Yann Dika-Balotoken : "Il y a un gros niveau ici"DB de l'Equipe de France
Rencontre en ce 3ème jour de stage avec l'un des nouveaux visages des tricolores, et l'un des "Canadiens" de l'équipe : le DB Yann Dika-Balotoken.
Pour commencer, peux-tu nous retracer ton parcours depuis ton arrivée au Canada ?
Après une enfance en France j'avais 14 ans, en 2007, lorsque mes parents ont décidé d'émigrer au Canada. J'ai donc fait toutes mes années de lycée au Canada et maintenant je suis à Queen's University en Ontario. Et concernant le football, j'ai commencé à mon arrivée au Canada dans le cadre d'un club après que des amis m'aient parlé de ce sport et cela me semblait marrant d'essayer ; cela s'est bien passé au début et j'étais plutôt bon sur le terrain.
Pour revenir sur tes débuts au football, tu n'as pas pensé à plutôt jouer au Hockey, qui est le sport national canadien, ou au soccer ?
Je n'étais pas assez à l'aise sur la glace pour le hockey (sourire) et pour le soccer ils ne prenaient pas ce sport très au sérieux et puis j'avais fait du soccer durant toute mon enfance donc à 14 ans j'avais envie d'essayer autre chose. Au Canada je ne connaissais ni la langue, ni le pays... et le football faisait partie de ces choses « exotiques » que je voulais essayer.
Tu es actuellement au sein de la Queen's University qui est une faculté francophone. Tu peux nous en parler ?
C'est une université assez côtée académiquement parlant car c'est l'une des plus dures à intégrer au Canada. Il faut avoir de très bons résultats scolaires pour pouvoir déposer un dossier et ensuite il faut être un étudiant assidu pour pouvoir réussir. Avant d'entrer à Queen's Université, j'avais eu des contacts avec les coachs de l'équipe de football et ils m'avaient dit que j'avais le potentiel d'être une arme supplémentaire dans leur équipe. Mais pour l'intégrer il fallait que j’élève ma moyenne au lycée ; je l'ai fait et je suis depuis 2 ans dans cette université.
Quels sont tes premiers sentiments sur l’Équipe de France ?
Au Canada on joue à 12 sur le terrain donc quand je compte les receveurs j'ai l'impression qu'il en manque un, je le cherche avant de réaliser que l'on ne joue qu'a 11 et donc qu'il n'y a que 5 receveurs et pas 6. Au début du camp, dans ma tête c'était un peu n'importe quoi et je pense que les coachs ont du se rendre compte que je n'étais pas à 100% du fait de mes hésitations liées au jeu à 11, et aussi aux stratégies un peu différentes du jeu canadien. Mais aujourd'hui j'ai été meilleur qu'hier et demain ce sera mieux car au fil du temps je suis plus à l'aise et je progresse.
Concernant le groupe de DB au sein duquel tu es l'un des nouveaux visages, comment se passe ton intégration ?
D'abord, il faut dire que lorsque l'on m'a parlé de l’Équipe de France, je ne connaissais pas trop et je ne savais pas quel niveau il pouvait y avoir chez les joueurs ; j'avais peur d'un niveau peu élevé mais en arrivant au stage je me suis rendu compte que le niveau était très élevé. Peut être que j'aurais du m'y attendre car c'est quand même l'équipe nationale avec les meilleurs joueurs. Concernant l'intégration, beaucoup de joueurs se connaissent depuis des années que ce soit via le championnat de France ou les équipes de France, et moi je suis le nouveau qui découvre, mais tout le monde est assez cool et ouvert. Tout le monde discute et on partage beaucoup de choses... mais je trouve surtout que tous sont très très bons et que même si le football français on en parle pas beaucoup outre-atlantique, il y a un gros niveau ici.
Tu as un gabarit assez compact pour un DB...
En dessous de la norme on va dire. Au début j'étais dans la norme, puis vers 15-16 ans j'ai plus trop bougé en terme de taille donc je suis habitué à être toujours l'un des plus petit de l'équipe mais mentalement cela ne joue pas du tout.
Le fait de pouvoir jouer contre la fac américaine d'Augustana cela représente quoi pour toi ?
C'est très excitant et cela d'autant plus que cette université joue dés fois contre une université qui s'appelle University of Mary et celle-ci m'avait proposé un recrutement lorsque je sortais du lycée. J'avais préféré décliner pour rester au Canada qui était déjà nouveau pour moi et je préférais rester plus prés de la maison. Mais cela m'intrigue de voir quel est le niveau auquel j'aurais pu évoluer si j'avais accepté cette opportunité.
Augustana pratique un jeu d'option qui risque d'être un défi pour les « Defensive Back » ?
C'est tout à fait vrai ! Les DB ont une grosse responsabilité sur le jeu à option et c'est pour cela que le Coordinateur défensif Robert Tucker vient souvent avec nous lors des entraînements pour nous aider à nous préparer. Coach Tucker est très bon et il a une très bonne idée de la manière de les contrer. Si on ne fait pas notre travail correctement, toutes les deux actions se sera un touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)... donc on travaille tous et tout le monde est conscient du défi que l'on doit relever.
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Les photos de l'entrainement de mercredi matin :
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.148063982058774.1073741881.141358456062660&type=1