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La justice et le Lock-out NFL :l'acte II se met en place
Un avis provisoire en faveur du maintien du Lockout
La justice américaine a fort à faire en ce moment, et je ne parle pas de « l’affaire » DSK. En effet, alors que le verdict sur les 4 milliards de contrat télé entre la NFL et les chaines va être bientôt rendu (rappelons que les joueurs réclament 700 millions au cas où la saison ne se tiendrait pas), la cour d’appel du Minnesota (autrement connu sous la 8éme cour d’appel fédérale) a émis hier un premier avis en faveur des propriétaires sur la question du lockout.
En effet, alors que la juge Susan Nelson avait levé le lockout car il présentait des « risques et des dommages important pour les joueurs », les 3 juges d’appel ont rendu (2 voix contre 1) un avis qui confirme le lockout. Les juges Steven Colloton et Duane Benton (tous deux nommés par George W. Bush) ont voté pour le maintien du lockout jusqu’au 3 juin, alors que le juge Kermit Bye (nommé par Bill Clinton) avait lui voté pour la suspension de ce dernier.
Dans son jugement, le tribunal a expliqué que la juge Nelson n’avait pas eu tort d’évoquer les dommages subis par les joueurs, mais qu’elle avait trop ignoré le fait que le lockout était source de graves problèmes pour les propriétaires eux même.
Ce premier avis, qui précède l’appel qui aura lieu à Saint-Louis le 3 juin, a pas mal refroidi des joueurs qui avaient pour l’instant l’avantage après le jugement en première instance. Kevin Mawae, ancien centre NFL et président de NFLPA, a indiqué qu’il était certes déçu mais qu’il attendait surtout avec impatience le 3 juin pour pouvoir a nouveau démontrer les « dommages subis » et ainsi aboutir à une négociation enfin fructueuse.
La négociation est suspendue
Malgré l’avis, les deux parties se sont retrouvées aujourd’hui pour une seconde session de négociation. Ils c’étaient déjà retrouvés hier sous la médiation judiciaire afin de trouver un accord salarial hors tribunal. Mais pour l’instant on ignore totalement si cette médiation aboutie, ou pas, à des avancées; l'ancien joueur Carl Eller a indiqué que cette session de négociation avait permis de faire des avancées... mais on resterait apparement trés loin d'un accord. Ce qui est par contre certain c'est que les négociations judiciaires sont suspendues jusqu'au 7 juin, c'est à dire 4 jours aprés l'appel. Il est donc certain que l'on est encore sans football pour au moins 3 semaines (sachant que cela fait déjà 67 jours que cela dure).
Roger Goodell, qui était en déplacement du coté des Buffalo Bills aujourd’hui, a indiqué qu’il était confiant mais que le temps urgeait : « Je pense que nous avons encore le temps de trouver un accord salarial sans que cela ne pénalise la mise en place de la saison NFL 2012 que vous attendez tous. Mais le temps passe très vite, et il est vraiment plus que temps que tout le monde rejoigne la table des négociations et fasse des concessions ».
Du coté de certains propriétaires l’optimisme n’est pas autant de mise ; Art Rooney II, président des Steelers, a indiqué que « nous voudrions tous faire des progrés dans la négociation, mais c’est difficile d’y arriver. En effet, tout le monde attend de voir ce qui va se passer le 3 juin avant de s’engager vraiment dans la négociation ». Le propriétaire des Colts, Jim Irsay, a même présenté l’idée d’une amende qui serait infligée chaque semaine aux joueurs et propriétaires qui font les négociations afin de les « responsabiliser » et « leur mettre la pression » pour qu’ils arrivent enfin à un accord.
Il parait de plus en plus évident que la négociation devient tendue : d’un coté l’aspect judiciaire dicte le timing et la puissance de chaque camp dans les négociations, mais en plus on sent que plus le temps passe plus le front des propriétaires et des joueurs se lézarde. En effet, coté joueur l’association des joueurs doit faire face à des revendications de la part de joueurs « à bas revenu » qui se sentent lésés par les négociations « conduites par les gros revenus » ; et coté propriétaire, on sent qu’une partie des franchises veut aboutir à un accord car ils n’ont pas tous les moyens d’attendre très longtemps (du fait des emprunts sur les stades par exemple) et d’autres voient bien que plus le conflit dure plus leur équipe risque de le payer cher car l’équipe ne peut former ses rookies et faire les actions sportives nécessaires à court et moyen terme.