Procès "Brady contre la NFL"Le début de journée

brady contre la NFL
brady contre la NFL
le 06/04/2011 à 19:49 par Thomas Depaepe
Mise à jour du 07/04/2011 à 00:18

Les auditions préliminaires ont début de matin du coté du Minnesota et les avocats des deux parties ont pu faire valoir leurs premiers arguments. Voici les premières infos qui filtrent (grâce à une suspension de séance) d’une journée d’audience qui devrait se terminer vers minuit heure française.

 

“There's so much irreparable harm here.''

La partie civile a été la première a s’exprimer (durant une demi-heure) et l’un des avocats des joueurs, James Quinn, a début sa plaidoirie en demandant au juge Nelson : « Laissez les revenir au travail et faire ce qu’ils savent faire le mieux, c'est-à-dire jouer au football. Ils ne demandent qu’à être traité équitablement et à faire ce qui est leur métier ». La première attaque contre le lock-out a portée sur le fait que 800 joueurs sont sans contrat actuellement et qu’ils n’ont donc aucune vision sur leur avenir et ne savent pas s’ils pourront ou pas subvenir aux besoins de leurs familles. Ensuite, la partie civile a expliqué que le lockout remettait en cause le projet de vie de nombreuses personnes et ne leur permettait plus de prendre des décisions familiales comme un déménagement, une naissance ou un mariage.
En conclusion James Quinn a expliqué que la responsabilité en incombait aux propriétaires qui ont forcé la decertification du syndicat (NFLPA) ce qui fait que les joueurs sont aujourd’hui isolés face au trust NFL, sans protection sociale, sans revenus et sans perspective d’avenir. Et dés lors, a-t-il expliqué il est essentiel que la justice tranche vite et si possible émette une injonction a effet immédiat afin de mettre fin au lock-out en attendant la fin du procès. Les joueurs ont aussi demandé à ce que la justice ne botte pas en touche en s’en remettant à une autre juridiction, a savoir le tribunal « Relation au travail » (sorte de prudhomme américain), car cela ne ferait que rallonger la souffrance des joueurs.

 

"The court would have to make new law and rewrite history,"

Evidemment la défense emmenée par David Boies a expliqué (durant plus d’une heure) qu’il n’y avait pas lieu de se presser et surtout qu’il n’existe aucun précédent pour une injonction de fin de lockout, mais seulement des décisions judiciaires à l’issue de procès basés sur des preuves irréfutables. Si la juge le faisait (ce que tout le monde sent quasiment impossible) ce serait pour la NFL ni plus ni moins qu’une nouvelle loi qui changerait toutes les relations professionnelles nord-américaine et donc nécessiterait un avis des sages de la Cour Suprême.
Après cette diatribe mélodramatique, David Boies a expliqué que les propriétaires souhaitent aussi une fin rapide du lockout et qu’ils veulent du temps pour se poser avec les joueurs et avoir un deal équitable pour tous.
La juge Nelson est alors intervenue en s’interrogeant sur le fait que pour avoir du temps supplémentaire il n’était pas nécessaire de décider le lock-out… ce a quoi la défense a répondue que ce n’était pas les propriétaires qui avaient pris la décision, mais les joueurs qui les y avaient forcés en quittant la table des négociations et en mettant fin à leur syndicat.


Au final, la première partie de la journée semble avoir été peu surprenante mais par contre David Boies a fait forte impression auprès du public, en tout cas bien meilleure que celle laissé par l’avocat des joueurs. Apparemment le procès va tourner globalement autour de 3 grands points dans un premier temps :


  1. La pertinence de tenir ce procès devant un tribunal qui n’est pas spécialisé dans le droit du travail. En effet, la NFL semble vouloir demander a ce que le procès soit ajournée en attendant qu’une décision soit prise par le tribunal spécialisé sur les « Relations au travail » ou une plainte a été déposée contre les joueurs. C’est une stratégie qui avait été tentée par la MLB dans les années 90, et c’était les joueurs qui avaient gagnés. La juge devrait rapidement trancher sur ce point
  2. Si le procès se poursuit dans le Minnesota, les joueurs vont devoir démontrer par des exemples qu’ils sont victimes cette fois ci comme les fois précédentes et qu’ils ont des décisions de justices en leur faveur dans des cas similaires qui ont conduit au CBACollective Bargaining Agreement (CBA)
    Le Collective Bargaining s'apparente à des négociations salariales comme il en existe dans toutes entreprises chez nous et n'est absolument pas limité à la NFL aux USA. Pour la NFL, le Collective Bargaining Agreement (CBA) est un accord signé pour une durée déterminée entre joueurs et propriétaires. Il régit toutes les règles concernant la vie de la ligue : conditions des joueurs, revenus, règlement sur les salaires, les transferts de joueurs etc... 
    précédent. A l’inverse, les propriétaires vont arguer que durant l’intersaison, il n’y a pas de préjudice pour les joueurs concernant l’exécution de leur travail, et que le lockout sera certainement fini d’ici l’an prochain ce qui laissera a tout le monde du temps pour se remettre à flot.
  3. Les joueurs et les propriétaires vont tenter d’établir qui est responsable de la fin des négociations. Celui qui prouvera que c’est l’autre aura un avantage juridique indéniable.


"Stay Tuned" comme disent les américains, car dés que la journée d'audience se termine nous vous feront part des principaux points a retenir.

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 Ils vous donnent une Cadillac une année, la suivante ils vous donnent l'essence pour quitter la ville.  – Woody Hayes, coach, Ohio State

En VO :  They give you a Cadillac one year, and the next year they give you the gas to get you out of town. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !