1er match de football féminin : la réaction du coach Bruno Lacam CaronQuelques clichés de la rencontre
Samedi à 18h, il y avait une grosse ambiance du côté de La Courneuve pour le premier match féminin sur le sol français. Si sportivement la rencontre paraissait déséquilibrée entre une toute jeune selection d'IDF et les Hurricanes, Vice-championnes d'Allemagne, l'energie était des deux côtés du terrain. Retour sur cette "victoire" française en terme d'organisation et de volonté (même si sur le terrain les Allemandes l'ont largement emporté) avec le coach de l'équipe : Bruno Lacam-Caron.
Organiser le premier match féminin en France, c’est beaucoup de travail ?
Oui mais on a eu le support de la ligue IDF et du comité départemental de Seine-St-Denis, des clubs des Molosses et Flash entre autre. Pour construire l’équipe on s’est appuyé sur les Molosses qui ont fourni une partie importante de l’ossature de l’équipe, puis on a regroupé toutes les filles qui voulaient participer ; entre 30 et 40 filles ont pu s’engager dans l’aventure, mais sur le terrain on a eu un peu moins de personne car il y avait quelques blessés, quelques unes qui ne pouvaient pas être là ce jour là, une fille enceinte… tout cela est normal pour une première fois. Il nous fallait ouvrir un chemin et cela a été fait avec les filles qui étaient là. Tant qu’à ouvrir un nouveau chemin, autant le faire contre une équipe qui tient la route et c’était le cas avec les Hurricanes qui sont vice-championnes d’Allemagne. On a un niveau maintenant, on sait donc ce qui nous reste à faire pour progresser.
D’où est venue cette idée de sélection IDF ?
A l’origine nous avions travaillé sur le 93 sur un regroupement de filles au sein du CDFA 93 car beaucoup de clubs avaient des filles sans en avoir suffisamment pour monter une équipe. A côté de cela, il y avait des clubs comme les Molosses, les Sparkles (NDLR : Les Sparkles n'étaient pas présentes sur le terrain), les Hasgards qui avaient une vingtaine de filles et pouvaient aligner une équipe. On a donc décidé de regrouper toutes les forces pour monter quelque chose au niveau IDF et des coachs comme Anderson Da Silva, Clarck Longin… sont venus avec passion et se sont pris au jeu. On a lancé quelque chose et c’est bien parce que cela brise aussi les aprioris en rapprochant les clubs, les coachs, les filles. On a tous une passion commune, et ce projet en témoigne.
Vous n’avez pas eu beaucoup d’occasions de jouer ensemble sur grand terrain, cela explique quelques flottements sur le match ?
Si on prend l’exemple des équipes spéciales, on a du les travailler 1h30 dans la semaine avec des filles qui n’ont commencé que Jeudi à apprendre ce type d’action. Donc forcément cela ne pouvait pas être parfait, mais on y a été avec le cœur ce qui est essentiel.
L’ambiance était très agréable, même si le stade n’était pas plein.
Il y avait certainement beaucoup de gens qui étaient partis encourager St-Etienne et puis on a fait moins de communication que sur la rencontre des minimes donc on se doutait que le public serait pas forcément en masse au stade, d’autant que le résultat était prévisible. Mais le public qui était là était un public qui était venu pour nous encourager quoi qu’il se passe sur le terrain et c’était parfait. En parlant du résultat, je tiens a dire que j’ai répété aux filles que notre victoire ce serait sur chaque jeu, et pas sur le score : on se fichait un peu du score, mais par contre on voulait qu’à chaque jeu il y ait du positif de notre côté ; on a réussi à marquer une fois et même deux… même si l’autre fois l’arbitre a sifflé avant le TD pour un holding qui est là mais qui est dans l’esprit du jeu.
En parlant d’arbitrage, on s’attendait à une équipe 100% féminine mais ce n’était pas le cas vu qu’il y avait un homme !
Notre arbitre "Red Star" s’est souvent cherché, et il vient de se dévoiler et de faire son coming-out !
La sélection d’IDF était nettement plus jeune que la sélection allemande, ce qui augure de bonnes choses pour l’avenir.
J’étais aussi surpris de l’âge moyen de l’équipe allemande où il y avait pas mal de femmes au dessus de 30 ans, alors que de notre côté on a une majorité de filles entre 19 et 25 ans ce qui permet de penser que c’est une première étape sur quelque chose de plus important à l’avenir. Dans l’immédiat ce sera le match retour face aux Hurricanes, peut-être aussi quelques matchs contre d’autres équipes germaniques qui sont intéressées… et puis des rassemblements d’ici le mois de juin pour offrir quelque chose de plus structuré au retour en Allemagne.
Une selection de clichés de la rencontre : http://www.flickr.com/photos/95144973@N04/sets/72157633298531049/