Bill O'Brien : Un départ programmé de Penn StateLa pression "inepte" des "gens de Paterno"

Bill O'Brien débarque à Houston
Bill O'Brien débarque à Houston
le 03/01/2014 à 14:40 par Thomas Depaepe

Alors que Bill O’Brien arrive aux Texans, un article de David Jones (dans le Pennsylvania’s Patriot News) nous donne à voir les raisons de ce départ de Penn State. En effet, lors d’un entretien en décembre et qui vient tout juste d’être publié, O’Brien fait déjà part de sa lassitude et de sa volonté de partir de l’université dont il a pris les rênes à la suite du scandale qui a assombri la légende Joe Paterno.

Interrogé sur les critiques qu’il endurait suite à la démission de Ron Vanderlinden (coach assistant qui était l’un des derniers du système Paterno encore en place), Bill O’Brien a mis les choses au clair : « Vous pouvez imprimer cela : vous pouvez imprimer que je me fiche de ce que les « gens de Paterno » pensent de ma conduite du programme. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour montrer mon respect du coach Paterno. Tout ce qui était en mon pouvoir je l’ai fait. Donc je me fiche complétement de ce que les fans de Paterno peuvent penser de ce que je fais. Je suis fatigué de ces critiques. Les « gens de Paterno » ont systématiquement une objection sur ce que je fais, donc je veux mettre les points sur les I maintenant : je fais tout mon possible pour mettre en place la meilleure équipe possible alors que l’université a eu une sanction proche de la peine de mort. A chaque fois que je parle de cela et que quelqu’un l’écrit on dit que je cherche des excuses. Je ne suis pas du genre à chercher les excuses. Je veux faire le mieux que je peux pour les gamins du programme. C’est ma seule raison : faire le bien pour les gamins. Tant que je serais le head coach ce sera ma seule motivation. C’est pour cela que, dans un mois environ, l’université devra se trouver un nouveau coach ».

Cet extrait d’interview met au jour le fait que le départ était programmé, mais surtout qu’O’Brien a subi un harcèlement et une pression dantesque du côté de Penn State. Il ne coachait pas une équipe NCAA : il était l’homme le plus regardé d’un programme de NCAA DivI-A handicapé de toute part (perte de scolarship, interdiction de bowls…) et, qui plus est, il subissait sans cesse la comparaison avec Joe « Pa ». Nul doute que ce que raconte O’Brien était vrai, et nul doute aussi que Penn State va regretter son investissement et le fait que bien qu’ayant été confronté à l’impossible, il a su relever le défi et construire une équipe plus que correcte au bilan de 15-9 sous ses commandes.

Le critiquer pour son manque de « respect » pour Paterno n’avait pas forcément de sens : Paterno est clairement l’un des plus grands entraineurs NCAA de l’histoire, mais le scandale qui l’a éclaboussé reste une infamie et on peut tout à fait comprendre qu’O’Brien ait voulu faire passer l’équipe et les joueurs avant de tenter de réhabiliter une figure justement compromise.

L’auteur de l’article, tout comme bien des fans des Nittany Lions, critiquent aujourd’hui O’Brien pour son manque de déférence face à la NCAA et son histoire et raillent son amour du « Pro game » qui l’a conduit en NFL et a accepter les dollars des Texans plutôt que de rester en NCAA. Ce faisant ils opposent deux systèmes (NCAA et NFL) dont les différences ne sont plus si évidentes que cela. La « pureté » de la NCAA dont parle David Jones dans l’article existe-t-elle encore ? Le scandale qui a conduit Penn State à la situation actuelle n’étant qu’un épisode dans la longue litanie de l’évolution de la NCAA vers une optique de plus en plus « pro » et mercantile. Alors oui la NFL c’est les gros salaires, les gros égos, un système 100% business… mais la NCAA n’est pas non plus un système désintéressé, sans égos (Penn State n’inscrivait pas les noms des joueurs sur les maillots afin de montrer que l’équipe était supérieure aux individualités), un lieu d’histoire et de culture.

Quoiqu’il en soit, Penn State restera un programme à part, l’un des plus beau programme de la NCAA... et s’il est certain qu’O’Brien aura été un bon entraineur, il semble de plus en plus évident que la succession de Joe Paterno sera longue et difficile et que l’on voit mal le programme se relever avant encore une dizaine d’années car il reste trop de fans qui raisonnent en se demandant ce que Paterno aurait fait, ou pire qui pensent que l’équipe doit laver l’honneur de Paterno, alors que la priorité doivent être celles qu’avait indiqué Bill O’Brien : les joueurs et la victoire.

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 Je suis peut-être débile mais je ne suis pas stupide.  – Terry Bradshaw

En VO :  I may be dumb, but I'm not stupid. 

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