NCAA : l'heure du bilanCe qu'il faut retenir d'une saison qui fera date
Après la victoire d'Alabama face à LSU lundi soir lors du BCS Championship, le rideau pouvait tomber sur une saison NCAA riche en évènements. Il était donc temps pour nous d'en profiter pour tirer un premier bilan de cette année universitaire marquante à plus d'un titre.
Scandales en série
Je vais commencer par les choses qui fâchent avec la série de scandales qui a secoué le monde du College Football ces derniers mois en débutant par l’affaire qui a touché Ohio State et précipité par la même occasion le départ de celui que l’on surnommait « le sénateur » du côté de Colombus à savoir le coach Jim Tressel, en place depuis 10 ans et remercié pour avoir couvert les agissements de certains de ses joueurs dont le QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. vedette Terrelle Pryor qui revendaient sous le manteau des maillots, ballons ou autres autographes prenant par la même occasion des bénéfices jugés illégaux par la NCAA. Ohio State sera à ce titre privé de Bowls en 2012 tout comme USC ces deux dernières saisons.
Le deuxième scandale qui a ébranlé l’Amérique tout entière est beaucoup plus sordide puisqu’il s’agit d’une affaire de pédophilie. Aux Etats-Unis vous savez, on a l’habitude de vous demander « Ou étiez vous le jour de la mort du président Kennedy » désormais on vous demandera « Ou Etiez vous le jour au le Board de Penn State a remercié Joe Paterno » En effet JoePa, coach mythique le plus prolifique de l’histoire de la NCAA est sorti par la petite porte après 46 années de bons et loyaux services. On lui reproche d’avoir omis de dénoncer son ancien coordinateur défensif Jerry Sandusky accusé d’agressions sexuelles répétées sur des jeunes garçons sur le campus même de Penn State. La devise de l’école « Gagner avec honneur » en a sérieusement pris un coup dans cette histoire.
On pourrait citer de nombreux autres programmes sous la menace d’une enquête de la NCAA, par exemple North Carolina, Oregon ou encore Miami mais ces affaires sont surtout révélatrices d’un malaise dans ce monde du sport universitaire basé sur des valeurs d’amateurisme et d’éducation mais qui brasse en parallèle des millions de dollars sur le dos des athlètes que ce soit au niveau de la NCAA ou des Facs. Le statut du « student athlete » est désormais en question et l’on reparle même d’une indemnité de 2000 $ qui pourraient être versés pour pallier à ces dérives.
Réalignement
Le deuxième phénomène notable de l’année c’est le réalignement des conférences qui promet de bouleverser la donne au niveau du rapport de force entre les différentes conférences BCS. Les hostilités ont débutés avec Texas A&M qui a décidé de quitter la BIG XII pour rejoindre la puissante SEC bientôt imité par Missouri. Du coup la BIG XII a jeté son dévolu sur TCU pourtant promis à la Big East qui est finalement est la grande perdante de ce jeu de chaise musicale puisque Pittsburg et Syracuse ont également annoncé leur départ vers l’ACC tout comme West Virginia qui rejoint la BIG XII. La BIG East apparait donc fragilisée et devra entamer une reconstruction qui s’annonce délicate avec l’arrivée de San Diego State, Boise State, Houston, SMU, UCF et Navy. Ces mouvements nous priveront au passage de rivalités ancestrales comme le duel Kansas / Missouri ou encore Texas / Texas A&M qui restent aujourd’hui hypothéqués.
La révélation RG3
Revenons au sportif avec un point sur les joueurs qui ont marqué l’année et à ce titre une figure ressort du lot c’est celle de Robert Griffin III, plus communément appelé RG3. Le QB de Baylor a littéralement explosé à la face du College Football cette saison décrochant au passage le Heisman Trophy à la barbe d’un certain Andrew Luck. On connaissait ses talents au sein de la BIG XII mais ses 5TD en début de saison face à TCU et ses 550 yards avec un TD de dernière seconde pour battre Oklahoma puis la victoire face à Texas l’ont positionné au firmament de la NCAA. C’est évidement quelqu’un qui sera à suivre lors de la prochaine draft.
Un Rose Bowl historique
Dans la seconde partie de cette chronique, je vous propose de faire un point sur les 4 premiers Bowls BCS qui se sont déroulés la semaine dernière parce que franchement, on a eu le droit à une série de rencontres vraiment exceptionnelles c'est-à-dire à la fois très indécises et très spectaculaires. A tout seigneur tout honneur, commençons par le plus mythiques à savoir le Rose Bowl, « the granddaddy » comme on le surnomme et qui voit s’affronter chaque année à Pasadena sous le soleil de Californie du Sud le vainqueur de la PAC 12 et celui de la BIGTEN. Cette année l’affiche était alléchante avec une opposition de style entre deux équipes qui misent largement sur leur jeu au sol à savoir les Duck d’Oregon et leur coureur de poche LaMichael James face aux Badgers du Wisconsin emmenées par Montee Ball véritable « TD machine » qui a effacé des tablettes cette année un certain Barry Sanders pour le nombre de TD sur une saison, excusez du peu ! Et pour la 8éme fois en 9 ans c’e sont les pensionnaires de la PAC 12 qui l’emportent à savoir Oregon sur le score fleuve de 45 à 38. Cette rencontre a été historique a plus d’un titre d’une part on n’avait jamais autant marqué dans l’histoire du Rose Bowl et cela faisait 95 ans qu’Oregon attendait ce sacre. Un joueur s’est particulièrement illustré pour l’occasion il s’agit du coureur Freshman d’Oregon DeAnthony Thomas alias « the black mamba » qui je vous l’annonce déjà a tout pour être une future star NFL. Thomas a signé deux TD sur des courses de 91 et 64 yards qui ont fait basculer la partie. C’est un joueur que je suis depuis ses années de High School à Crenshaw High au cœur du ghetto de South central à LA où son premier supporter était un certain Snoop Doggy originaire également du coin et pour l’avoir vu évoluer il y a deux ans en finale du championnat de Californie, je peux vous dire que son succès précoce est tout sauf une surprise.
