Le MMArena un cas d’école ou pas?
Cet article est paru sur SidelineSideline
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Le match de l'équipe de France au Mans est-il en train de devenir l'exemple d'un futur business plan pour le football américain? La question est plus que jamais d'actualité au moment d'analyser cet événement un peu plus dans les détails.
Il est certains que l'on trouvera facilement quelque chose à y redire, notamment sur la composition de cette équipe américaine ("ça ressemblait aux Etats-Unis, ça sentait les Etats-Unis, mais ça goûtait pas les Etats-Unis"), où sur l'absence de diffusion live (comme nous l'avions déjà exprimé), il n'en reste pas moins que d'un point de vue populaire, et semble t-il financier, il s'agirait d'un premier petit succès. Semble t-il.
En effet les retours de nombreuses personnes présentes aux matchs, des membres des Caïmans, des joueurs de l'EdF, et de la Fédération, sont unanimes: c'est un succès!
Ainsi vient aujourd'hui le temps de se poser une question légitime: et si on refaisait le coup à chaque fois? Et bien nous aurions tendance que oui nous devrions, c'est bien un petit business plan, un petite source de financement, que le foot US vient possiblement de "trouver", à condition bien sur que certaines conditions soient remplis: - Qui dit grand stade, dit location, et donc besoin de subvention locale/régionale. Pour le Mans, ces subventions couvraient environ 62% du prix de location du MMArena! - Les matchs doivent être en province! En effet la rareté des événements internationaux en province, mobilise les gens. Charlety et Paris font 6000 personnes avec quasi uniquement des passionnés, alors que Le Mans a fait le même nombre en 6 semaines d'organisation, avec une très large majorité de néophytes, néophytes parmi lesquels des vocations peuvent naître. - Les stades inutiles, en manque d'événements, doivent être la priorité de la fédé. Le stade des Alpes à Grenoble, la Licorne à Amiens, la Meinau à Strasbourg, Gerland dans quelques années pour Lyon, semblent aujourd'hui des cibles prédestinées, et très accessibles à des événements tels que les nôtres. - Le travail de communication en amont de l’événement doit être important. L'usage d'attaché de presse mis à la disposition par le MMArena a été salutaire à cet événement. Les présences TV incarnées par Sébastien Sejean pour le coup, sont quasi sans précédent (au mieux, nous en avions eu un peu avant et après la dernière finale Elite avec l'Equipe 21, et avec Thomas Depaepe sur Sport365). - Et enfin il faut que les bénéfices couvrent progressivement les frais ordinaires de l'EdF (déplacement, hébergements, etc...), pour pouvoir parler de bénéfices à part entière.
A ce propos Guillaume Marignan, membre CoDir, dit se poser la question à savoir si ce match faisait partie de la convention d'objectif du ministère, ce qui justement prendrait en charge ces frais normaux affairant à l'EdF, avant de se réjouir d'un possible bénéfice réalisé. Il sous entend par ces propos qu'il se pourrait donc que sur cet événement il y est bien une réussite financière, mais que rapporté sur le budget de la fédé (frais affairant compris), cela ne soit pas obligatoirement le cas. Ainsi l'équilibre serait encore à trouver.
Pour sa part la fédération tient à rappeler qu'elle a précisé que le frais inhérents à l'EDF n'étaient en effet pas inclus, tout en ajoutant qu'initialement, un stage était bien prévu mais sans match à la fin. Donc les frais de l'Equipe de France étaient budgétés dans le budget annuel, nous affirme t-elle, pas ceux du match, accorde t-elle. Le match serait donc une opération non prévue initialement et déconnectée des frais EdF. Elle conclut en ajoutant à ce discours toutes les gratuités dont elle a bénéficié et qui, "si elles avaient été comptabilisées, le résultat aurait été bien meilleur à 10K€"
Un véritable débat sur fond de comptabilité semble donc s'engager entre ces différents acteurs.
Au final, même si la question "sémantique" autour du réel bénéfice peut se poser (faut limite être comptable, ce que nous ne sommes pas), et va certainement se poser dans les instances fédérales, même si cette Team USA avait les cheveux grisonnants, même si on a toujours pas eu de live (merci à nos amis suédois pour le match en octobre au passage), on constate une réelle amélioration sur les critères de "spectacle" et de communication, et on espère que la fédération en a une analyse proche de la notre.
Photo Thomas Depaepe Collaboration JLC & JCV