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Les mouchoirs de pénalités ont volé. Les casques aussi. Cette rencontre entre les Baltimore Ravens et les Tennessee Titans a bien tenu toutes ses promesses. Au-delà du jeu très physique proposé par les deux équipes, elle a également été extrêmement serrée. Quatre des 5 derniers matchs entre ces deux franchises s’est décidé par 3 points ou moins et celui-ci n’a pas dérogé à cette tendance. Comme souvent dans les phases finales, ce sont les pertes de balles qui ont fait la différence. Les Titans s'inclinent 13 à 10 et le regretteront longtemps.

3 ballons perdus dans la zone rouge

Tennessee aurait pu remporter la victoire sans problème. A la mi-temps déjà, la domination des hommes de Jeff Fisher était incontestable. Les Ravens pouvaient s’estimer heureux d’atteindre la pause sur le score de 7 partout. La seconde période a été du même style. Les Titans ont fait le jeu en avançant sans problème sur leur pelouse du LP Field. Au final, les statistiques sont éloquentes. Tennessee a dominé les yards au total (391 contre 211), les premières tentatives (21 à 9), les actions offensives (71 à 52) et le temps de possession (34 minutes à 26). Avec de tels chiffres on se demande comment perdre une telle rencontre. Les Titans ont donné la réponse.

Kerry Collins et sa bande ont vécu un vrai cauchemar tout au long de la rencontre. Sur ses deux derniers drives avant la mi-temps et sur le premier du quatrième quart temps, l’attaque locale a avancé jusqu’aux 20 yards adverses pour finalement perdre à chaque fois le ballon. Au total, 168 yards cumulés sur ces 3 drives pour un zéro pointé au tableau d’affichage. C’est terriblement frustrant. Nous avons bien défendu mais en playoffs, les turnovers coûtent très cher déclarera le linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive. Keith Bulluck après avoir passé ses nerfs sur les grilles de protection qui conduisent au vestiaire.

Une grosse perte pour les Titans

Si les pertes de balles de l’attaque de Tennessee ont été la clé de la partie, un autre fait de match peut expliquer cette défaite. Quel aurait été le sort de la rencontre avec un Chris Johnson sur le terrain en seconde période ? Personne ne le saura mais le coureur des Titans a réalisé un véritable festival dans la première partie de la rencontre. 72 yards au sol et 28 par ses réceptions pour un total de 100 yards et le seul essai de sa formation. La défense des Ravens a été aux abois à chaque fois que le numéro 28 touchait le cuir. Malheureusement pour la troupe de Fisher, le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).. s’est blessé en fin de première période laissant la responsabilité du jeu au sol à LenDale White (15 courses, 45 yards) sans succès. Du coup, les clés de la partie ont été confié à Kerry Collins. Celui-ci sort un gros match (26/42 pour 281) mais son interceptionInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. rattrapée par un défenseur (un adversaire). dans la zone rouge des Ravens aura été une énorme erreur.

La défense de Rex Ryan s’en est donc plutôt bien tirée. Car par moment, les défenseurs de Baltimore semblaient totalement perdus. Ray Lewis admet lui-même Nous avons pris beaucoup de yards, mais nous avons su réagir quand il le fallait. Il est vrai que Lewis et ses coéquipiers ont énormément souffert, paraissant fatigués parfois. Mais finalement, la défense des visiteurs a réalisé les gros jeux aux bons moments. Dans ses deux matchs de playoffs cette saison, elle a subtilisé 8 ballons à l’adversaire et n’en a perdu qu’un.

Flacco dans l’histoire

En remportant cette rencontre, le quart arrière des Ravens est devenu le premier passeur débutant de l’histoire de la NFL a gagné ses deux premiers matchs de playoffs. Mais Joe Flacco peut-il encore être considéré comme un rookie ? De l’aveu de l’intéressé, interrogé par CBS à la fin de la rencontre : Après 18 matchs de NFL, on ne peut plus parler de rookie. Même si ses statistiques ne sont pas très bonnes (9/23 pour 135 yards), c’est surtout le fait de n’avoir pas perdu le moindre ballon qui a fait la différence en faveur de l’ancien quart arrière de Delaware. Flacco possède un bilan étonnant à l’extérieur de 7 victoires en 10 matchs avec 11 essais contre 5 interceptions.

Mais samedi, il a surtout réalisé l’action décisive en fin de match. Sur une troisième tentative et 2 dans ses propres 32 yards, il trouve son tight end Todd Heap dans un mouchoir de poche pour un gain de 23 yards et permet à Matt Stover de taper le coup de pied de la gagne. L’action va sans doute faire débat au sein de la ligue toute la semaine. En effet, l’horloge de remise en jeu s’était clairement écoulée au moment du snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.. Rappelons quand même que l’horloge du stade et donc celle transmise à la télévision a une légère avance par rapport à celle des arbitres. Mais dans le cas de cette action, le doute peut être permis. Cependant, les Titans ne peuvent pas se cacher uniquement derrière cela. Comme l’explique justement Collins On ne peut s'en vouloir qu’à nous-même, nous avons eu les possibilités de marquer.

Les Ravens comme les Giants la saison dernière ?

Bien que les Ravens aient été dominé dans quasiment tout les secteurs de jeu de la rencontre, ils ont su réalisé les actions qu’il fallait au moment où il le fallait. Le parfait exemple d’un match de playoffs. Les hommes de John Harbaugh succèdent aux Steelers de Pittsburgh de 2005 en atteignant une finale de conférence malgré la sixième place à la fin de la saison régulière. Avec une telle défense et un quart arrière toujours irréprochable, les Ravens pourraient bien être la version 2008 des New York Giants.