Dans la douleur et le sang

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le 29/10/2014 à 21:39 par Maxime Bardot

Cowboys 17 vs Redskins 20 (OT)

La ligne défensive s'offre enfin 3 sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
sur Colt McCoy

 

Malgré son bilan flatteur de 6-1, les Cowboys ne s'étaient pas encore beaucoup frotté aux rivaux de division. Cette semaine, une des plus anciennes rivalités de la NFL était à l'affiche avec la réception des Washington Redskins. Si même les fans les plus durs s'attendaient à ce que les Cowboys finissent par perdre une rencontre, bien peu ont anticipé le pénible revers du dernier Monday Night FootballMNF
« Monday Night Football », match en prime time du lundi soir.
.

Washington se rendait au Texas avec une fiche de 2-5 et un QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
#3 comme partant. Après avoir eu la tête des Saints et des Seahawks, le challenge vous semblait facile ? Vous étiez très largement dans l'erreur.

La pression incontrôlable des Redskins

Une des clefs du match provient assez largement de implacablement pression que la défense de Washington a su infliger à la ligne offensive des Cowboys. Cette ligne, saluée comme l'une des meilleures, si ce n'est la meilleure, de la ligue, a laissé son quarterback mordre la poussière 5 fois pendant le match. La menace était constante et, surtout, n'était pas le fait de la faiblesse d'un seul homme. Autant Tyron Smith sur le côté gauche, que la paire centrale Fredericks/Martin, tout le monde a semblé souffrir pendant l'intégralité de la rencontre. Cet échec complet dans la protection de passe a ouvert la voie à un jeu aérien totalement castré et beaucoup moins efficace que ce que nous avons eu l'habitude de voir cette saison.

Heureusement, le jeu de course, lui, a encore très bien fonctionné. DeMarco Murray aligne encore un match gargantuesque en ajoutant 141 yards à son compteur. On aurait pu alors se dire qu'avec l'implication habituelle des Cowboys sur le jeu de course, la solution pour remporter ce duel très serré allait se situer dans ce secteur. Et pourtant, c'est précisément dans ce match que Scott Linehan et Bill Callahan ont décidé de concentrer l'essentiel des snapsSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
dans les mains de Romo
. Seulement 19 courses appelées contre 27.5 en moyenne sur les 6 dernières rencontres. Donc si on résume : ligne offensive défaillante dans la protection de passe, blitzBlitz
tactique défensive où les défenseurs sont chargés d'aller sacker le QB ou de plaquer le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
le plus tôt possible afin d'infliger une perte de terrain à l'attaque. Mais il y a un risque : la défense doit être rapide car sinon elle s'expose à une passe longue.
récurrents, jeu au sol pourtant très efficace, leur conclusion est d'appeler plus de passes... Ok... Ce genre de play calling absurde nous rappelle les deux ou trois dernières saisons que nous préférerions oublier.

La blessure de Romo n'est pas la cause de la défaite

Évacuons tout de suite ce point. Oui, notre coeur s'est arrêté à la vue de Tony Romo allongé sur le sol et incapable de se relever. Oui, nous prions tous pour qu'il soit de retour, en forme, face à Arizona. Mais non, cette blessure n'est en rien la cause de la défaite des Cowboys.

Pour commencer, Romo n'était de toute façon pas dans un grand soir. Beaucoup d'imprécisions sur les passes même lorsqu'il avait plus de temps pour les ajuster. Son jeu ne respirait pas la sérénité dans un contexte où sa poche ne semblait pas vraiment capable de résister aux coups de butoirs adverses. Sa blessure, si elle nous inquiète évidemment tous, n'a que très peu joué sur le résultat. En effet, Brandon Weeden a parfaitement joué son rôle en tenant la maison de façon très propre. 4/6, 69 yards et 1 touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
, franchement, que demander de plus à un backup QB.

Bien plus important, c'est l’incapacité de l'attaque à contrôler le jeu qui a condamné les Cowboys. Encore deux turnovers offensifs qui, cette fois, dans ce match où le moindre point allait compter, ont largement amputés Dallas. Joseph Randle laisse échapper le cuir après une belle course de 12 yards. DeMarco Murray, se fait arracher le ballon après une cavalcade de 36 yards qui aurait placé les Cowboys en position de scorer, fut-il seulement les 3 points qui nous auraient épargnés l'overtime.

Il faut toutefois rendre hommage à cette défense des Redskins qui a su provoquer ces pertes de balles, mais surtout à leurs DBs qui ont considérablement gênés Dez Bryant et Terrance William. Certes, Bryant nous encore gratifié d'une réception improbable (après une mauvaise passe...) qui a débouché sur un touchdown grâce à une bataille physique brillamment remportée. Mais globalement, Meriweather, Murphy mais aussi et surtout Breeland ont été de véritables plaies pendant toute la rencontre.

