Sarah Charbonneau : "Montrer que les filles aussi savent jouer"Présidente et joueuse des Sparkles

Les Sparkles en action
Les Sparkles en action
le 02/05/2013 à 23:42 par Thomas Depaepe

A un moment où le football féminin connait un dynamisme important et à 10 jours de la rencontre qui opposera à Grenoble les Sparkes aux Centaures de Grenoble, nous avons demandé à la présidente du club féminin de Villeneuve St George de revenir sur l'histoire, sur le présent et sur l'avenir des Sparkles. C'est avec franchise et determination que Sarah Charbonneau a accepté de tracer son chemin entre nos questions... tout comme elle fait sur le terrain en tant que coureur et safetySafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
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2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen.
!

 

Comment l’idée de créer une équipe de football féminin est-elle née ? Et d’où vient le nom ?

J’ai suivi 2 saisons de mes cousins qui jouaient aux Kaisers de Fontainebleau. J’ai adoré, j’ai voulu en faire mais il n’y avait aucune équipe féminine donc je me suis lancée dans la création d’une équipe en en parlant tout d’abord autour de moi, à mes connaissances. En découvrant ce sport et je me suis dit que ça n’était pas logique que des filles jouent avec des garçons car nous n’avons pas la même force et d’autant plus qu’à partir du moment où les filles deviennent plus âgées, elles ne peuvent plus jouer avec les séniors... ce qui les pousse à arrêter et c’est vraiment dommage. J’avais proposé 2-3 noms ; Sparkles est celui qui a été retenue par moi et les filles déjà recrutées.

 

Quel obstacles ont été les plus difficiles à surmonter au début ? Administratifs ? Matériels ? Nombre de personnes aux entrainements ? Coaching ?

La plus grande difficulté a été de trouver un terrain, c’est pour cela que j’ai décidé de me rapprocher d’une équipe masculine. Les Flibustiers nous ont tout de suite accueillies et nous ont très bien aidées. Nos coachs sont d’ailleurs des joueurs qui viennent régulièrement nous entrainer par passion pour le jeu et parce qu’ils ont vu et ressenti qu’il y avait un réel potentiel chez les Sparkles. Bien entendu le nombre de filles présentes n’était pas à son maximum au début, mais au fur et à mesure le groupe a grandi.

Sarah Charbonneau
Sarah Charbonneau (Rémi Issaly, SevenOneThree.com)

 

Quel rôle les Flibustiers ont-ils joué dans la formation de l’équipe ? Et dans son développement ?

Ils ont eu un rôle essentiel : le président des Flibustiers et la mairie de Villeneuve Saint Georges nous laissent beaucoup de liberté quant à l’évolution que nous voulons donner aux Sparkles. Nous avons eu le droit d’avoir nos propres couleurs, notre nom, ils ne nous imposent jamais rien et nous aident vraiment à évoluer. Ils nous épaulent et nous soutiennent dans tout ce que nous faisons. Les Flibustiers et les Sparkles font partie de la même équipe et nous remercions tous les joueurs Flibustiers qui s’investissent dans notre coaching.

 

Quel est l’âge moyen dans l’équipe et quelle est la motivation des joueuses qui ont rejoint les Sparkles ? Loisir ou pas ?

Entre 18 et 40 ans. C’est un mélange entre le loisir et la passion. Ce qui nous lie c’est la motivation, c’est le partage d’une passion commune et de valeurs collectives.


Plusieurs joueuses font double plateau : est-ce un choix pour développer une polyvalence ou une « contrainte » liée au nombre de joueurs ?

Effectivement, nous essayons, dans la mesure du possible, de faire tourner les filles sur plusieurs postes en défense et en attaque afin qu’elles puissent se faire une idée des jeux et du sport dans son ensemble. Par ailleurs, cela leur permet de donner le meilleur d’elles-mêmes car elles se rendent compte qu’elles sont bonnes dans plusieurs postes. Malheureusement, ce n’est pas possible de le faire sur tous les postes et avec toutes les filles car chacune à son niveau mais en règle générale, nous aimons vraiment toutes pouvoir jouer sur double plateau et ainsi avoir sans doute une évolution plus rapide.


On sait que l’entrainement est la base en foot US ; à quel rythme l’équipe s’entraine t-elle tant sur les terrains qu’en terme de musculation ? y-a-t’il une spécificité en terme de charge d’entrainement entre filles et garçons d’après vos coachs ?

Nous nous entrainons à hauteur de 2 entrainements par semaine. Nous essayons d’organiser une séance en plus pour le renforcement musculaire, mais celle-ci n’a pas lieu à chaque fois car il est très difficile de réunir toutes les filles en semaine car nous avons toutes des emplois du temps différents et nous n’habitons pas forcément à côté. En terme de charge d’entrainement, il n’y pas de réelle spécificité entre les filles et les garçons. Nos coachs nous entrainent comme ils entrainent les garçons et c’est justement ce qui nous plait. Il n’y a pas de séparation ou d’exercices que nous ne faisons pas parce que nous sommes des filles.

 

La communication est très développée autour des Sparkles (net, calendrier…). C'est un choix ?

Effectivement c’est un choix. Nous sommes la première vraie équipe féminine en france et afin de promouvoir ce sport et d’attirer des filles, nous étions obligé de faire parler de nous. Par ailleurs, cette publicité autour de nous, nous permet de récolter un peu d’argent et de trouver des sponsors car nous sommes un petit club avec très peu de moyens.

 

Vous avez disputé votre premier match en Espagne l’an dernier ; comment cette rencontre a t'elle vue le jour?

