Preview : Jets @ Bengals

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le 09/01/2010 à 00:00 par Thomas Depaepe
Mise à jour du 22/10/2010 à 22:53

L’an dernier les Jets avaient échoués au pieds des playoffs malgré une fiche de 9-7 et 4 défaites lors des 5 derniers matchs ; cette année, avec le même bilan de 9v-7d, ils arrivent en Wild-cards gràce à un nouveau coach (Rex Ryan) qui a imposé une philosophie musclée basée sur la défense et la course qui leur a permis d’arracher in-extremis leur qualification en battant coup sur coup les Colts (29-15) et les Bengals (37-0).
Les Bengals justement font eux du sur place depuis la 14éme journée ou ils ont acquis la certitude d’aller en playoff. Mais les 3 défaites en 4 matchs, ne doivent pas faire oublier le
rebond impressionnant qu’ils ont signé entre 2008 et 2009 puisqu’ils sont passés de 4 victoires à 10 cette saison. Cela est le fruit du travail acharné de Marvin Lewis qui a travaillé tout l’été sur un plan anti-AFC Nord : résultat 6 de ces 10 victoires ont été acquises face aux franchises de l’AFC Nord. Les 4 autres victoires sont survenues contre les Packers, les Bears, les Lions et les Chiefs.

Ce week-end, les deux équipes vont à nouveau ce faire face mais cette fois ci les Bengals ne pourront pas se contenter de s’aligner sur les jeux, ils devront jouer et y croire s’ils veulent l’emporter devant leur public.

Cincinnati Bengals

Carson Palmer : leur leader
Lors de la défaite contre les Bengals 24 à 27, on a découvert un nouveau Carson Palmer : un leader capable d’emporter l’adhésion, de se mettre en danger pour montrer la voie. C’est la première fois que l’on a senti l’ancien d’USC aussi investi sur le terrain, autant conscient de son rôle : enfin dirons certains ! Et même s’il a déjà signé des meilleurs saisons statistiques, 2009 semble vraiment être l’année du quarterback des Bengals.
Evidement, l’absence de blessure y est pour quelque chose, mais c’est certainement le fait que Marvin Lewis ait misé davantage sur la course qui a transformé Palmer : moins contraint de subir la pression et de lancer sans cesse, Palmer a enfin trouvé un rythme qui lui permet de distiller ses passes précises sans avoir sans cesse la pression de la conversion des first-down. Plus en confiance, plus en réussite aussi, le trentenaire réussi a sublimer ses nombreux receveurs même si statistiquement sa saison est loin d’être la meilleure de sa carrière… mais Palmer reste très vulnérable lorsqu’il est confronté à des équipes qui blitzent sans cesse ; or les Jets aiment blitzer.

Cedric Benson : la mue de l’ourson
En arrivant chez les Bengals il y a un an, le texans n’avait pas l’habitude de voir plus de 15 fois le cuir par match. En effet, malgré son poste de titulaire, il a souvent été mis de coté par Lovie Smith au profit de Thomas Jones ou Adrian Peterson (pas le vikings, l’autre) parce qu’on lui reprochait son manque de constance et ses fumblesFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
.
Sa première année du coté de Cincinnati fût a peu prés du même tonneau puisqu’il était le remplaçant jusqu'à la 7éme semaine. Mais cette saison, les Bengals ont basé leur jeu sur lui, et bien leur en a pris : avec en moyenne 23,2 ballons par match il a franchi la barre des 4,2 yards par course alors qu’il plafonnait à 3,5 depuis deux ans. En plus, il n’a concédé qu’un seul fumble dans l’année et ce bien que la ligne des Bengals n’est pourtant pas bien meilleur que celle des Bears.
Tout ceci en fait, au même tire que Carson Palmer, un élément clé du jeu des Bengals. Lors du match de la semaine derniére contre les Jets, Benson a été mis au repos pour soigner ses petits bobos ; en son absence c’est Larry Johnson qui a joué. Reposé pour les Wildcards, Benson pourrait bien voler la vedette à celui dont il a été le remplaçant chez les Bears : Thomas Jones.

Une défense qui peut rebondir
Autant en attaque les Bengals semblent capable de marquer, autant leur défense est plus susceptible d’inquiéter les fans au vue de ce qu’elle a produit dernièrement. Mais attention les choses peuvent changer avec le retour de leur nose tackle Domata Peko. En effet, avant sa blessure il y a 4 semaines les Bengals bloquaient bien le jeu au sol… alors que pendant son absence ils prenaient un minimum de 100 yards au sol à chaque match.
En plus, le duo de cornerback Leon Hall et Jonathan Joseph est l’un des meilleurs de la ligue avec 6 interceptionsInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
rattrapée par un défenseur (un adversaire).
chacun et un vrai sens du jeu ce qui va forcément mettre à dure épreuve Mark Sanchez.
A l’inverse, la ligne de linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
a perdu sa perle du pacifique Rey Maualuga et va devoir s’en remettre encore davantage à l’expérimenté Dhani Jones pour appeler les jeux sur la ligne. L’absence de Maualuga va forcément peser sur le jeu car son remplaçant Rashad Jeanty est loin d’être aussi présent et instinctif que le samoan.

