche puis fait soudainement demi-tour. Plus de peur que de mal pour la vieille dame qui comprenant la situation et entendant les sirènes approchées lui lance : «  Va t’asseoir sur ma terrasse !». Driver s’exécute et lorsque la police arrive et interroge la femme sur le fuyard lui demandant l’identité de l’individu assis à quelques mètres, elle répond : « C’est juste mon petit fils … ».

Après le départ des policier, la vielle femme dit à Driver : « Pourquoi fais tu cela, tu as tellement mieux à faire de ta vie ! ». Ces paroles et la gentillesse de cette femme touchent le jeune homme au plus profond et c’est un déclic pour Driver qui ne volera plus ou presque.  Il trafique bien un peu de drogue pour des raisons purement alimentaires mais sa mère décide pour son bien de l’envoyer à Milby vivre aux côtés de sa grand mère qui aura un rôle clé dans la maturation de l’adolescent. Driver se souvient encore des menaces de celle-ci batte de Baseball en main lui signifiant de se lever et d’aller travailler sous peine de lourdes réprimandes.

« Tu as tellement mieux à faire de ta vie»

C’est alors qu’il découvre le Football et l’Athlétisme à Milby High et qu’il réalise que ses mains agiles et ses jambes de feu peuvent être utiles à autre chose. Ses qualités athlétiques lui ouvrent les portes de l’université d’Alcorn State en Div I-AA. Certes c’est loin d’être le summum de la NCAA mais il obtient là bas un diplôme de comptable : « J’ai toujours voulu exercé un métier ou l’on porte un costume » et mieux il est drafté à la surprise générale comme 213éme choix de la draft 1999, certes au dernier tour de celle-ci mais venant de deuxième division cela reste une rareté.

Le camp d'entrainement comme un Super Bowl quotidien

Mais vu la lourdeur de son contexte familial, Driver vie cette opportunité de contrat NFL comme une chance unique de sortir du tunnel et cet été 99, le camp d’entraînement se transforme pour lui en un Super Bowl de tout les instants et il décroche d’ailleurs à l’arrachée une place sur le Roster débutant même 6 matchs dans sa saison de Rookie. Mike Sherman le coach de l’époque doit pallier l’année suivante le départ d’Antonio Freeman et c’est naturellement qu’il se tourne vers Driver, « the right man at the rigth place » qui devient la cible favorite de Favre avec 58 réceptions pour 935 yards et 7 TD. « Pourquoi n’a-t-on pas fait jouer plus ce gars l’an dernier » se demande-t-il alors ?

115 millions de $ sur 5 ans

Puis c’est l’extension de contrat : 115 millions de dollars sur 5 ans, de quoi mettre les siens à l’abri … enfin ! S’en suivront 8 nouvelles saisons au sommet avec un record de 7 saisons au-delà des 1000 yards, mettant fin cette année à cause d’une blessure au quadriceps à une impressionnante série de 133 match d’affilée avec une réception.  L’homme reste profondément marqué par son passé et se sent redevable auprès des gens dans le besoin ce qui fait de lui le joueur le plus impliqué dans les actions auprès des communautés. « C'est un homme merveilleux», dit Cathy Dworak, la responsable des relations intercommunautaires des Packers. « Il est toujours souriant, agréable, positif. Il m'appelle et demande s'il y a des actions qu’il pourrait mener. Vous imaginer cela dans le monde des receveurs à ego surdimensionnés de la NFL ? ». Profondément investi dans la Donald Driver Foundation qui vient en aide aux nécessiteux de tout espèce, il fait la fierté de sa mère et de sa grand-mère. Père de deux enfants, celui qui anime désormais un Show TV sur une chaîne locale s’est mit à l’écriture de livres pour enfant qui sont distribués à l’échelle nationale. Son éternel sourire et son esprit d’équipe en font un favori dans le vestiaire et parmi les fans. Greg Jennings, son prometteur disciple chez les Packers a trouvé en Driver un mentor de choix et les fans sont toujours très nombreux à faire la queue pour un autographe de Donald : « Comment ne pas aimer ce type ? Même lorsqu’il rate une réception on lu pardonne pour ce qu’il donne à l’équipe. Je crois qu’on serait même derrière lui s’il jouait à Chicago, enfin presque ! »

Rien n'est jamais acquis

Quand à cette femme qui a fait basculée sa vie, cette « Mamie Johnson » comme il l’appelle, Quickie ne manque jamais de faire un détour par sa maison lorsqu’il revient à Houston pour la remercier simplement encore et encore d’avoir sauvé sa vie. L’ex-voleur de voiture sait bien que rien n’est jamais acquis dans l’existence comme dans la NFL : c’est ce qui fait sa force. Ce dimanche face aux rivaux honnis de Chicago, il faudra faire le boulot pour décrocher le droit d’affronter les Eagles au Lincoln Field en Wild Card. Vous pouvez être sur que l’homme au crâne luisant saura se montrer décisif.

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 Qu'est-ce que c'est? Il s'agit d'une sphéroïde allongé, une sphère allongée -- une sphère allongée dans laquelle l'enveloppe extérieure est en cuir tirée fermement par-dessus un tube de caoutchouc légèrement plus petit. Il vaut mieux avoir été mort petit garçon que pour certains d'entre vous de faire un fumble.  – John Heisman, coach, Georgia Tech

En VO :  What is it? It is a prolate spheroid, an elongated sphere -- that is, an elongated sphere in which the outer leather casing is drawn tightly over a somewhat smaller rubber tubing. Better to have died a small boy than for any of you to fumble it. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !