Lockout NFL : les "undrafted player" sans avenir?

Avec le lockout qui se poursuit et dont la fin semble très lointaine, au point que de plus en plus d’analystes pensent que l’on aura une saison tronquée d’un tiers à la moitié des rencontres, les joueurs qui se sont présentés en vain à la draft sont aujourd’hui dans une situation très difficile… peut être la plus dure qui soit dans ce conflit qu’on a tendance a trop souvent schématisé comme un conflit entre propriétaires milliardaires et joueurs millionnaires.
En effet, ils sont tiraillés entre le rêve de la NFL, la tentation de lâcher le morceau et d’aller en CFL ou AFL, et évidement les problèmes financiers ; beaucoup d’entre eux ont du revenir chez leurs parents et utilisent le jardin familial, ou les équipements de leur école, pour s’entrainer et se maintenir en forme.
En temps normal, le parcours de ces joueurs n’auraient pas été facile, mais tous (ou presque) auraient été recruté par une équipe qui les auraient mis à l’essai durant les camps d’entrainement ; ils auraient pu rencontrer les coachs, apprendre le playbook et prouver leur niveau. Dans tous les cas, ils auraient été fixés sur une partie de leur avenir à la fin de l’été. Mais cette saison, ils sont dans la nature, sans droit de contact avec les franchises... et sans la moindre rentrée d’argent sauf les petits boulots que certains ont acceptés dans la restauration ou la logistique. Et plus le temps passe, moins il est probable que des équipes les appelleront : en effet s’il n’y a ni camps d’entrainement, ni pré-saison, les franchises ne feront appel qu’aux free-agent (dont la côte augmente avec la durée du lockout) car leur niveau est connu.
Comme l’explique Dain Taylor (DE/OLB issu de Drake) : « C’est dur. Ca oblige a redéfinir ses priorité et a étudier toutes les alternatives pour s’en sortir. Je sais que j’ai le niveau de la NFL. Je veux avoir une chance de le prouver. Ma mère me demande de prendre un boulot plutôt que de rien faire. Mais elle sait aussi que c’est mon rêve la NFL, et elle m’a dit qu’elle allait me laisser un peu, enfin un temps raisonnable pour tenter ma chance »… sauf que plus le temps passe, plus le rêve s’éloigne pour Taylor qui a fait le choix de revenir dans sa chambre d’adolescent, car « elle est gratuite » comme il l’explique.
Le DT Blaine Summer (Ecole des Mines du Colorado, Division II) a passé le pas du job et a commencé a travailler pour une entreprise en énergie du coté d’Oklahoma City, mais dans son contrat il y a écrit qu’il pourra être mis en congé sans solde au cas où il est appelé par une équipe NFL. De son coté, Marc Schiechl (Meilleur sackeur de l’histoire en Div II NCAA et 3 fois appelé dans l’effectif All-American) qui sort de la même université explique qu’il passe maintenant autant de temps en entretiens d’embauches que sur les terrains d’entrainement, mais qu’à chaque fois il explique aux recruteurs que la NFL passera avant son job s’il en a l’opportunité.
Certains autres joueurs essayent malgré tout de rester soudés et de tenir des sessions d’entrainement collectives entre anciens de tel fac, ou de tel état… mais sans cahier de jeux, avec des partenaires aussi perdus et sans expériences qu’eux, ces camps ressemblent à une salle de musculation plus qu’a un lieu d’apprentissage. Heureusement certains ont réussi a s’organiser autour d’un free-agent, c’est le cas du tightend Bob Scaife qui organise un camp pour undrafted et rookies du coté du Tennessee, qui essaye de leur donner quelques conseils mais ce n’est pas une solution durable.
Evidement, il existe 2-3 solutions (sachant que la fin du lockout est encore lointaine) : essayer l’UFL, la CFL ou des ligues mineurs comme le japon ou en Europe… mais cela signifie concrètement faire une croix sur la NFL et cela, peu y sont prêts car les salaires et les perspectives ne sont pas du tout identiques et beaucoup de joueurs comme Mark Herzlich (défenseur de l'année 2008 en ACC qui a depuis du combattre un cancer) ne sont pas prêt à sauter le pas.