La défense en échec, l'attaque n'y est pas étrangère

Il faut bien comprendre que l'essentiel du succès des Cowboys cettesaison provient de leur capacité à conserver leur attaque sur le terrain. Plus la défense passe de temps sur le gridiron, plus les risques de big plays, que l'on sait être le gros défaut de l'escouade, augmentes. C'est ce qu'il s'est passé lundi, mais pas seulement.

En effet, les Redkins se sont offert quelques jeux qui ont crucifié le tertiaire de Dallas. DeSean Jackson et Pierre Garçon ont tout deux pris le meilleur sur leur vis-à-vis pendant la quasi totalité de la rencontre. Brandon Carr et Orlando Scandrick ont passé un match difficile et n'ont jamais réussi à s'imposer. De son côté, le jeune Sterling Moore, souvent aligné face à Niles Paul, a véritablement souffert et n'a jamais été dans le match.

Barry Church, de son aveu même, enfonce le clou en nous offrant l'une de ses pires prestations de mémoire de fan. Il a non seulement trop souvent regardé le jeu se dérouler sans être capable d'y prendre part, mais il a en plus manqué deux tackles à l'importance critique qui auraient à chaque fois fait reculer l'attaque des Redskins. Des échecs inhabituels pour lui, même s'il est moins efficace que l'année dernière.

Pour enchainer sur le sujet des tackles manqués, c'est un mal que nous connaissions bien ces dernières années et que nous n'étions pas pressé de revoir. Rolando McClain a pourtant manqué une réalisation largement à sa portée, couronnant ainsi une prestation très en dessous de son niveau. Trop lent, mauvaise couverture, le joueur n'a pas été à la hauteur de l'évènement. Justin Durant a bien relevé le niveau au sol mais à la passe, ça n'était pas folichon. Toutefois, ne vous y trompez pas, sa blessure est véritablement critique et il va laisser un trou béant parmi les linebackersLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
. Nous ne pouvons qu'espérer que le retour de Bruce Carter soit plus impactant que les quelques snaps pris lundi, car il a été parfaitement transparent dans sa prestation.

Heureusement,  point très positif pour finir la revue défensive, la ligne défensive a encore été d'un très haut niveau. 73 yards seulement pour Alfred Morris, et encore, son big plays de 29 yards induit un petit effet de trompe l'oeil. C'est un succès à mettre au crédit d'une ligne défensive très aggressive et capable de poursuivre l'effort même hors de sa zone de tackle initiale. Le contrôle au sol a été une véritable force pour maintenir ce match à portée de fusil. Mais il ne faut pas oublier aussi que, enfin, cette ligne s'est offert trois sacks sur Colt McCoy. Un de Jeremy Mincey et deux de Henry Melton. Toute la pression dont ils sont capables est enfin récompensée, c'est très encourageant pour la suite.

Des raisons d'espérer dans la défaite

Naturellement, cet article est bien plus à charge que ces dernières semaines. La frustration d'une défaite face aux rivaux de toujours y est pour beaucoup et il faut reconnaitre que cette rencontre était truffée de bêtises et d'erreurs. Mais il faut pourtant finir sur une note positive.

Paradoxalement, on peut trouver une certaine source de satisfaction dans les actes manqués de cette rencontre. Après tout, malgré deux turn-overs, malgré une défense beaucoup trop poreuse, malgré une attaque trop souvent incapable de convertir les third downs importants (6/14), ce match a toujours été tellement serré que la victoire restait possible.

De plus, la défaite des Eagles nous laissent en tête de la division. Alors certes, perdre face à un rival de la NFC Est c'est toujours embêtant, perdre contre les Redskins c'est un peu la double peine, mais cette défaite n'hypothèque en rien nos chances de playoffs. Les Cowboys vont devoir se recentrer sur leur force autour d'une implication sans faille envers la course et un resserrage de boulons de la ligne offensive. Il faut reprendre le contrôle de l'horloge afin de laisser souffler une défense toujours au bord de la rupture mais pourtant capable de contrôler assez les choses pour être classée 9ème défense en terme de points moyens encaissés par match.

Bref, au delà de l'orgueil blessé, il faut analyser froidement les choses. Des mauvais matchs, ça arrive. Pour l'instant, la tendance 2014 et plutôt d'enchainer les bonnes perfs que les mauvaises. Tant que je n'ai pas vu la spirale de la défaite se mettre à nouveau en route, je vais faire comme Bon Jovi, Keep the faith...

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  1 2 3 4 OT Final
Dallas 0 7 3 7 0 17
Washington 3 0 7 7 3 20
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 Quand tu gagnes, ne dis rien. Quand tu perds, dis-en encore moins.  – Paul Brown

En VO :  When you win, say nothing. When you lose, say less. 

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