« Je ne suis pas inquiet, la relève est là ! »Jean-Luc Donivar, Président des Dauphins de Nice
Créateur et président des Dauphins de Nice, Jean-Luc Donivar ne se fait pas de mouron pour son club, pourtant dernier de l’Elite et en route pour le match de barrage face au champion de D2. « L’homme au chapeau », qui porte par ailleurs plusieurs casquettes, revient sur la saison écoulée et promet de vite rebondir dès l’année prochaine grâce à ses « delphineaux ».
FootballAmericain.com : Il vous reste un dernier match à jouer cette saison contre les Argonautes. Qu’est-ce que vous attendez de ce match ?
Jean-Luc Donivar : Rien du tout. Ou plutôt une surprise… et puis s’il n’y a pas de surprise, eh ben tant pis… on aura fait une mauvaise saison, c’est tout. On sait qu’on est déjà barragiste. On va essayer de faire un bon match. Si on descend, ce n’est pas un problème, ça m’arrangerait même pour redémarrer, restructurer.
FA.com : Le match de barrage va se jouer tardivement…
J-L.D. : Normalement, on devait le jouer plus tôt ; ce sera fin juin. On voudrait le faire jouer avant que les internationaux ne partent en campagne (pour la Coupe du Monde en Autriche du 9 au 16 juillet). Il y a en effet beaucoup de joueurs impliqués dans l’équipe Sénior. Mais même si le match a lieu deux semaines après le 18 juin et la fin du championnat Elite, nos joueurs seront motivés.
FA.com : Une descente en D2 ne serait pas catastrophique ?
J-L.D. : Non, non, pas du tout, je ne suis pas alarmiste. On saura rebondir. Si on est en Elite l’année prochaine, cela n’aura rien à voir.
FA.com : Giants, Hurricanes, Kangourous, quelle équipe préféreriez-vous rencontrer ?
J-L.D. : On s’en fout, ce n’est pas un problème. De toute façon, on ne sait pas si ces équipes veulent monter ou pas. On saura bientôt si elles désirent jouer ce match de barrage.* Avant on obligeait les champions à monter, ce qui pouvait poser de gros problèmes avec certains clubs. Pour éviter cela, la fédération demande désormais au club de nous renvoyer un papier « d’intention », avec un cahier des charges à respecter. Il faut ensuite que l’équipe remporte le match. La fédération veut que les clubs qui montent soient costauds en Elite, et ne soient pas là pour se balader et se fragilisent par la suite.
FA.com : Elle veut vraiment une Elite forte…
J-L.D. : Le but est d’avoir d’ici deux ans, une Elite à 10 ou 12 équipes. On ressemblera vraiment à quelque chose le jour où on atteindra ce nombre. Si l’on veut y arriver, il faut que les clubs de D2 soient très bien structurés pour pouvoir rester au niveau supérieur. C’est ce que les Centaures ont réussi à faire : ils ont de bonnes structures, de bons jeunes… Après, est-ce que l’on gardera les poules ou pas, il faudra regarder au niveau des finances. Une poule unique serait vraiment très compliquée à réaliser à cause des coûts des déplacements. Il y aura sûrement des journées avec des rencontres inter-poules comme on le fait maintenant, au moins une ce serait bien.
FA.com : C’est la 4ème année du club en Elite (montée en 2007), vous rencontrez des difficultés particulières ?
J-L.D. : Pas du tout. Les Dauphins ont été le plus jeune club en Elite après seulement huit ans d’existence. La mairie et les sponsors sont toujours derrière nous. Il le faut et cela ne bouge pas. S’il n’y a plus cet appui, surtout quand cela ne va pas, ce n’est pas bon.
FA.com : Revenons sur la saison des Dauphins. Comment l’expliquez-vous ?
J-L.D : Sur le papier nous étions pas mal et puis des joueurs clefs se sont désistés pour des raisons professionnelles et familiales : c’est aussi simple que ça. Comme on est un sport amateur, on n’a pas les moyens de retenir les gars et c’est fini. J’espère que d’ici un an ou deux, je pourrai avoir l’équipe formatée que je souhaite avec les jeunes qui vont monter comme ossature.
