A la loupe : Ces Bears, c'est du lourd...

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le 23/01/2007 à 00:00 par Alain Fresquet
Mise à jour du 20/10/2010 à 21:03
Certaines images de ce Chicaco-New Orleans, nous ramènent quelques années en arrière. C'était en 2002, les Pats affrontent la formidable armada offensive des Rams. Contre toute attente, l'équipe de Bill Belichick prend le dessus grâce au gros impact physique des défenseurs de la Nouvelle Angleterre qui paralyse les receveurs de St louis. Dimanche soir, à Soldier Field, les coéquipiers de Brian Urlacher ont suivi le même chemin avec leur intensité maximum, ils ont fait dérailler la belle mécanique mise en place par Sean Payton. C'est sur un plaquage tonitruant de Chris Harris que Marques Colston commet le 1er fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
de la partie. Le second résulte d'un plaquage hyper physique d'Adrian Petarson sur Michael Lewis sur un retour de kick off. Malgré ses deux coups d'éclats et d'une domination sans partage (17 des 22 premiers jeu de Chicago se déroulent dans le camps des visiteurs), les Ours n'arrivent pas à se mettre à l'abri. Si leur jeu de courses répond présent, Rex Grossman pèche dans la dernière passe. Le score de 16-0 à 4 minutes de la mi-temps est vraiment un minimum, vu la main mise de la défense de Lovie Smith sur le début de rencontre.

Relâchement interdit

Partis sur des bases surréalistes, les défenseurs de l'Illinois baissent évidement un peu le pied. Les Saints s'engouffrent immédiatement dans la brèche, 2 grosses réceptions pour 42 yards de Colston sur une série menée à toute allure et les casqués du Bayou sont revenus dans la partie, 16 à 7. Ce changement se confirme après la pause. Les footeux à la Fleur de Lys abandonnent pour de bon leur jeu de courses (37 yards en 10 portées pour le binôme McAllister-Bush). Payton veut soulager Brees de la pression incessante des Bears. Il reconvertit alors ses deux running backsRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
en receveurs supplémentaires. Grâce à cela, les Saints trouvent enfin leur rythme en attaque. C'est eux qui donne le tempo du match au début de la seconde mi-temps. Ils arrivent même à créer la situation de leur rêve : isoler Reggie Bush en 1 contre 1. Le rookie ne rate pas l'occasion, d'un crochet extérieur météorique, il dépose son garde du corps et s'en va marquer un touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
de 88 yards malgré toute l'escouade défensive des Ours à ses trousses. Même si, ils sont encore devant 16 à 14 les Plantigrades sont dans les cordes. Leur défense commence à concéder des yards et leur attaque est enlisée. En effet, pour contrer Benson et Jones, les sudistes mettent 9 joueurs dans la boite laissant leur corner en 1 contre 1. Ce schéma fonctionne car Rex Grossman n'arrive pas à déjouer la couverture ultra light qui lui ait proposée.

La réponse vient des équipes spéciales

Usés en défense, stériles en attaque les champions de la NFC Nord vont être remis sur le chemin du succès par leur punter Brad Maynard. Ce dernier réalise le coup de dégagement parfait, une magnifique parabole de 51 yards qui échoue à 5 yards de l'en-but des visiteurs. Voilà, les blancs sous pression et leur coach va commettre l'un des rares erreurs de son année. Les tactiques qu'il appelle obligent Drew Brees à rentrer dans la end zoneEnd Zone
Zone d'en-but de 10 yards située de chaque côté du terrain.
. Sur une passe, il est contraint de se débarrasser du ballon pour éviter le sackSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
. Ce refus de jeu est immédiatement sanctionné par les arbitres. Ils accordent un safetySafety
Signifie deux choses différentes : 1) c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon "punt". 2) c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Par analogie avec le football "européen", on le qualifie de "libéro".
aux locaux et 2 points supplémentaires. Or, le patron des Casques d'Or avait la possibilité d'éviter cela. Il aurait pu choisir de faire sortir son QB de sa poche latéralement grâce à un roll out. Ainsi Brees ne serait pas rentré dans la zone dangereuse et aurait pu se débarrasser du cuir sans être sanctionné par le safety mais seulement par une pénalité.

Grossman enfin trouve la faille

Avec 4 longueurs d'avance, les bleus marine sont libérés. Leur quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
trouve le tendon d'Achille de la franchise du Bayou : Fred Thomas. Ce corner a déjà été à la peine face aux Eagles au tour précédent. Mais Jeff Garcia n'a pas su jouer sur lui dans les moments clés de la demi-finale de conférence. Grossman lui va y parvenir. Dans le drive qui donne 11 points d'avance aux siens, il lance à 3 reprises sur le joueur défendu par Thomas pour un gain de 58 yards et 1 touchdown.

La défense termine le travail

Entamé un come-back contre des Bears remontés à bloc, c'est un peu comme jouer à la roulette russe avec un pistolet plein. Vous êtes sur de vous faire très mal. Avec une attaque devenue ultra prévisible, les Saints se battent avec l'énergie du désespoir. Ron Rivera a 2 armes pour tuer tout retour dans l'oeuf. D'abord, il écarte au maximum ses defensive ends Ogunleye et Anderson. Ainsi, ces deux dragsters taille XXL prennent de la vitesse et pressent comme une orange Brees. L'autre partie du plan consiste à jouer une défense prevent avec 7 joueurs qui reculent pour défendre contre la passe. Bilan de cette stratégie pendant le dernier quart temps : 1 sack qui provoque un fumble recouvert (Ogunleye) et une interceptionInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
(Vasher qui prend la balle dans les bras de Brad Miller). Dans la foulée, Chicago marque 14 points anecdotiques, juste pour mettre un peu plus de sel sur les blessures des Saints.Les Bears 06 rejoignent les mythiques Bears de 85. Même si l'équipe actuelle est moins forte que sa devancière. Elle a sensiblement les mêmes atouts, une grosse défense et un running game performant. Autre différence de taille, les Pats de Steve Grogan sont loins de valoir les Colts de Peyton Manning.
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 La force est importante. Mais la première chose est de connaître votre adversaire. Si vous le connaissez lui et ce qu'il aime faire, et que vous essayez de l'en empêcher, de le forcer à tenter autre chose, alors vous avez déjà remporté la moitié de la bataille.  – Jonathan Ogden

En VO :  Strength is important. But the number one thing is knowing your opponent. If you know your opponent and what they like to do, and you try to take that away from them, force them to another move, then that's half the battle right there. 

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