« An instant classic » - Larry Fitzgerald

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le 16/01/2011 à 13:15 par Thomas Depaepe
Mise à jour du 17/01/2011 à 10:16

Je pense clairement que le post Twitter de Larry Fitzgerald résume totalement le spectacle qui c’est déroulé hier à Heinz-field : on a vécu un match de legende; un de ceux dont on parlera à nos enfants.

Evidement, je sais que certains vont dire que les flags étaient plus nombreux que les first-down et que certaines fautes étaient pitoyables (la palme revenant à Kemoeatu qui a 2 fois plongé dans la pile humaine pour faire mal plus qu’autre chose)… mais que ce match fut passionnant ! Que ce match fût inventif défensivement et musculeux dans ses actions ! On a assisté à un combat poids lourd, au propre (le duel Reed-Ward) et au figuré, de bout en bout et on a assisté à deux K.O. puis a un retour digne de Rocky. Mais ce match fût aussi une victoire de Big Ben Roethlisberger qui a disséqué en 2éme mi-temps son adversaire, fait sans cesse évolué les jeux et a puisé dans son génie pour signer un énième come-back victorieux sur une action qui paraissait bien mal partie.

 

21 à 7 : Baltimore réaliste.

A la mi-temps, une chose est certaine : Baltimore a su capitaliser sur sa défense et a été de loin l’équipe la plus réaliste. Pourtant tout avait assez mal commencé pour eux car malgré un beau retour d’engagement (que le kickeur de Pittsburgh Suisham a finalement bloqué au centre du terrain), ils avaient du immédiatement punter et sur leur premier drive les Steelers paraissaient très en jambe. En effet l’escouade offensive des locaux avait su trouver des ressources variées pour convertir des troisièmes et longues (dont une pour une faute personnelle sévère sifflée contre Ward qui c’est battu, comme d’habitude, avec Reed) et avait eu (à raison) l’aide de l’arbitre pour s’approcher tout prêt de la end-zone ; une course plus tard Rashard Mendenhall entrait dans la end-zone et marquait les premiers points du match. Le Heinz-field était alors en extase…  mais ensuite il vivra l’enfer jusqu'à la mi-temps car Baltimore a alors passé la surmultiplié.

En effet, sur le drive suivant Flacco avance 5 yards par 5 yards avec Rice et Todd Heap, mais surtout bénéficie d’une fautes pour entrer dans la zone rouge : une interférence défensive de 33 yards contre Anthony Madison. Ray Rice sort alors un TD sur course axiale de 14 yards grâce à McClain qui bloque admirablement James Farrior.

16 secondes plus tard, Roethlisberger doit partir de ses propres 10 yards pour débuter son action. La première tentative échoue et sur la seconde il feinte plusieurs passes avant d’être rattrapé par Terrell Suggs : la balle échappe des mains de Roethlisberger et tout le monde croit à la passe imcompléte… tout le monde sauf l’arbitre et Reddind qui réalise que le sifflet n’a pas retenti : il ramasse le cuir et marque le TD devant 19 joueurs incrédules car ils étaient déjà en train d’entrer dans le huddle. L’action est assommante pour les Steelers et Hines Ward perd son sourire.

Il le perd encore davantage lorsque Mendenhall commet un fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
dans ses propres 20 yards ; Baltimore ne laisse pas passer l’occasion et entre dans la end-zone par l’intermédiaire de Todd Heap sur un jeu offensif dessiné à merveille car 2 joueurs se croisent et les défenseurs se percutent littéralement. Baltimore vient de marque 21 points en quelques minutes et Pittsburgh est clairement K.O.  Avant la mi-temps Suisham rate un field-goal assez difficile… et Baltimore rentre confiant dans les vestiaires même s’ils ont couvert moins de 90 yards offensivement.

 

24 à 3 : Pittsburgh grâce a sa défense et à Big Ben.

 Pour gagner ce match mal parti, les Steelers devaient marquer très vite et forcer des turnovers. Pourtant sur leur premier drive les Ravens les arrêtent par l’intermédiaire du rookie Nakamura qui réalise un beau sack… c’est alors à leur défense d’entrer en jeu et elle ne déçoit pas : James Harrisson (qui a plusieurs fois mis à l’amende Michael Oher) réalise un sackSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
puis Ryan Clark force Ray Rice au fumble (le premier depuis  plus de 400 ballons portés par Rice) et Woodley le recouvre sur les 30 yards de baltimore.

Roethlisberger revient alors sur le terrain, mais c’est mendenhall qui sonne l’assaut avec une course tout en muscle sur 14 yards ; l’action suivante est tout aussi classique : Roethlisberger trouve Miller dans la end-zone. Dick Lebeau sait qu’il faut un autre turnover immédiatement et appelle plusieurs blitzsBlitz
tactique défensive où les défenseurs sont chargés d'aller sacker le QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
ou de plaquer le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
le plus tôt possible afin d'infliger une perte de terrain à l'attaque. Mais il y a un risque : la défense doit être rapide car sinon elle s'expose à une passe longue.
pour déstabiliser Flacco ; cela abouti a des sacks, a des pertes de terrains de Rice et surtout à une interceptionInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
de Ryan Clark. Sur cette interception, Flacco (sûrement impressionné par Woodley qui perce sa ligne offensive) lance sur une double couverture assez évidente ce qui est une erreur grossière ; d’autant plus que son ballon est un peu surdosé.

Evidement les Steelers ne vont pas laisser passer l’occasion d’engranger un nouveau touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
et c’est Hines Ward qui capte le cuir pour égaliser. Ward a alors retrouvé son sourire et le heinz-field est en transe.

La 3éme période s’achéve sur un nouveau ballon perdu par Baltimore : Flacco échappe le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
et le fumble est recouvert par Pittsburgh. En 1 quart-temps Pittsburgh est revenu au score et Baltimore n’a pas gagné un yards ; ils en on même perdus 4 yards sur le quart-temps. Evidement, a nouveau Roethlisberger s’arrache pour enfoncer le clou : il converti d’abord lui-même une 4éme et 1 yards plutôt que de prendre le field-goal… il change ensuite les jeux a plusieurs reprises avant chaque snap pour déstabiliser la défense (cela conduit a une incompréhension avec ses receveurs et un delay of game) et cela marche assez bien… jusqu'à ce que son meilleur ennemie, Terrell Suggs, signe son 3éme sack et oblige Pittsburgh au field-goal. Il reste alors 10 minutes et on sent que le K.O. définitif approche car même si Baltimore est sonné, l’équipe n’est pas battue.

A 7 minutes de la fin, Dick Lebeau continue a assommer Flacco a coup de blitzs et récupère ainsi très vite le cuir pour son attaque grâce à un James Harrison survolté. Mais Pittsburgh récupère le cuir dans ses propres 15 yards et l’équipe peine a sortir et doit punter très vite… Webb récupère le puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
au milieu de terrain et se fraye un chemin jusqu'au touchdown ; les Ravens exultent mais il y a un flag. Baltimore ne marque pas le touchdown mais récupère une excellente position avec un point de départ sur les 30 yards. Flacco se connecte avec sa cible favorite (Heap) pour avancer de 20 yards, avant de lancer un ballon parfait pour Boldin dans l’embut… sauf que Boldin ne contrôle pas la balle et Baltimore doit se contenter d’un field-goal a 4 minutes de la fin. Or 4 minutes c’est amplement suffisant à Roethlisberger pour aller chercher la victoire.

Ward converti une 3éme et 10 pour conserver les chances de son équipe, puis sur une 3éme et 19 Big Ben sort une action dont il a le secret : une passe de 70 yards pour le rookie Antonio Brown ; ce dernier contrôle le cuir entre sa main et son casque (un peu à la David Tyree il y a quelques années) puis saisi enfin le cuir a deux mains avant de sortir, pris par son élan, a 2 yards de l’embut. Pittsburgh sort alors son jeu (mais bizarrement pas Redman) pour marquer par Mendenhall sur une action opiniâtre ou il échappe a plusieurs tacles.

Baltimore aura dernière chance d’égaliser mais  Flacco manque de lancer une interception puis TJ Houshmandzadeh échappe le cuir sur la 4éme tentative.

 

Dans 2 des 3 domaines du jeu Pittsburgh a gagné (défense et attaque) mais l’équipe est retombée dans son travers sur équipe spéciale bien que plusieurs titulaires aient joués sur ces actions. Défensivement Pittsburgh et Dick LeBeau a été impressionnant : 32 yards concédés à Rice, McGahee n’a pas couvert un yards par tentative, Boldin termine avec une réception pour -2 yards (un tacle superbe d’Ike Taylor), Flacco a lancé 125 yards au total (et a vu la moitié de ses passes déviées par la défense)…

 Mais offensivement, Big Ben a sorti un énième match de légende en playoff : il est maintenant à 81% de victoires dans la fin de saison et signe une 7éme victoire de rang contre Baltimore. 226 yards, 2 TD lancés aucune interception (une seule fois il a lancé vers Ed Reed de tout le match ce qui montre a quel point il maîtrise son sujet et la pression) c’est une performance quand on voit le niveau de jeu qu’a pratiqué la défense de Baltimore : 6 sacks et des hurries par dizaines.

 

Le résumé est un peu long mais je suis sûr que vous m’en excuserez car le match était vraiment d’anthologie.

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  1 2 3 4 OT Final
Pittsburgh 7 0 14 10 0 31
Baltimore 14 7 0 3 0 24
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 Nous ne pouvons pas courir. Nous ne pouvons pas passer. Nous ne pouvons pas stopper la course. Nous ne pouvons pas stopper la passe. Nous ne pouvons pas botter. En dehors de ça, nous ne sommes juste pas une très bonne équipe de football en ce moment.  – Bruce Coslett, ancien joueur des Jets de New York

En VO :  We can't run. We can't pass. We can't stop the run. We can't stop the pass. We can't kick. Other than that, we're just not a very good football team right now. 

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