Andréas Betza : Un Warriors passé par le Pôle Espoir de Toulon
Alors qu'en fin de semaine se profile la rencontre de D2 entre les Canonniers et les Warriors, nous avons souhaité tendre notre micro à un joueur important du système avignonnais qui était l'an dernier chez les Canonniers et qui a passé 2 ans du côté du Pôle Espoir de Toulon : Andréas Betza. Celui qui est l’un des joueurs les plus rapides de la jeune génération tricolore est aussi un joueur extrêmement polyvalent puisqu’il joue retourneur et coureur avec son club, et DB en Equipe de France Senior.
Pour commencer peux-tu nous retracer ton parcours ?
J’ai commencé le foot US sur Avignon en tant que Junior1. L’équipe s’alignait à 9 et j’ai plutôt bien performé dés le début puisque sur ma première saison j’ai marqué 22 TD au sol. Lors d’un match Mathias Torre m’a contacté pour me parler du Pôle Espoir. Ce n’est qu’après avoir fait les tests pour intégrer l’équipe Sud-Est que je me suis décidé à aller au Pôle de Toulon avec en tête l’objectif de progresser et d’améliorer mon niveau afin de pouvoir être appelé en Equipe de France espoir. Financièrement ce n’était pas évident pour ma famille de m’envoyer au Pôle donc j’ai vraiment passé chaque moment à apprendre afin de capitaliser au maximum sur l’investissement de mes parents.
Que dirais-tu à quelqu’un qui hésite à intégrer un Pôle Espoir ?
Franchement : « Allez-y !». En effet, c’est une belle expérience sportive et on progresse beaucoup plus vite en Pôle du fait de plusieurs raisons : d’abord on a un niveau de coaching plus élevé que dans bien des clubs grâce à des staffs conséquents et expérimentés, on s’entraine du lundi au vendredi sans compter la musculation, les infrastructures sont tops que ce soit les terrains ou les espaces de musculation… en clair on apprend plus vite et surtout on peut vraiment travailler la technique liée à son poste. Si j’étais resté aux Warriors d’Avignon, je n’aurais pas eu accès à tout cela, à un coaching par poste. Au Pôle on vous fait travailler vos faiblesses et on prend le temps de les dépasser. Pour ceux qui en doutent, je leur dirais que j’ai progressé dans bien des domaines, mais pour donner un exemple je citerais le fait que je faisais environ 4'80 aux 40 yards en entrant au Pôle et qu’en en sortant j’ai signé un temps à 4'44. Ce n’est que du bonheur.
Comment s’est passé ton intégration au Pôle Espoir ?
Au début j’ai pris exemple sur les anciens, et puis très vite une connivence s’est établie avec Armel Ahidazan. On se tirait la bourre sur tous les exercices, on s’entrainait ensemble ce qui faisait qu’il y avait une certaine émulation et cette dernière était encouragée par les coachs. Cela m’a aidé à progresser plus vite et j’ai ainsi pu être repéré par l’Equipe de France. Après concernant le fait de partir loin de chez moi,cela ne m’a pas posé beaucoup de problèmes : j’ai kiffé habiter à Toulon, et comme je suis assez solitaire cela m’a bien convenu.
Tu es toujours resté attaché aux Warriors d’Avignon, malgré une saison avec l’équipe des Canonniers de Toulon.
Oui et c’est pour cela que durant ma premiére année au Pôle, j’ai pris la décision de jouer avec Avignon car c’était mon club et ma ville. Mais l’année qui a suivi j’ai préféré jouer avec Toulon après en avoir discuté avec Armel Ahidazan car on pensait que l’on allait tout peter à nous deux. Je suis fier de ce que l’on a pu faire avec Toulon même si l’année a été compliquée en termes de résultats.
Le club des Warriors a-t-il compris ta démarche ?
Oui, ils l’ont même soutenue et j’en suis reconnaissant à tout le staff et à mon président qui m’a même poussé à jouer avec les Canonniers pour mon développement et afin que je puisse jouer en D2. Ils ont fait passer mon intérêt d’athlète au premier plan et je leur en suis vraiment reconnaissant. Grâce à mon passage au Pôle et aux Canonniers j’ai pris beaucoup d’expérience et j’ai progressé plus vite car j’ai pu être surclassé et jouer en Sénior. Grâce à tout cela j’ai pu revenir plus fort aux Warriors et j’apporte maintenant tout ce que j’ai appris aux Juniors et aux Cadets des Warriors avec qui je suis revenu jouer après le Pôle. Je pense que c’est important que je puisse retransmettre ce que j’ai appris car il y a beaucoup de jeunes qui ne pourront se payer le Pôle et il faut donc que des gens comme moi les aident pour qu’ils puissent progresser.
L’an dernier Avignon a été champion de D3 et cette année votre saison en D2 se passe plutôt bien. Qu’apportes-tu à l’équipe sur le terrain ? Ta vitesse sur les retours ?
Les Warriors sont à 3 victoires en 4 matchs donc cela se passe plutôt bien en effet, même un peu mieux que je m’y attendais car on ne savait pas trop comment on marcherait dans un niveau de D2 qui est vraiment élévé. Personnellement l’équipe compte beaucoup sur ma vitesse et ça a très bien marché contre les Centurions puisque je mets 2 TD sur retour de kickoffKickoff
coup de pied d'engagement en début de mi-temps. Effectué balle à terre depuis la ligne des 30 yards de l'équipe qui engage. et contre les Iron Mask où j’ai marqué sur un retour de puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.. Maintenant les adversaires font des ballons très courts lorsqu’ils bottent donc c’est qu’ils doivent se méfier de mon jeu, mais plus globalement je pense que l’on prend les Warriors au sérieux alors qu’en début de saison certains pensaient qu'on n’avait pas notre place en D2. Aujourd'hui l’objectif c’est les playoffs.
Chez les Warriors, il y a eu beaucoup de renforts venus d’Aix-en-Provence sur les dernières années ; on sent vraiment que leur apport a été bénéfique.
Au début, vu de Toulon, je n’étais pas du tout convaincu par ces arrivées et le fait que les Aixois intègrent l’équipe… mais je me suis clairement fait une fausse idée car ce sont tous des mecs très bien et ils ont beaucoup apporté. Des joueurs comme Mickael Sabatier ou Samuel Raffaillac sont aujourd’hui très importants pour le club car ils apportent beaucoup sur le terrain.
Un petit mot pour la bonne saison que réalisent les Canonniers ?
Franchement cela me fait plaisir pour eux ! On se téléphone souvent après les matchs avec le coach Mathias Torre et on échange volontiers sur nos résultats respectifs. Je reste un peu déçu qu’avec la grosse équipe que l’on avait l’an passé on n’ait pas pu faire mieux, même si je sais que le coach Stéphane Murat faisait son maximum.