FA.com : Et éviter les déceptions américaines de cette année ?
J-L.D. : Des deux américains, l’un a été viré, l’autre est parti. On se retrouve sans étranger. Mon discours a toujours été de jouer au football américain en France sans étranger. Quand le club est monté en Elite (en 2007), on m’a tellement dit qu’il en fallait pour tenir la route ! Mais je vais leur faire comprendre qu’on peut y arriver sans étranger et uniquement par la formation. Il y a des bons joueurs en France et je ne vois pas pourquoi on voudrait prendre des joueurs étrangers. Je n’ai jamais vu une équipe universitaire américaine venir chercher des joueurs français !
FA.com : La satisfaction cette année vient de vos jeunes. Les Juniors sont qualifiés pour la finale de leur championnat pour une revanche de l’an passé (finale perdue contre les Spartiates)…
J-L.D : Nous avons une belle génération de juniors qui va compléter « l’ancienne », celle des Pallanca, Fattorini qui sont maintenant Séniors. S’ils restent, ils vont encadrer ces jeunes en devenir.
FA.com : L’équipe cadet s’est illustrée elle aussi…
J-L.D. : Oui. On n’aurait pas dû perdre le match contre Montpellier : les joueurs manquaient d’entraînement et certains n’étaient pas là, ils étaient en vacances. Ca m’arrange un peu car il aurait fallu que je monte pour deux finales ! Vous imaginez le coût ! (rires)
FA.com : On peut dire qu’un nouveau cycle arrive chez les Dauphins ?
J-L.D. : C’est absolument là-dessus que je veux me reposer, sur ma formation. La relève est là : on a cinq, six joueurs qui vont monter l’an prochain. J’en ai un plus jeune encore, le jour où il va arriver en Sénior, ce sera un monstre ! Il était champion de France cadet en étant minime surclassé, il est parti maintenant pour faire ses trois années en junior.
FA.com : Vous avez organisé une journée de détection également la semaine passée ?
J-L.D : Et cela s’est super bien passé ! On a eu beaucoup de monde le samedi et le dimanche, c’est Florent (Droy) et Aurélien (Giordanengo) qui s’en sont occupés. Sur 20 personnes, 10 à 15 seront en Séniors à la rentrée de septembre. Certains n’avaient jamais joué, d’autres étaient à l’université.
FA.com : Vous aviez envie de mettre en œuvre un projet pour développer le Foot US à l’université. Qu’en est-il ?
J-L.D. : C’est un projet fédéral aussi. Le foot US universitaire existe déjà sur Paris. Le sport universitaire est indépendant. Nous voulons néanmoins lui apporter des entraîneurs et du matériel. On aimerait monter, au niveau national, des équipes universitaires pour créer un championnat universitaire. Pour l’instant les étudiants prennent leur licence dans leur fédération régionale. Le but serait que les joueurs prennent ensuite une licence fédérale et rejoignent nos clubs.
FA.com : Quel regard portez-vous sur le Foot US en France ?
J-L.D. : Je pense qu’il a beaucoup progressé. Les clubs se sont de plus en plus structurés et sont de plus en plus sérieux. La France entière et même les autres pays dans le monde savent que la France est la deuxième ou troisième nation européenne de football américain. On n’a pas mal avancé aussi sur le nombre de licenciés dans la plupart des clubs : il y a encore eu une augmentation globale cette année de 10%.
FA.com : Cette évolution passe par une plus grande médiatisation. Quelles propositions avez-vous faites pour ça ?
J-L.D. : Chaque club a sa propre communication dans sa région. On aimerait faire quelque chose au niveau national. La fédération a fourni un gros travail sur ce point. Le championnat national a été suivi cette année dans l’Equipe qui donnait les résultats. Une chaîne d’Orange va retransmettre également la finale. Mais il faut que la communication parte de la fédération. Avec Marc-Angelo Soumah à sa tête, qui fait bouger les choses car il sait de quoi il parle, je pense que cela peut vraiment se développer.
* L’année dernière les Molosses n’avaient pas voulu rencontrer les Templiers pour le match de barrage. Dans le sud ce sont les Centaures qui avaient fait un match de barrage et cela s’est bien passé pour eux.