Larry Legault : "Ce sont les joueurs qui font la différence "Head coach des Black Panthers
Le coach de Thonon Larry Legault se plait à le rappeler "prenons chaque match l'un après l'autre"... donc ne brûlons pas les étapes par rapport à la finale de Charlety. Si nous avons tourné notre micro vers le tacticien d'orgine canadienne, c'est pour qu'il nous parle de son équipe, de sa fidélité à la Wing-T chez les Black Panthers, et un peu aussi des Towers de Copenhague qui se dressent sur leur chemin en EFAF Cup ce week-end.
Pour commencer, revenons sur votre victoire face à Nice en demi-finale.
C’était des conditions difficiles pour les Dauphins avec la blessure de leur QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. Joseph Scibilia. J’ai l’habitude de dire que pour gagner, une équipe doit être bonne et elle doit être chanceuse ; et clairement la blessure de leur QB ne les a pas aidé. Mais de notre côté on a su marquer les esprits dés le premier jeu sur une course longue distance, et puis notre défense a forcé des interceptionsInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire). et un fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.. Je suis content car sur ce match on n’a pas eu a déplorer de blessés, et on a joué à un niveau presque optimal qui nous a permis de rester sur notre tendance des dernières semaines : offensivement constant tout en sortant des gros gains et défensivement capable de forcer des turnovers, de plier sans nécessairement céder.
Durant l’intersaison vous avez recruté beaucoup de joueurs qui sont aujourd’hui des membres importants de votre groupe de titulaire. Vous devez être heureux d’avoir su étoffer votre groupe ?
Je ne dirais pas exactement cela : ce sont plutôt ces joueurs qui ont fait le choix de venir ! Je pense que ces gars ont trouvé ce qu’ils cherchaient en venant, j’espère qu’ils ont trouvé une sorte de bonheur sur et en dehors du terrain… et c’est vrai qu’ils ont apporté beaucoup sur le terrain. Je suis très heureux de voir leur apport et clairement ils ont plus que mérité leur place dans l’équipe.
Justement cette profondeur accrue dans votre groupe de titulaires vous fait du bien, et ce n’est pas l’habitude des Black Panthers d’avoir un effectif aussi large.
Dire qu’on a de la profondeur serait une exagération, mais c’est vrai que l’on est plus complet. Malgré tout il y a eu cette saison encore des matchs difficiles en termes d’effectif, du fait de blessures ou d’absences totalement justifiées de certains joueurs ; mais quand on a tout le groupe cela permet de varier le jeu et en tant que coach c’est agréable d’avoir cet effectif plus large. Je me souviens en 2005 avoir joué des matchs avec 22 personnes « habillées » et ou la 22ème était en fait blessée ; cette année on a pas eu ce cas et c’est un plus car cela nous permet de faire moins de double plateau : contre Nice, à part Stephen Neville, aucun joueur n’a fait double plateau et cela nous a forcément aidé car on est moins fatigué dans ce cas, et donc on fait moins d’erreurs mentales et on risque moins de se blesser.
Dernièrement vous avez été de véritables globe-trotters entre des déplacements en Elite et en Europe… cela aurait pu vous fatiguer mais cela n’a pas été le cas.
On a enchainé 8 matchs de suite avec pas mal de déplacements, mais ce n’est pas forcément un problème pour une équipe : cela permet d’établir un rythme de compétition car on sait que l’on ne doit pas baisser de régime, d’autant que l’on ne pouvait pas perdre un seul match. Depuis le 30 mars nous sommes en mode playoffs et donc cela a soudé l’équipe. Et puis si on prend un peu de recul, on se rappelle qu’en 2009 on a joué 9 semaines de suite, qu’en 2011 on a déjà fait 7-8 semaines d’affilées… donc c’est un rythme presque normal pour une équipe qui fait l’Europe.
Ce week-end, vous accueillez les Copenhague Towers pour la demi-finale de l’EFAF Cup. On s’attend à un match solide, est-ce aussi votre analyse ?
C’est un très bon club car ils ont une bonne densité athlétique, ils sont efficaces et font très peu d’erreurs. Ce match sera remporté par celui qui sera capable de faire des drives longue distance avec régularité en ne faisant aucune grosse erreur… j’espère que ce sera nous. Nous avons aussi vu, d’après les vidéos, que les lignes et les demi-défensifs seront très sollicités car Copenhague sait proposer des jeux offensifs variés : ils misent sur le sol tout en appelant des play-actions, ils sont aussi capables de jouer en shotgunShotgun
(fusil de chasse) formation d'attaque qui consiste à placer le QB en position reculée derrière son centre et à aligner 4 (ou plus) receveurs écartés. Utilisée dans l'optique de faire une passe. et de lancer. Tout cela imposera à notre défense d’être très attentive et nos DB auront un gros défi à relever face à cette attaque hybride qui sera, n’en doutons pas, à la hauteur physiquement.
Pour finir, un mot sur votre schéma tactique à Thonon. On entend souvent des critiques sur le Wing-T, que pourriez vous répondre à ces critiques ?
Ces critiques ont à peu prés la même importance qu’un commentaire sur la couleur des lacets portés par les quart de finaliste au Roland Garros – en gros, complètement stériles ! C’est notre choix et ça fonctionne très bien, point. Et d’ailleurs, j’aimerais bien continuer d’être la seule équipe à pratiquer ce système ! Je me permettrais tout de même de dire que ça reste un système très collectif, qui ne place aucun joueur devant les autres. Tout le monde doit bloquer et tout le monde est appelé à apporter sa pierre à l’édifice. Les jeux sont très variés, parfois complexes (assignations) mais toujours complémentaires. Les joueurs de ligne doivent bouger et maitriser plusieurs sortes de blocs différents. Aucun système de jeu offensif pratiqué aujourd’hui ne demande plus de ses linemensLinemen
littéralement, les hommes de la ligne (de scrimmage). Il y a les linemen offensifs et les défensifs. Ils s'opposent dès le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB. donné. que le Wing-T, mais c’est aussi pour ça que ce jeu leur plait autant. Dans tous les cas, ce sont les joueurs qui font la différence – ce n’est jamais un rond ou une flèche qu’un coach dessine sur le papier !