La victoire d’une équipe, la perfection d’un homme

background
background
le 14/01/2008 à 00:00 par Thomas Depaepe
Mise à jour du 20/10/2010 à 21:03
Les Jaguars plient mais ne cèdent pas

Avant le match, Bill Belichick avait fait l’éloge du duo de coureur Taylor et Jones-Drew et nombre d’analystes en faisaient la clef du match. A l’issue du match, force est de constater que la deuxième meilleure attaque au sol de la ligue a été totalement muselée par les linebakers expérimentées des Patriots. Avec 66 yards au sol à eux deux, Taylor et Jones-Drew ont souffert et ont atteint leur limite face à l’escouade de New England. En face, Laurence Maroney a paru facile avec ses 122 yards couverts et son touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
au sol.

Brady sur le toit de la NFL

Mais le match ne fût pas simplement une histoire de coureur dans le froid de Foxboro. En effet, les hostilités furent d’abord et surtout aériennes. Et à ce petit jeu, Tom Brady a été impérial avec un rating de 141,4 et 26 passes complétés sur 28 tentés pour 262 yards et 3 touchdowns. Son pourcentage de 92,9% est tout simplement le meilleur de toute l'histoire NFL, que ce soit en saison régulière ou en playoffs. Le précédent record était la possession de Vinny Testaverde depuis 1993 où il avait réussi 91,3% de ses lancers lorsqu'il jouait chez les Browns. Mais il ne s'agissait "que" d'un match de saison régulière. En playoffs, le record datait de janvier 1987, lors du Super Bowl, et était détenu par le Giant Phil Simms avec 88%.
Avant hier soir, la mobilité de ses receveurs, l'excellence de sa ligne offensive lui permettent de faire tomber un nouveau record. Mais Brady n'est pas Dan Marino et il sait qu'il lui reste encore le principal à faire : prendre les matchs un par un et remporter le Super Bowl.

A l’inverse, David Garrard a souffert d’une pression constante qui ne lui a pas permis de donner la pleine mesure de son jeu. Mais, malgré la pression, le quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
des Jaguars a signé une première mi-temps très acceptable qui permet à son équipe de rester dans le match. Au final, Garrard a réussi 22 passes sur 33 tentées pour 278 yards, 2 touchdowns et 1 interceptionInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
en toute fin de match.
En première mi-temps, il avait su trouvé la réponses aux touchdowns sur réception de Benjamin Watson et sur course de Maroney, en lançant un touchdown à l’aveuglette dans les premières minutes du match vers Matt Jones, puis en trouvant Ernest Wilford alors que sa poche commençait à fuir.

Le score de 14-14 à la mi-temps reflète totalement ce match cadenassé où les Patriots imposent leur jeu en grande partie grâce à leur ligne offensive qui laisse 5-6 secondes sur chaque action à Brady comme le reconnaît le defensive-end des Jaguars Paul Spicer : Quand vous laisser un gars comme Brady avoir du temps dans sa poche, il trouvera toujours un receveur démarqué à qui faire la passe ; évident, mais il est tellement difficile de s’approcher de Brady cette saison ! Même si le score est équitable à la pause c’est parce que les Jaguars répondent coup sur coup même s’ils semblent sans cesse à la limite de rompre.

Le rouleau compresseur en marche

A force de subir les coups de boutoir de la défense et de réussir des gains chanceux, les Jaguars en revenant sur le terrain savent qu’ils doivent réaliser un gros jeu rapidement pour ce mettre à l’ abri d’une petite baisse de forme. Mais les hommes de Belichick ne sont pas prêts à leur laisser le moindre répit. A peine revenu sur le terrain, le harcèlement continu : Maroney engrange les yards au sol et Brady bien calé dans sa poche grâce à une feinte digne de Robert De Niro trouve Wes Welker pour un touchdown en plein cœur de la end-zone. Jacksonville veut répondre sur la possession suivante mais la machine cale. C’est plus précisément Denis Northcutt qui laisse échapper une balle décisive sur une troisième tentative et 6 yards dans la end-zone à la manière d’un Reche Caldwell des grands soirs. Jack Del Rio applaudit tout de même le field-goal qui s’en suit mais son regard prouve qu’il sait déjà que le match a basculé à l’avantage des Patriots, car, pour la première fois, les Jaguars n’ont pas réussi à revenir au score.
A partir de ce moment, l’escouade menée par Brady va dérouler le jeu et marquer un nouveau touchdown par l’entremise de Ben Watson. Quant à la défense dirigée par Mark Vrabel elle met sans cesse la pression sur Garrard et interdit l’accès à la terre promise. La victoire est alors acquise et New England poursuit sa saison parfaite : 17-0 égalant les Dolphins de 1972 pour le plus grand nombre de victoires consécutives dans une saison, playoffs compris.

Vous me direz : mais qu’a fait la défense des Jaguars dans ce match ? Pas grand chose et la seule fois où elle croit sacker Brady, ce dernier lance le cuir, avant de toucher le sol, vers Donte Stallworth qui capte le ballon et engrange près de 60 yards.

Je laisserai le mot de la fin a celui qui est resté sur sa faim durant tout le match à cause de double, voire de triple cover, mais qui avait pris soin de s'habiller à la Clinton Portis pour la conférence de presse : Nous avons gagné parce que nous avons joué en équipe. Je n’ai jamais été quelqu’un qui voulait tous les ballons. Je ne vais pas commencer à mon âge. Randy Moss.Les highlights vidéos depuis NFL.com
... chargement de la zone de commentaire ...

 Quand vous gagnez vous n'avez pas besoin d'ami. Quand vous perdez, vous n'en avez pas.  – Woody Hayes, coach, Ohio State

En VO :  When you're winning, you don't need friends. When you're losing, you don't have any. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !