New England Patriots : Une dynastie historiqueQuels sont les secrets derrière le succès de la franchise de New England ?

Belichick/Brady, les deux pierres angulaires d'un succès sans précédent
Belichick/Brady, les deux pierres angulaires d'un succès sans précédent
le 01/01/2018 à 18:27 par Rémy Lecomte

La saison régulière a rendu ses derniers verdicts et comme souvent depuis plus de quinze ans, ce sont les Patriots qui bouclent l'année en tête de l'AFC. Une nouvelle saison de record, un nouveau titre de champion de l'AFC East et un Tom Brady dans la course au MVP. Mais comment expliquer cette régularité ? 

De nouveaux records

Cette année, les Patriots ont terminé avec un bilan de 13 victoires pour 3 défaites. C'est la huitième fois consécutive que Brady & compagnie engrangent 12 victoires ou plus durant la saison régulière et la douzième fois dans l'histoire de la franchise. Avec cette belle série, ils écrasent le record des Colts de Peyton Manning (2003 - 2009). Une belle preuve de régularité pour la franchise de Robert Kraft. 

Statistiquement, c'est également la onzième saison consécutives avec plus de 400 points inscrits. Ils ajoutent une saison à un record qui leur appartient déjà. Grâce notamment à Rob Gronkowski et Brandin Cooks qui terminent la saison avec plus de 1.000 yards au compteur. 

L'alignement Belichick/Brady

Ce n'est un secret pour personne, le duo le plus célèbre de la NFL actuellement est sans doute celui formé par le coach Bill Belichick et son quarterback Tom Brady. 

Un coach hors du commun

Belichick rejoint la franchise de Boston en 2000. Il y arrive avec tout le savoir développé sous son mentor, Bill Parcells, et avec l'envie de surpasser son maître. Il passe de longues années dans l'ombre du mythique Parcells et obtient une nouvelle chance de prendre les rênes d'une franchise NFL. Depuis, il n'a de cesse de s'améliorer et est devenu, selon de nombreux experts, le meilleur entraîneur de l'histoire de ce sport. Un coach, à l'image sombre, qui continue d'avoir un, voire deux, coups d'avance sur ses concurrents. 

Avec lui, tous les joueurs ont de l'importance. Et ce sont pas toujours les noms les plus ronflants qui réalisent les exploits pour l'équipe. James White  au Super Bowl l'an passé, ou Shane Vereen il y a trois ans face aux Seahawks en sont de parfaits exemples. Des joueurs corrects qui sont utilisés à 100% de leur potentiel par le coach vétéran. Et peu importe les blessures, le next man up est de rigueur. Cette année encore, les blessures de Dont'a Hightower et Julian Edelman ont été palliées de bien belle manière. Belichick et son staff ont fait de Kyle Van Noy un élément clé de la défense, ont fait de Chris Hogan un receveur aux statistiques impressionnantes, ont fait de Malcolm Butler un cornerback redouté dans la ligue. Des exemples récents qui succèdent à bien d'autres sur les quinze dernières années. 

Le miracle Brady au sixième tour 

Belichick est souvent crédité de génie pour avoir sélectionné Tom Brady. Il ne faut pas oublier qu'il a attendu le sixième tour avant de sélectionner celui qui deviendra le joueur le plus titré de la NFL. Et Brady a profil similaire à celui de son coach. Il a tout à prouver, personne ne croyait en lui. Cette rage de vaincre qui l'habite est en grande partie présente à cause de ce besoin qu'il a eu de montrer ce qu'il valait. Rappelons qu'il ne doit ses débuts qu'à une blessure de Drew Bledsoe. Sans cette blessure, Tom Brady ne serait sans doute jamais devenu ce qu'il est aujourd'hui. Et il continue de performer à 40 ans, étant même cité comme possible MVP pour la saison. Il termine sa saison avec 4577 yards, 66,3% de passes complétées, 32 touchdowns, 8 interceptionsInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
rattrapée par un défenseur (un adversaire).
et un rating moyen de 102,8. Preuve que Brady n'en a jamais assez, et qu'à 40 ans il est toujours le même féroce compétiteur qu'il était 17 ans plus tôt. 

