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Faut-il faire confiance à Las Vegas lors de la Rivalry Week ?
La dernière semaine de novembre aux Etats-Unis rime traditionnellement avec dinde et football. Le jeudi de Thanksgiving lance un long weekend de vacances en famille au cours duquel l'abondante nourriture envahit les tables et le football universitaire et professionnel envahit les écrans de télévision. Pour le College Football, c'est l'occasion dans chaque état de voir s'affronter les universités ennemies. De la côte Est à la côte Ouest, du Mexique au Canada, le match de la Rivalry Week contre le rival voisin est LE match de l'année à gagner. Peu importe le bilan de septembre et d'octobre, aucun fan ne souffrirait de voir ses favoris défaits par l'ignoble voisin fin novembre. Les rivalités sont intenses toute l'année durant mais culminent à des degrés de folie (parfois criminelle) à l'approche du grand match (on se souvient notamment de l'empoisonnement des chênes du Toomer's Corner à Auburn par un fan d'Alabama en 2010). Fort heureusement, toutes les rivalités ne sont pas aussi déjantées. Mais elles impliquent parfois les plus hautes autorités des états elles-mêmes. Ainsi, le gouverneur de l'Ohio (la plus importante personnalité de l'état) a-t-il officiellement demandé à ses concitoyens de ne pas utiliser la lettre "M" le jour du match d'Ohio State contre Michigan. On ne plaisante pas quand il s'agit de "THE Ohio State University" et de "that team up north"...
Si un match entre rivaux est loin d'être un match comme les autres, il semble que les bookmakers de Las Vegas ne s'encombrent guère de ces considérations lorsqu'ils déterminent les cotes et probabilités de victoire dans ces matchs. L'aspect émotionnel n'est pas vraiment un facteur quantifiable dans les paris sportifs. L'histoire prouve pourtant que tout peut arriver lors d'un match entre rivaux et que cette Rivalry Week échappe parfois à toute logique. Alors, faut-il suivre les prédictions des bookmakers ? La réponse brute serait : probablement encore moins à Thanksgiving que lors d'une autre semaine. Petit tour d'horizon d'une sélection des rivalités de cette année (ATS : Against The Spread, indique si le vainqueur couvre sa cote / SU : Straight Up, indique si le vainqueur est correctement pronostiqué) :
Ole Miss - Mississippi State : favoris de 3.5 points, les Rebels s'inclinent à MSU 10-17 dans ce 110ème Egg Bowl. Las Vegas 0 - 1 ATS / 0 - 1 SU
Iowa - Nebraska : les Cornhuskers étaient favoris de 2.5 points et s'inclinent 17-38. Iowa ramène à la maison le Heroes Trophy pour la première fois depuis l'introduction du trophée en 2011, lorsque Nebraska a rejoint la conférence Big Ten. Las Vegas 0 - 2 ATS / 0 - 2 SU
Arkansas - LSU : Louisiana State remporte son 37ème Golden Boot en 59 matchs contre les Razorbacks 31-17 grâce à un TD dans les 2 dernières minutes. Les Tigers étaient donnés gagnants par 28 points. Las Vegas 0 - 3 ATS / 1 - 2 SU
Washington - Washington State : l'Apple Cup retourne à Seattle avec la victoire 27-17 des Huskies sur les Cougars. Washington était favori de 17 points. Las Vegas 0 - 4 ATS / 2 - 2 SU
Oregon - Oregon State : 36-35 pour Oregon dans cette 117ème Civil War. Les Ducks s'imposent sur le fil avec un TD dans la dernière minute malgré une cote favorable de 24 points. Las Vegas 0 - 5 ATS / 3 - 2 SU
Florida State - Florida : favoris de 28 points, vainqueurs par 30 (37-7), aucun problème pour les Seminoles dans cette Florida Cup. Las Vegas 1 - 5 ATS / 4 - 2 SU
Ohio State - Michigan : peut-être la plus grosse rivalité du College Football, qui a vu plus d'une fois l'une ou l'autre des équipes ruiner les chances de titre national de son rival. OSU était donné favori de 17 points et échappe à la défaite (42-41) sur une tentative manquée de conversion à deux points à 30 secondes du terme de la rencontre. Las Vegas 1 - 6 ATS / 5 - 2 SU
Alabama - Auburn : l'autre immense rivalité du College Football, l'Iron Bowl 2013 était sans doute la confrontation la plus importante de son histoire (78 rencontres). Le champion en titre (classé numéro 1 du pays) était donné favori de 10 points face à Auburn (numéro 4) mais s'incline 28-34 sur un retour pour TD de field goalField Goal (FG)
coup de pied à 3 points effectué le plus souvent en 4ème tentative quand l'attaque a été bloquée. Il est joué depuis l'endroit où la dernière action c'est achevée. En cas de réussite c'est 3 points et engagement. En cas d'échec, la possession change de camp mais il y a deux possibilités : avant le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB., la balle était à l'intérieur des 20 yards, on replacera alors la balle sur la ligne des 20 yards ou elle était placée au-delà des 20 yards, on la replacera au même endroit. manqué à la dernière seconde du match. Las Vegas 1 - 7 ATS / 5 - 3 SU
Georgia - Georgia Tech : favoris de 2.5 points, les Bulldogs l'emportent finalement de 10 points (41-31) après avoir été pourtant malmenés par les Yellow Jackets en début de rencontre. Las Vegas 2 - 7 ATS / 6 - 3 SU
Purdue - Indiana : favoris de 20 points, vainqueurs par 20 points (56-36). Indiana récupère par là-même l'Old Oaken Bucket. Push. Las Vegas 2 - 7 - 1 ATS / 7 - 3 SU
Virginia Tech - Virginia : les Hokies s'imposent de 10 points (16-6), 1 de moins que leur cote (+11). Las Vegas 2 - 8 - 1 ATS / 8 - 3 SU
Clemson - South Carolina : South Carolina était favori de 2.5 points dans ce Palmetto Bowl et les Gamecocks l'emportent de 14 (31-17). Las Vegas 3 - 8 - 1 ATS / 9 - 3 SU
Northwestern - Illinois : au pays de Lincoln et d'Obama, Northwestern s'impose 37-34 et échoue à un cheveu de sa cote de favori de 3.5 points. Las Vegas 3 - 9 - 1 ATS / 10 - 3 SU
UCLA - USC : le match de la suprématie à Los Angeles était donné gagnant pour USC par 4.5 points. UCLA avait d'autres plans et l'emporte 35-14. Las Vegas 3 - 10 - 1 ATS / 10 - 4 SU
Arizona - Arizona State : le 87ème "Duel dans le Désert" devait logiquement être remporté par le tout récent champion de la Pac-12 South, prédit gagnant par 10 points. Les Sun Devils n'ont pas failli, remportant la rencontre 58-21. Las Vegas 4 - 10 - 1 ATS / 11 - 4 SU
Au total, sur ces 15 rencontres, Las Vegas a correctement pronostiqué le vainqueur 11 fois (Straight Up) mais ses prédictions de score ne se sont réalisées que 4 fois (Against The Spread). On ne peut guère blâmer les bookmakers. En règle générale, supposer qu'un cador va atomiser son grand rival parce que toutes les autres équipes les ont pris pour paillasson jusque là est une grossière erreur d'appréciation. Las Vegas ne prend évidement pas en compte cet élément plutôt abstrait. Mais vous êtes prévenus, l'an prochain, lors de la Rivalry Week, pariez contre Las Vegas...