Equipes spéciales et prolongations
Ensuite se déroulait en Arizona le Fiesta Bowl entre les numéros 3 et 4 de la saison régulière à savoir Stanford et son QB Andrew Luck qu’on attendait à cette place et en face la plus surprenante équipe d’Oklahoma State qui sans un faux pas « surprise » à Iowa State aurait pu réaliser la saison parfaite et jouer le titre face à LSU. Emmenés par Brandon Weeden un QB de 28 ans et par le Receveur phénomène Justin Blackmon qui a annoncé à l’issue de la rencontre qu’il rejoindrait la NFL l’an prochain, les Cowboys se sont imposés en overtime au bout du suspense 41 à 38 après que le Kicker de Stanford ait manqué à deux reprise des coups de pied cruciaux qui auraient pu, qui auraient même du donner la victoire aux siens. Encore une fois, ce sont les équipes spéciales qui ont fait la différence !
Dans le Sugar Bowl, c’est Michigan qui a frappé un grand coup en battant Virginia State 23-20 en prolongation (et oui encore une !) et signant ainsi le retour au plus haut niveau des Wolverines après plus de 10 années de disette. On peut dire que le coach Brady Hoke dans sa première saison a vraiment fait du bon boulot même si la rencontre s’est jouée sur les équipes spéciales avec un échec au pire moment du kicker de Virginia Tech Justin Myer numéro 3 à son poste mais titularisé suite à la suspension des N°1 et 2 quelques jours avant cette rencontre. A sa décharge il avait réussi ses trois premiers coups de pieds.
Pour finir c’était mercredi soir dernier l’Orange Bowl à Miami entre Clemson et West Virginia. Et là, on a assisté à la surprise générale à une rencontre à sens unique en faveur des Mountaineers de West Virginia qui l’ont largement emporté sur le score surréaliste de 70 à 33 avec notamment 6 TD du QB Gino Smith record toute catégorie pour ce qui est des matchs de Bowls.
Un léger gout amère
Après cette véritable orgie de Football offensif, nous sommes retombés sur terre lundi soir avec la Finale BCS qui a donnée lieu à un shutout défensif avec la victoire d'Alabama 21-0. Comme prévu il n'y a pas eu de feu d'artifice et les joueurs du Coach Nick Saban ont réussi à dresser un véritable rideau de fer défensif alors qu'on attendait plutôt LSU dans ce registre. En scorant l'unique TD de la renconte, le RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).. vedette du Tide Trend Richardson a tout de même sauvé les apparences en donnant un peu d'ampleur à la victoire des siens qui n'avaient jusque là résussi que 5 Field GoalsField Goal (FG)
coup de pied à 3 points effectué le plus souvent en 4ème tentative quand l'attaque a été bloquée. Il est joué depuis l'endroit où la dernière action c'est achevée. En cas de réussite c'est 3 points et engagement. En cas d'échec, la possession change de camp mais il y a deux possibilités : avant le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB., la balle était à l'intérieur des 20 yards, on replacera alors la balle sur la ligne des 20 yards ou elle était placée au-delà des 20 yards, on la replacera au même endroit.. Voilà un jouer qui m’impressionne vraiment : une véritable boule de muscle, puissant et « court sur pattes » avec des appuis incroyables. En face le CB Tyrann Mathieu, « playmaker » par excellence qui peut faire basculer une rencontre à lui seul n'a pas trouvé les clés. Celui que l'on surnomme « Honey Badger », un petit rongeur d'Amérique dur au mal capable de s’attaquer à des animaux trois fois plus grands que lui est resté muet à l'image de son coach Les Miles critiqué pour son Coaching jugé trop conservateur. Au final une question perdure : Alabama est elle bien la meilleure équipe de l'année puisque d'un point de vue comptable, LSU et Oklahoma State terminent également avec une seule défaite au compteur ?
Cet épilogue quelque peu décrié aura de mon point de vue le mérite de faire réfléchir un peu plus les décideurs de la NCAA sur l'avenir du BCS. Et l'on reparle des fameux playoffs qui placeraient à coup sur le Foot universitaire dans une autre dimension. L'idée fait son chemin, petit à petit parmi les comissionaires des différentes conférences. Pour des raisons de calendrier l'hypothése envisagée serait dans un premier temps un format à 4 rajoutant deux rencontres pour le carré d'as de la nation. Une telle configuration aurait donnée cette année sa chance à Oklahoma State et Stanford, faisant taire les polémiques en rendrait d'autant plus attractive le dénouement de la saison.