Cette domination vient donc en partie du fait que le meilleur coach de l'histoire de la franchise soit arrivé en même temps que le meilleur joueur de l'histoire de la franchise. Un luxe que peu d'équipes ont la chance de connaître. Preuve également que la chance n'est pas étrangère à un tel succès. Une dynastie comme celle-là n'existerait pas sans certains concours de circonstances. 

Une faible concurrence

Les Patriots ont aussi la chance de tomber sur une division qui se porte mal depuis de nombreuses années. Les Jets, les Bills et les Dolphins sont des exemples de médiocrité sur les quinze dernières années. Des équipes toujours moyennes, rarement dans la lutte pour les premières places. Comme on peut le constater encore cette année : 

2017Bilandomicileextérieurdivision
New England Patriots*13 - 36 - 2 7 - 15 - 1
Buffalo Bills*9 - 76 - 23 - 53 - 3
Miami Dolphins6 - 104 - 4 2 - 62 - 4
New York Jets5 - 114 - 4 1 - 72 - 4

 

Quand on analyse le classement de la division sur les douze dernières années, on constate plusieurs éléments révélateurs. Tout d'abord, aucune des trois autres franchises n'a réussi une saison à 12 victoires. Les Jets ont réalisé un parcours à 11 - 5 et les Dolphins également (lorsque Brady était blessé). À l'une ou l'autre reprise, ces mêmes Jets et Dolphins ont bouclé la saison avec un bilan de 10 - 6. Autrement, les concurrents des Patriots ont toujours terminé avec des bilans inférieurs. Laissant toujours les Patriots avec le meilleur bilan lors des confrontations directes. 

Six confrontations directes qui donnent de la marge aux Patriots pour faire mal aux autres gros morceaux de l'AFC. Et une quasi garantie de titre synonyme d'accès aux playoffs. Ce qui fût le cas chaque année avec Brady et Belichick. En 2008, lorsque Brady se blesse pour la saison, les Patriots emmené par Matt Cassel loupent les playoffs de peu avec un bilan de 11 victoires pour 5 défaites.

Dans les autres divisions, la concurrence est plus nette. Les Steelers affrontent des Ravens et des Bengals régulièrement en playoffs. Alors que dans l'AFC West, les Broncos, Chiefs, Chargers et Raiders ne sont pas des exemples de régularité mais sont souvent présents dans le top de l'AFC ces dernières années. Et enfin en AFC South, le niveau général n'est pas exceptionnel ces dernières années mais les Jags commencent à sortir les crocs et durant de longues années les Colts de Manning puis de Luck ont du lutter contre au moins un concurrent solide. Les Texans ont également tout pour réussir avec une défense de feu et un nouveau quarterback plein de promesses. 

Les Patriots en profitent donc pour accumuler les victoires et les titres. Pouvant généralement se concentrer sur quelques matchs importants (face aux Steelers cette année, par exemple). Un luxe qui est de nouveau dû aussi à un coaching excellent qui permet à la franchise de Nouvelle Angleterre de minimiser les erreurs et de se tester durant les premiers matchs de la saison. 

Une forteresse imprenable

Autre statistique incroyable, sur les douze dernières années, les Patriots n'ont connu l'échec que 15 fois à domicile en saison régulière. Dont trois défaites en 2008 avec Matt Cassel au poste de QB. Ce qui donne un bilan de 81 - 15 à domicile en saison régulière sur les douze dernières années. Ces deux dernières années, les Patriots ont aussi eu le toupet de se montrer impressionnant en déplacement mais il est clair que l'avantage du terrain est un élément primordial dans la course au Super Bowl. On se souvient de leur dernier échec, c'était à Denver dans un stade chauffé à bloc où le public a parfaitement joué son rôle. À domicile, Brady et Belichick sont en contrôle. Ce qui donne peu de chance à l'adversaire de s'en sortir. 

Cette régularité s'explique notamment grâce aux conditions météo souvent difficiles que les hommes de Belichick ont le don de gérer de main de maître. Un coup d'avance qui permet à la franchise de grappiller quelques points sur leurs adversaires.

En bref, le bilan au bout d'une saison et souvent le même : un titre en AFC East et un first round bye pour les playoffs. Avec en option un avantage du terrain tout au long des playoffs. Du talent, un timing idéal et de la chance : voilà la recette pour une dynastie historique qui n'a pas fini de faire parler d'elle. 

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 Lance moi cette fichue balle !  – Keyshawn Johnson

En VO :  Throw me the damn ball ! 

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