En fait, ce sont les Espagnoles qui nous ont contacté. C’est justement grâce à notre publicité qu’elles ont entendu parler de nous et elles ont voulu disputer un match contre nous et bien entendu nous avons accepté car c’était notre seule chance de disputer un match l’an dernier. Ce fut une formidable expérience et les Espagnoles nous ont très très bien accueillies.

 

Qu’avez-vous retiré de votre rencontre en Espagne ? Sportivement ou humainement.

En premier lieu, nous avons enfin pu savoir à quoi ressemblait un match vu de l’intérieur, nous étions en condition réelle ce qui change énormément des trainings. Cela nous a aussi permis de voir jusqu’ou nous pouvions aller car c’était quand même l’équipe nationale d’Espagne donc pas n’importe quelle sélection et surtout ce fut une aventure humaine extraordinaire pour l’équipe.

 

Sarah Charbonneau
Sarah Charbonneau (Rémi Issaly, SevenOneThree.com)

Depuis cette rencontre en Espagne, comment s’est développé le club ?

En premier lieu, nous avons « muri » ; certes ce n’était qu’un match, mais ce fut notre premier match et nous avons donc appris que rien n’était acquis. Nous le savions déjà mais cela nous a encore plus poussé à bosser et à essayer de nous améliorer en tout points. Nous avons pu voir nos erreurs que nous n’avions pas forcément remarqué lors des trainings. On nous fait davantage confiance, notre club sait que maintenant il peut nous faire confiance et que les Sparkles sont là pour durer. Par ailleurs, ça nous a permis d’augmenter notre cohésion et notre esprit d’équipe. Les Sparkles c’est un peu une grande famille.


Pourquoi n’avez-vous pas fait partie de l’aventure de la sélection IDF vu que les Sparkles sont en IDF ?

Effectivement nous n'avons pas participé à l'équipe IDF non pas par mauvaise volonté mais plutôt par manque de temps: en effet, nous avons pris connaissance de la formation de cette équipe vraiment tardivement dans l'année. Or, notre calendrier avait déjà été fait et nous avions quelques matchs programmés. Par ailleurs, cette histoire a toujours était très floue: en effet, au début il ne s'agissait que d'un rassemblement pour la Journée de la Femme qui s'est ensuite transformé en plusieurs rassemblements puis il y a eu des rumeurs d'équipe de France. Nous avons contacté la fédération qui nous a confirmé qu'aucune équipe de France n'a été prévue pour cette année. Du coup les filles de notre équipe n'ont pas voulu s'investir dans une rumeur, quelque chose de non fondé. Cela fait par ailleurs 1 an que les filles du bureau bossent sur notre calendrier et ça n'a pas vraiment été simple de tout organiser. Alors certes, certains de nos matchs n'ont pas eu lieu car les équipes que nous avions contactées nous ont informées tard de leur non possibilité de jouer. De plus, nous pensons qu’il est assez prématuré de former une équipe IDF avant même d’avoir un réel championnat féminin en France. Nous sommes encore des équipes nouvelles, jeunes et au delà de vouloir jouer il s’agit également de nous structurer au sein de chaque équipe et de créer une vraie cohésion de groupe. Si nous avons rencontré les Espagnoles l’an dernier c’est vraiment parce que nous n’avions pas d’autre choix et pas d’autres matchs. Mais notre but a toujours été, et ce depuis le départ, à promouvoir ce sport au féminin en France car il est déjà très réputé chez nos voisines Allemandes et Espagnoles. Quitte à choisir, nous préférons privilégier des matchs contre des équipes françaises. A moins bien sur d’avoir une autre réelle opportunité.

Personnellement j’avais d’autres obligations familiales et je n’ai malheureusement pas pu assister au match. Mais bon nombre de Sparkles y ont assisté et ont pensé que c’était une très belle rencontre. Bien entendu, tout le monde se doutait que les Allemandes allaient gagner (comme pour nous avec les Espagnoles), mais les joueuses se sont bien défendues.

 

Pour répondre à une autre rumeur. Les Sparkles ont-elles des licences compétitions auprés de la FFFA?

Oui c'est le cas, nous sommes toutes licenciées et prêtes à jouer contre les Centaures.

 

Justement dans quelles conditions ce match face aux Centaures a-t-il vu le jour ?

En fait j’ai eu un très bon contact avec Marion Stabile qui est à l’origine de cette équipe et également avec le head coach Emmanuel André. Et c’est tout naturellement que cette idée d’une rencontre nous est venue. D’ailleurs toute l’équipe se joint à moi pour les remercier de bien vouloir faire un match et de nous accueillir bien que leur équipe soit toute récente. C’est vraiment une bonne chose de se lancer dans cette aventure et je pense que nos 2 équipes en ressortiront grandies.


Qu’attendez vous de cette rencontre face à Grenoble ?

Et bien tout d’abord de nous amuser ça sera notre premier match de la saison et toutes les filles ont vraiment hâte de se retrouver sur le field. Et puis aussi attirer un maximum de personnes pour leur montrer que les filles aussi savent jouer et qu’il n’y pas que des garçons dans ce milieu.


L’avenir des Sparkles vous le voyez comment ?

Et bien déjà de continuer à faire parler de notre sport, de nous et de le promouvoir. De toujours accueillir des nouvelles recrues, d’agrandir notre « famille » car les Sparkles réunissent des filles d'horizons différents qui ont des compétences variées, et c'est la mutualisation de ces compétences qui fait qu'aujourd'hui les Sparkles existent à la fois sur le terrain et médiatiquement (internet, etc).

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 Je vous l'échange contre un pack de bière et elles n'ont même pas à être fraiche.  – Le coach des Eagles Buddy Ryan à propos de son coureur Earnest Jackson.

En VO :  Trade him for a six pack ; it doesn't even have to be cold. 

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