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La renaissance de Randy MossTout comme la signature de Moss chez les Niners, sa saison se passe sans vague.
Il y a deux semaines, le staff des 49ers apposa des pancartes sur chaque vestiaire du centre d’entrainement. Les affiches, des feuilles de papier plastifiées, exposent les données et les statistiques de recrutement des joueurs lorsqu’ils s’apprêtaient à passer pro. Avec pour intention peut être de leur rappeler d’où ils viennent, le succès qu’ils ont pu connaître, et peut être aussi l’idée que le sport qui leur semble aujourd’hui excessivement compliqué, ne l'a pas toujours été.
Si la légende de Randy Moss, en ce jour, avait échappé à la conscience d’un de ces équipiers, c’était désormais réparé.
Classement de l’été : N°1
Classement national par position : N°1
Classement national général : N°1
Classement : ★★★★★
Ces informations paraissent dater de l’âge de pierre. Moss a presque 36 ans, il est assez vieux pour être un des deux seuls joueurs de l’équipe à avoir les photos de sa carrière universitaire en noir et blanc.
Le leader actif en yards reçu, l’homme ayant marqué le plus de touchdownsTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir) en carrière après Jerry Rice, n’est plus le meilleur receveur de la NFL, ou même encore le receveur numéro un au sein de l’effectif des Niners. Il a été propulsé titulaire lors de la victoire de San Francisco (45-31) face à Green Bay, principalement parce que le WR Mario Manninghan s’est explosé le genou le 23 décembre.
Dans la conscience collective Moss n’a pas seulement une place en tant que receveur, sa carrière a été jalonnée par des comportements controversés sur et en-dehors du terrain. Son énorme talent lui a permis à chaque écart de se racheter une conduite et une place dans un roster NFL. Il arrosa un arbitre avec une bouteille d’eau, il montra sa « lune » aux fans de Green Bay lors d’une célébration de TD. Lors de son passage à Minnesota il eut une altercation avec un sponsor, il eut aussi maille à partir avec un policier de Minneapolis. Il se fit ainsi mettre à la porte de Minnesota, Oakland et Tennesse.
Il s'est même fendu une fois d'un « Je joue quand j’en ai envie, » s'attirant les foudres du monde du football.
La version 2013 de Randy Moss cependant ne ressemble en rien à tout cela. Les classements qui lui ont permis d’entrer chez les pro et qui lui ont permis de bâtir sa légende en NFL pendant 13 saisons sont aujourd’hui hors de propos. Il n’est plus capable de distancer les cornerbacks ou d’échapper aux safeties, comme il pouvait le faire dans sa jeunesse. Aujourd’hui Moss est, par nécessité, devenu un vétéran rusé, utilisant ses feintes autant que sa puissance physique naturelle pour engranger les yards et occasionnellement marquer lors de ses rares apparitions. Même s'il ne totalise que 434 yards, 3 touchdowns et deux titularisations cette saison, il n’a pourtant jamais remis en question son utilisation, ou encore le système de coach Harbaugh.
La réaction de Moss était difficilement envisageable lorsque les 49ers l’ont relancé en mars après qu’il eut manqué toute la saison 2011.
Le wide receiverWide Receiver (WR)
ceux sont les receveurs écartés. Ils sont spécialisés dans les réceptions des passes très longues. Ils sont extrêmement rapide : 40 yards en 5 sec. est même devenu un leader indiscuté dans ce qui est surement la meilleure équipe de la NFL.
« Beaucoup a été dit sur Randy Moss, mais c’est le meilleur co-équiper que je n’ai jamais eu, qu’aucun d’entre nous n’a jamais eu, » raconte le WR Kyle Williams. « L’émergence de Michael Crabtree n’est pas un accident. Il a beaucoup appris de Randy. »
Crabtree achève sa 4ème saison et enregistre enfin les stats que tout le monde attendait lorsqu’il a été sélectionné en 10ème position lors de la Draft 2009 : 1105 yards et 9 touchdowns cette saison, plus 119 yards et 2 touchdowns lors de la victoire de San Francisco, en playoffs, face au Packers.
« Randy est une des raisons qui a permis à Crabtree de réellement se développer cette année, » insiste le safetySafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire..
2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen. Donte Whitner.
Moss a été visé 4 fois face à Green Bay, dont 2 passes longues lançées trop loin par Colin Kapernick. Preuve qu’il ne s’agit plus du même joueur qui en 2007 capta 23 touchdowns de Tom Brady, record de la ligue en une saison, et qui inlassablement trouvait un moyen de coller au ballon, ridiculisant les défenseurs adverses.
Aujourd’hui Moss s’est octroyé de nouveaux défis. Il s’est transformé en adepte des entrainements en piscine, lançant des défis à ses coéquipiers comme par exemple celui qui nagera le plus loin sous l’eau.
« Il fait trois longueurs sous l’eau sans remonter pour reprendre sa respiration, » raconte le defensive tackle Ricky Jean François. « Et je pense qu’il peut faire encore mieux. »
Il est aussi à l’origine de compétitions d’athlétisme qui ont eu lieu pendant le camp d’entrainement cet été.
« Il pensait qu’il était Usain Bolt, et malgré ses 36 printemps il est encore capable de battre beaucoup d’entre nous, » explique Kyle Williams.
« Savoir qu’il est encore à ce niveau à son âge nous laisse beaucoup d’espoir, » raconte le linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive. Tavares Gooden.
Moss s’est aussi investi du rôle d’aîné, ne conseillant pas uniquement les WR, mais les joueurs des autres positions, qu’ils jouent en défense ou en attaque. Durant l’automne, lorsque le running back Brandon Jacobs commença à s’impatienter car il ne jouait pas, le vétéran conseilla Jacobs de prendre sur lui et de ne pas porter l’affaire dans la sphère publique. Par le passé Moss avait déjà fait ce genre d’erreur et appris ses leçons. Le RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).. ignora les avertissements et commença à faire des commentaires négatifs sur les réseaux sociaux. Ultérieurement il fut suspendu jusqu'à la fin de la saison, puis finalement renvoyé de l’équipe.
Il s’agit d’une des seules fois où l’avis de Moss a été ignoré.
« Il n’est pas le seul mec à dispenser des conseils dans le vestiaire, mais avoir Randy Moss c’est différent, » explique Kyle Williams. « C’est Randy Moss. Tout le monde s’arrête et l’écoute. Et de plus il n’a jamais tort. »
Donte Whitner analyse « Il faut être spécial pour être capable de communiquer avec tous ces gars qui ont un parcours différents. Il le fait à sa manière, et il le fait depuis son premier jour avec les Niners. »
Finalement, l’importance de Moss ne se mesure pas à sa production sur le terrain, mais plus à ce qu’il réalise dans les vestiaires, c’est surement la première fois que l’on parle de lui en ces termes.
« Regarder ses chiffres » dit Ricky Jean Francois, dont le vestiaire est proche de celui de Moss, regardant avec émerveillement sa feuille de recrutement. « Cette feuille montre d’où vous venez, le commencement, et elle est située juste au-dessus d’où vous êtes actuellement. Les classements de Randy sont incroyables, on peut tous le voir, mais on ne peut pas remonter le temps. S'il veut faire mieux que ça, si chacun d’entre nous le veux, nous devons le faire maintenant. »