Le nouveau CBA et ses conséquences pour les rookies

Alors que nous entrons dans la première inter-saison avec le nouveau CBACollective Bargaining Agreement (CBA)
Le Collective Bargaining s'apparente à des négociations salariales comme il en existe dans toutes entreprises chez nous et n'est absolument pas limité à la NFL aux USA. Pour la NFL, le Collective Bargaining Agreement (CBA) est un accord signé pour une durée déterminée entre joueurs et propriétaires. Il régit toutes les règles concernant la vie de la ligue : conditions des joueurs, revenus, règlement sur les salaires, les transferts de joueurs etc... , les joueurs découvrent petit à petit ses différences concrètes par rapport à l’ancien. Aujourd’hui c’est Terrell Suggs qui a découvert que vu qu’il c’est blessé à l’entrainement avant les camps officiels, il n’est pas couvert par la clause de blessure footballistique et pourrait donc perdre des millions pour faute… mais aujourd’hui je voulais parler d’un autre effet attendu mais qui se révèle pleinement : la nouvelle politique salariale pour les rookies.
Des négociations express
Déjà une grande partie des équipes (dont les Giants, Packers, Ravens…) ont déjà signé tous leurs joueurs drafté… ce qui est inédit car d’habitude les premiers tours n’étaient signés qu’en fin juillet ou en aout ! Pourquoi cela ? parce que maintenant il y a une échelle salariale pour les rookies qui définie une fourchette de négociation en fonction du niveau de sélection à la draft : en effet chaque choix correspond à un pourcentage maximum de la masse salariale attribuée aux rookies et donc la négociation se base sur une donnée connue à l’avance. Les joueurs ont un objectif « réaliste » (le maximum autorisé), leurs agents savent que la marge de négociation est presque inexistante et les équipes se basent sur la somme minimum autorisée et négocient surtout le bonus à la signature (qui est au prorata sur les 4 premiéres années).
En plus le nouveau CBA a mis fin aux clauses multiples (bonus, prime d’adaptation, « escalator » salarial…) que les équipes offraient aux rookies du top 10, voir du premier tour ; il ne reste plus donc que salaire et bonus à la signature. En gros plus de possibilité de s’engager dans des négociations sans fins de part et d’autre car il n’est plus question de « rafler la banque ».
Des salaires en baisse pour le Top 10
Bien que Von Miller ait été dans les plaignants contre la NFL l’an dernier, personne n’ignorait que les rookies allaient être les « sacrificiés » (ce qui n’est pas illogique en comparaison des joueurs expérimentés qui étaient auparavant « maltraité ») et en particulier les rookies du top 10 de la draft dont les salaires allaient devenir plus raisonnables, et beaucoup plus proches des joueurs choisis en fin de premier tour ou au second. C’est maintenant un fait puisqu’Andrew Luck et Robert Griffin III gagneront 45 millions à eux deux… soit 3 millions de moins que ce que l’on a promis à Sam Bradford en 2010.
A l’inverse sorti du top 10 les salaires sont assez stables et les joueurs sont signés à plus ou moins 15.000$ de ce qu’ils auraient touché l’an dernier pour le même niveau de draft.
La clause des 4 années
Mais plus important que cela il y a la nature du contrat qui oblige un joueur à s’engager pour 4 ans, avec une possibilité de renégocier son contrat qu’après 3 ans révolu. Cela met fin à la possibilité d’holdout pour un joueur qui aurait l’impression de progresser plus vite qu’il a été estimé initialement lors de sa négociation salariale… et cela change pas mal de chose à mon sens car les équipes sont bien plus avantagés que les joueurs vu qu’elles sont dans un rapport de force et peuvent capitaliser 3 ans minimum sur un joueur… alors qu’avant chaque intersaison pouvait être source de conflit entre une équipe et un « top rookie » ; par contre, dans 4 ans certaines négociation seront âpres… mais il faut aussi se rappeler que bien des joueurs ne passent jamais le cap des 2-3 ans et/ou se révèlent sans le niveau nécessaire pour être un très gros salaire NFL.