Peyton Manning en quête de respect

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le 30/01/2007 à 12:34 par Christophe Brulefert
Mise à jour du 20/10/2010 à 21:03
L’homme qui ne peut gagner les matchs importants. Telle est la réputation qui frappe Peyton Manning depuis quelques années.
Pourtant à son arrivée dans la NFL, les experts le voyaient réaliser une carrière plus proche de celle de Joe Montana que celle de Dan Marino. Malheureusement, les choses n’ont pas été aussi simple.
Après un passage éclair en finale de conférence en janvier 1996 (perdue contre les Steelers 20-16), les Colts d’Indianapolis ont connu ensuite une phase de déclin. Le quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
de l’époque John Harbaugh (ex QB des Bears au début des années 90) avait encore de beau reste mais n’était plus au sommet de sa carrière et la défense prenait l’eau de toute part. Logiquement en 1997, l’équipe d’Indianapolis finit la saison avec seulement 3 victoires en 16 matchs. Le Front Office décide alors de reconstruire l’équipe et change en tout premier lieu de quarterback. C’est ainsi qu’avec le premier pick (choix) de la Draft en 1998, le nouvel entraîneur Jim Mora et le staff de l’Indiana sélectionne Peyton Manning. Ce jeune QB de 22 ans en provenance de l’université de Tennessee est choisi devant un autre QB Ryan Leaf, sélectionné par les Chargers et devenu depuis le plus gros bide de la draft depuis Rick Mirer en 1993.

Dès sa première saison, le jeune homme démontre tout son énorme potentiel (56,7% de passes complétées, 3739 yards, 26 TDs, 28 interceptionsInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
) et forme déjà un très bon tandem avec le receveur de 3ème année Marvis Harrisson (59 réceptions, 776 yards, 7 essais).
Cependant en raison d’une défense calamiteuse qui concèdent beaucoup de points (444 points soit une moyenne de 29,75 points par match), les résultats ne sont pas vraiment encourageant. Les Colts finissent une nouvelle fois avec trois succès. Les bases sont toutefois posées. Lors de l’intersaison, les dirigeants décident alors de rajeunir leur jeu au sol et repèrent le RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
de l’université de Miami, Edgerrin James. Ils transfèrent Marshall Faulk aux Rams de Saint Louis contrent des tours de draft, recrutent James et reconstruisent la défense. Avec le receveur Harrison et le coureur James, Peyton est désormais bien équipé et son règne peut commencer. En 1999, Manning (62% de passes complétées, 4135 yards, 26 touchés, 15 interceptions) permet aux Colts de réaliser une saison à double chiffres (13 victoires, 423 points en attaque soit 26 points de moyenne). Malheureusement, l’équipe d’Indianapolis tombe alors sur les Titans de Tennessee en Divisional Playoff et se fait éliminer.

Les deux saisons suivantes, Manning connaît une bonne réussite statistiquement (8613 yards, 59 TDs, 38 interceptions) mais n’arrive pas à pousser son club au sommet. Après un échec contre les Dolphins en janvier 2001 en Wild Card, les Colts connaissent même une saison 2001 affreuse. L’équipe d’Indianapolis termine avec seulement 6 victoires et ne participe pas aux phases finales. Il est vrai que l’absence de James pour la saison ajoute une pression énorme sur Peyton qui manque cruellement de soutien. Le divorce entre le quarterback et l’entraîneur est consommé. Jim Mora se fait licencier et Tony Dungy est embauché. Sous l’impulsion de ce dernier, les Colts retrouvent les playoffs mais le succès n’est toujours pas là. Manning et ses coéquipiers subissent même une correction sur le score de 41-0 contre les Jets de New York lors du Wild Card Game en janvier 2003.
Malgré une performance collective horrible, les critiques s’abattent sur le jeune homme. Cela peut se comprendre dans la mesure où le poste de quarterback étant la position la plus importante dans une équipe de football américain. Lorsque les choses vont bien celui-ci en récolte les lauriers mais lorsque tout va mal il en fait les frais. C’est exactement ce qui se passe ici.
Les journalistes et experts cataloguent déjà Peyton dans la rubrique des joueurs tels que Dan Marino à savoir ceux capables de réaliser de grande saison mais incapables de gagner lors des phases finales. On lui reproche également son manque de leadership sur le terrain. Très certainement motivé par toutes ces critiques, Peyton revient en 2003 plus en forme que jamais. Il s’impose comme le leader de l’équipe, réalise la meilleure saison de sa jeune carrière (67% de passes complétées, 4267 yards, 29 essais, 10 interceptions) et conduit les Colts à une saison de 12 victoires en 16 matchs. Cela lui vaut de remporter le titre de MVP (ex-aequo avec Steve McNair). Il permet même à son club de gagner enfin en playoffs pour la première fois depuis 1996 : contre Denver en Wild card et à Kansas City en Divisional. La malédiction semble terminée mais malheureusement, son chemin croise celui du quarterback Tom Brady en finale de conférence et la belle aventure s’achève-là.

En 2004, Manning permet encore aux Colts de gagner 12 victoires, réalise une nouvelle saison grandiose et bat au passage le record de Marino pour le plus grand nombre de touchdownsTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
avec 49 ! (67.6% de passes complétées, 4557 yards, 49 touchés, 10 interceptions). Il obtient une nouvelle fois le titre de meilleur joueur mais hélas s’avère encore incapable d’offrir la victoire à son équipe contre les Patriots en Divisional. Ces deux échecs ajoutent de l’eau au moulin de ses détracteurs.
Malheureusement, la saison 2005 ne vient pas au secours du quarterback de l’Indiana. Après une saison fantastique, les joueurs de Tony Dungy remportent 14 victoires et arrachent l’avantage du terrain. L’année de la rédemption pour Peyton, peut-on penser, mais non car les Steelers de Pittsburgh jouent les troubles fêtent et s’imposent de justesse lors du Divisional à Indianapolis.
La saison 2006 apporte également son lot d’adversité. Après un début tonitruant de neuf victoires consécutives, les Colts ne remportent qu’une victoire lors de leurs sept derniers matchs. Cela n’empêche pourtant pas Peyton de réaliser une bonne saison (65% de passes complétées, 4397 yards, 31 TDs, 9 interceptions) mais la défense contre la passe est le point faible qui empêche l’équipe d’Indianapolis de ne pas être la meilleure équipe de la conférence. Une bonne chose apparemment car malgré une inefficacité lors des deux premiers tours des playoffs, les Colts retournent en finale de conférence où ils reçoivent leurs vieux démons, les Patriots. Ce coup-ci, Peyton ne laisse pas Brady lui voler la vedette. Il réalise un match fantastique (27/47, 349 yards, 1 touché, 1 interception ; 2 courses pour 0 yards et 1 essai) et emmène son équipe au Super Bowl après un drive digne de John Elway en toute fin de rencontre. Le quarterback d’Indianapolis démontre enfin qu’il peut gagner des matchs à hauts enjeux mais cela suffira-t-il ?
Une victoire au Super Bowl le 4 février prochain pourrait mettre un terme définitif à toutes les critiques et le faire rentrer dans la légende comme l’un des meilleurs de l’histoire à son poste.

Réponse lundi prochain vers 3h30 du matin.
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 Hier, j'étais un quarterback noir qui se trouvait être un bon quaterback. Aujourd'hui, je suis un bon quarterback qui se trouve être noir.  – Doug Williams, QB des Redskins, le lendemain de sa victoire lors du Super Bowl XXII.

En VO :  Yesterday, I was a black quarterback who happens to be good. Today, I'm a good quarterback who happens to be black. 

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