New York Jets

Un jeu au sol d’élite
Autant en attaque les Bengals ont plusieurs cordes à leur arc (Palmer, Benson, Ochocinco), autant les Jets n’en ont qu’une : le jeu de course. Mais attention, ils maîtrisent à la perfection le jeu au sol : Nick Mangold au centre dispose d’une mobilité et d’une force impressionnante qui lui permet d’ouvrir des trous dans les défenses adverses, à gauche le duo entre le légendaire Alan Faneca et le jeune D'Brickashaw Ferguson fait preuve d’une puissance à toute épreuve.
Derrière cette ligne dominante, Thomas Jones s’est fait un plaisir toute l’année d’utiliser sa cervelle pour s’infiltrer dans les trous défensifs et ses muscles pour gagner sans cesse les yards utiles après le premier choc. Derrière lui le rookie Shonn Greene (qui a hérité du poste de remplaçant après la blessure de Léon Washington) monte furieusement en puissance dernièrement.
Le bilan de ce jeu au sol d’élite est impressionnant : 172 yards par match soit 2756 yards sur l’année ; Thomas Jones a couvert 1402 yards, 540 yards pour Shonn Greene. Si l’on ajoute à ce jeu au sol l’utilisation récente de la formation Wildcat avec le receveur Brad Smith aux commandes, on est en droit d’en faire la clée du match coté Jets. Et ce d’autant plus qu’a l’extérieur, pour son premier match de playoff, pour sa première saison professionnelle, Mark Sanchez va forcément souffrir du stress.

Une défense made in Baltimore… avec un talent brut en plus
C’est un raccourci assez évident mais aussi assez injuste de dire que la défense des Jets rappelle celle des Ravens. En effet, si Rex Ryan a globalement importé son système de blitzBlitz
tactique défensive où les défenseurs sont chargés d'aller sacker le QB ou de plaquer le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
le plus tôt possible afin d'infliger une perte de terrain à l'attaque. Mais il y a un risque : la défense doit être rapide car sinon elle s'expose à une passe longue.
de ses années passées à Baltimore, et s’il a dupliqué ce jeu en se basant sur des anciens Ravens (Bart Scott et Jim Leonhard), Ryan n’a jamais pu s’appuyer du coté de Baltimore sur un cornerback man-to-man aussi talentueux que Darrelle Revis (et ce malgré le talent de Chris McAllister)… or Revis change tout au jeu des Jets car il permet à la défense peut blitzer souvent en toute sérénité ; le résultat est là avec 32 sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
(dont 27 lors des 10 derniers matchs) pour seulement 153 yards concédés dans les airs par match (record NFL 2009).

Cette saison aucun receveur n’a pu prendre le dessus sur Revis : Steve Smith n’a capté qu’une fois le cuir (pour 5 yards), André Johnson (4 ballons pour 35 yards), Randy Moss (4 ballons pour 24 yards à l’allez et 5 ballons pour 34 yards au retour), Marques Colston (2 ballons pour 3 yards), Terrell Owens (2 ballons pour 13 yards)… au final aucun receveur n’a capté plus de 35 yards sur un match lorsque Revis était à son marquage (sachant que Revis traverse le terrain pour suivre son vis à vis à chaque fois). Mais plus que ces statistiques seul deux joueurs ont marqués un touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
alors que Revis était au marquage : Randy Moss au match retour et Ted Ginn Jr mais ce coup-ci ne compte pas vraiment car Revis était sur une zone et c’était Kerry Rhodes qui devait couvrir le jeu profond.
Lors de la 17éme journée, Revis a réduit au silence Chad Ochocinco mais le numéro 85 n’a joué qu’une partie du match et encore pas à 100%. Le vrai test sera donc en Wildcards mais je vois mal comment Ochocinco pourra prendre le dessus sur le meilleur cornerback de la saison (avec Charles Woodson).En conclusion
Objectivement les Jets ont la meilleure défense sur le match, mais ils n’ont pas la meilleure attaque. En effet, Mark Sanchez est encore jeune et fragile et ses receveurs (Braylon Edwards en tête) sont capables de beaux jeux mais aussi de lâcher le cuir sur des réceptions évidentes.

A l’inverse les Bengals sont plus moyens mais aussi plus cohérent globalement : un jeu aérien solide, un jeu au sol plus que correct, une défense contre la course et le sol qui récupère des titulaires. Cette cohérence, associée au fait qu’ils évoluent à domicile et restent sur 5 victoires dans leur antre leur donne un avantage certain.

Les Bengals sont donc les favoris pour les Wildcards et devraient l’emporter... mais attention, les Jets vont jouer la montre au sol et tout tenter pour annihiler Carson Palmer en le blitzant sans cesse et en couvrant Ochocinco. Un beau duel tactique en perspective entre une équipe globalement cohérente et une équipe plus bancale mais terriblement physique.

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 Un coach qui a du succès est un coach qui est toujours sous contrat.  – Ben Schwartzwalder, coach, Syracuse

En VO :  A successful coach is one who is still coaching. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !