Hugo Bertrand : "Nous n’avons plus le droit à la facilité"DB des Black Panthers
A quelques jours de la rencontre d'EFAF Cup entre les Black Panthers et les Aigles d'Alphen (Pays Bas), nous avons tourné notre micro vers l'un de 2 "juniors" de la défense de Thonon à savoir le DB Hugo Bertrand. En effet, Bertrand signe un baptéme du feu très réussi cette saison que ce soit sur les terrains Elite ou en Europe et c'est forcément l'un des hommes à suivre dans cette fin de saison où l'équipe de Thonon essaye de jouer avec succés sur les deux terrains : Elite et EFAF Cup.
Pour commencer, comment es-tu arrivé au foot US ?
J’avais des grands cousins qui jouaient aux Black Panthers donc j’ai été tenter ma chance dans le club vu que mes parents habitent à un quart d’heure de Thonon. Au début en 2007 je faisais du Flag en minime, mais un an après j’ai commencé le foot US en tant que Cadet. A l’époque il n’y avait que 4 cadets dans l’effectif mais on s’entrainait tous les mercredi après-midi. Je me suis vite retrouvé en Junior avec un double surclassement et cela m’a poussé en 2010 à tenter le Junior Bowl. Je n’ai pas été repéré à ma première participation et ce n’était pas étonnant car j’étais dans une pratique très loisir et je m’amusais sur le terrain. L’année suivante, j’ai changé de philosophie, je me suis entrainé plus souvent et je me suis donné les moyens de progresser : cela a payé vu qu’au Junior Bowl j’ai gagné ma place pour le stage des Juniors tricolores en tant que quarterback… Mais l’aventure s’est arrêtée après le premier stage car je n’avais pas le gabarit suffisant pour jouer à plus haut niveau ; le staff de l’équipe de France m’a clairement fait comprendre qu’il fallait que je me mette à la musculation afin de pouvoir passer un cap. C’était une vraie déception pour moi car j’espérais pouvoir aller à Austin, jouer la Coupe du Monde au paradis du football, mais cela m’a aussi fait réaliser que c’était bête de rater ma chance juste parce que je n’allais jamais à la musculation, et d’autant que j’avais pu toucher du doigt une pratique de haut niveau. J’ai donc enfin pris le chemin de la musculation afin d’avoir un gabarit plus compatible avec la pratique de haut niveau.
Bien que tu ailles maintenant à la musculation, tu as été projeté cette année en Equipe Sénior alors que tu es encore Junior ; le passage n’a pas été difficile ?
C’est sûr que le passage en Elite m’a démontré qu’il fallait que j’en remette une couche car il y a beaucoup de receveurs très solides et puissants en face et mon gabarit est un peu léger ; lorsque j’ai joué contre Steve Delaval, j’ai réalisé à quel point je devais encore progresser.
En plus le passage en Elite signifie passer à 11 alors que tu pratiquais le football à 9 du côté de Thonon.
C’est certain que cela change pas mal de choses, mais si la marche est haute c’est aussi que tout va plus vite en Senior. Maintenant, je sais que mes coachs ont parlé entre eux de la décision de me lancer en Elite lors de la seconde journée face aux Cougars, et depuis Larry Legault et les coachs font tout en fonction de ce qui est le mieux pour mon développement, et j’ai confiance dans leur jugement. Ce qui n'a été pas évident à gerer c’est aussi le changement de mentalité entre Elite et Junior : en Junior c’était des personnes que je connaissais depuis plusieurs années, on montait ensemble d’année en année… donc passer en Elite c’était un peu quitter sa famille et ses potes ; en plus, l’ambiance est forcément différente car c’est plus adulte… mais cela se passe bien même si forcément je suis dans les plus jeunes. L’avantage c’est que j’ai Maxence Gaudet à mes côtés et que c’est aussi un Junior comme moi : on a le même cursus aux Black Panthers, on a fait les mêmes expériences comme le Junior Bowl, on se comprend parfaitement et cela aide à s’intégrer dans l’équipe Elite de le faire ensemble. D’ailleurs je tiens à parler de Frank Galvin : il nous a entrainé et préparé lorsque l’on était Junior et lui qui nous a connu tout petit il nous voit maintenant à côté de lui sur le terrain. Ca fait bizarre car c’est grâce à lui qu'’on est là et maintenant c’est plus notre coach, mais un coéquipier ; personnellement, il y a aussi un petit challenge car il joue DB et donc on lui donne une sorte de coup de vieux en étant là avec Maxence Gaudet.
Un autre point qui t’a surpris en passant de Junior à Senior ?
En Junior je jouais attaque et défense donc je n’avais pas l’habitude de sortir et d’attendre sur le côté du terrain de reprendre ma place ; en Senior je ne joue que DB, donc quand l’attaque est sur le terrain, j’essaye de rester dans le rythme mais c’est vrai que c’est très différents car on a le risque de perdre le rythme de la rencontre… d’autant que dés que tu rentres il faut tout de suite être dedans et performant.
Question idiote peut être, mais est-ce facile de s’entrainer en tant que DB dans un club ou le jeu de course est prédominant ?
C’est amusant car on me pose souvent la question… et la réponse est qu’il ne faut pas croire qu’on ne fait que de la course à l’entrainement ! On s’entraine avec Stephen Neville qui fait beaucoup d’opposition avec les DB, on a aussi le receveur Chris Konemo qui nous aide à faire des drills et qui travaille sur les tracés des adversaires… et puis il y a sur les entrainements une vingtaine de minutes où Maxime Sprauel lance beaucoup le cuir afin de nous aider à progresser.
Cette année tu as signé pas mal d’interceptions, je suppose que cela te fait plaisir ?
Oui car l’interception est un grand moment pour un DB, mais sincèrement j’en ai aussi raté un paquet donc je reste lucide. Pour mon premier match européen je signe une interceptionInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. rattrapée par un défenseur (un adversaire). et je la retourne pour un TD, donc forcément ça fait plaisir.
Justement sur ce match tu as eu fort à faire avec un espagnol très expérimenté et athlétique. Il n’y a pas eu de stress ? D’autant que le match était diffusé à la télé.
Lorsque l’on joue on fait abstraction de tout : la télévision, le palmarès du joueur en face… rien ne compte car on joue pour soi et pour ses copains sur le terrain. Après c’est vrai que le fait de jouer contre un bon receveur t’oblige à sortir le meilleur de toi même car on sait que la moindre erreur se paie cash… mais c’est plus motivant que stressant !
Tu as des projets à l’étranger dans l’immédiat ? Ou tu veux continuer ton développement aux Black Panthers ?
Je suis en train de travailler sur un projet canadien au niveau CEGEPS. J’ai demandé conseil à Maxime Sprauel et Dimitri Kiernan qui ont connu le Canada, et ils m’aident et m’encouragent à partir. Ce projet canadien me permettra de me tester à un meilleur niveau, de dépasser mes limites et de les jauger. Christophe Sirouet m’aide à faire les papiers et si tout ce passe bien j’espère partir pour la saison prochaine.
D’ici là comment vois-tu la fin de saison des Black Panthers ?
On aborde la fin de saison en voulant gagner tous les matchs, et on a la niaque pour le faire ! C’est motivant de jouer chaque match comme si c’était le dernier et que notre saison en dépendait ! C’est dans l’opposition et l’adversité que l’on se dépasse… et nous n’avons plus le droit à la facilité et ni à l’erreur.