Tomlinson, la cure de jouvence

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le 06/10/2010 à 18:17 par François Martinez
Mise à jour du 06/10/2010 à 18:21

Cette semaine, les Jets de New York ont, sans surprise, écrasé les Bills de Buffalo. Une rencontre qui a encore une fois mise en valeur la qualité du jeu de course de la franchise entraînée par Rex Ryan. Sauf que cette saison, contrairement à l’année dernière, Thomas Jones n’est plus là. Se séparer du meilleur coureur de l’équipe pour confier les portés de balles à un running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
de deuxième année et un autre joueur critiqué voire oublié était un pari risqué.

 

Un nouveau départ nécessaire

C’est un fait indéniable. Passé la trentaine, à un poste qui demande vitesse, explosivité mais aussi où ils sont très exposés, les running backs sont sur le déclin. A 31 ans donc, LaDainian Tomlinson faisait figure d’exemple type. Ces dernières saisons avec les Chargers, le numéro 21 n’était plus que l’ombre de lui-même. Sa moyenne de yards par course était tombé régulièrement : 5,2 en 2006 ; 4,7 en 2007 ; 3,8 en 2008 jusqu’à atteindre la plus faible moyenne de sa carrière l’an dernier avec 3,3 yards.

Les Chargers de San Diego s’étaient cachés derrière des raisons financières pour justifier le départ du coureur. Mais honnêtement ; la franchise californienne en avait surtout assez de voir son coureur se montrer incapable de gagner les quelques yards qu’on lui demandait de grappiller alors que Philip Rivers faisait des merveilles avec son bras.

L’âge de Tomlinson ne pouvait pas suffire à expliquer ce déclin. Les gens oublient parfois que ces deux dernières saisons, j’ai été gêné par des blessures dès les premiers matchs, confie le running back. Mais en même temps que sa moyenne de yards, le nombre de fois où le joueur touchait le cuir, par des courses ou des réceptions, se réduisait aussi. Ainsi avant l’arrivé du quart arrière des Chargers, L.T. se voyait confier le ballon environ 400 fois par saison. A partir de 2006, ce nombre a chuté régulièrement jusqu’à tombé à 243 en 2009.

L’éclosion de Rivers a ainsi modifié le système offensif des Chargers. La ligne offensive était plus bâtie pour protéger le quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
que pour ouvrir des brèches à son coureur. Un départ semblait donc être la seule possibilité pour Tomlinson. Mais cela est difficile quant on a été le joueur majeur d’une équipe pendant plus de 5 saisons.

 

Les Jets, le bon choix

Libéré le 22 février dernier, Tomlinson faisait donc son entré sur le marché de la free agency. Et malgré une production dérisoire en 2009 et deux saisons minées par les blessures, beaucoup de franchise était intéressé par le joueur. Seulement, celui-ci a dû ravaler sa fierté. Se considérant toujours comme un running back numéro un, Tomlinson s’est rapidement rendu compte que les franchises le convoitaient dans un rôle de coureur lors des troisièmes tentatives. Ses qualités de bloqueur, de finisseur et de réceptionneur en font une arme redoutable dans ces situations.

En choisissant de signer chez les Jets de New York, Tomlinson ne pouvait pas faire un meilleur choix. Car voilà une équipe dont l’objectif premier est d’installer un jeu au sol performant pour enlever la pression des épaules du quarterback Mark Sanchez.

Pour le nouveau venu, les résultats ne se font pas attendre. Même si il doit partager les portés de balles avec Shonn Greene, Tomlinson réalise un début de saison tonitruant avec une moyenne de 6,1 yards par course le tout sans commettre le moindre fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
. En comparaison, son co-équipier a une moyenne tout à fait convenable de 4,3 yards par portés mais a déjà tombé le cuir à deux reprises. Si bien que Tomlinson devient petit à petit l’arme numéro un du jeu offensif de Brian Schottenheimer.

A ce sujet, le coordinateur offensif des Jets n’a pas hésité longtemps lorsque L.T. s’est retrouvé sur le marché. Un rapide avis de son père, ancien entraîneur de Tomlinson à San Diego, a suffit : Je ne dirai pas qu’il peu encore faire échouer un plaquage et parcourir 70 yards sans qu’un défenseur ne le rattrape, mais il possède toujours la vision et les appuis pour faire la différence, déclare Marty Schottenheimer.

On ne pensait pas cela possible, mais Tomlinson a encore de beaux restes. Avec une équipe qui travaille enfin pour lui, le coureur vient de parcourir plus de 100 yards contre les Bills pour la première fois depuis le 26 octobre 2008. A lui de nous montrer jusqu’où il peut aller. Avec son premier Super Bowl en ligne de mire.

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 Personne dans le football ne devrait être appelé un génie. Un génie est un type comme Norman Einstein.  – Joe Theisman, ancien QB des Washington Redskins

En VO :  Nobody in football should be called a genius. A genius is a guy like Norman Einstein. 

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