L'histoire des Rams : de Cleveland à Los AngelesDe 1936 à nos jours

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Une longue histoire pour cette franchise emblématique !
Une longue histoire pour cette franchise emblématique !
le 28/01/2019 à 09:49 par Rémy Lecomte

Ce dimanche, les Los Angeles Rams participeront à leur quatrième Super Bowl. C'est face aux Patriots que les Rams de... Saint Louis ont participé pour la dernière fois au Big Game en 2002. Deux ans plus tôt, les Rams avaient décroché leur seule bague de champion. Retour sur l'histoire de cette franchise qui a voyagé au fil des années. 

Une naissance à Cleveland 

La franchise a été fondée par l'avocat/businessman Homer Marshman et le joueur/entraîneur Damon Wetzel en 1936 à Cleveland. C'est à Wetzel que l'on doit le nom Rams. Il était fan de l'équipe universitaire des Fordham Rams et a donc soumis ce nom qui a plu au propriétaire, Homer Marshman. Après une seule année en AFL, les Cleveland Rams rejoignent la NFL, bien mieux gérée à l'époque. 

De 1937 à 1943, les Rams connaissent des saisons compliquées en NFL. Subissant la dure loi des Packers, Giants ou encore Redskins. Le general manager, Wetzel, et l'entraîneur Bedzek, sont virés en 1938 après des saisons catastrophiques. En 1941, Dan Reeves et Fred Levy Jr. Reeves rachètent l'équipe. 

Un titre avant de quitter Cleveland

Pour leur dernière saison dans l'Ohio avant un déménagement en Californie, les Cleveland Rams remportent le titre en NFL en 1945. Notamment grâce au coach Adam Walsh et au rookie quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
Bob Waterfield. Après un bilan impressionnant de 9 - 1, ils remportent un match joué dans un froid polaire 15 - 14 face aux Washington Redskins

Premier déménagement à Los Angeles

Reeves a d'abord vu sa demande de déménagement vers LA refusée par la ligue, mais ses menaces de se retirer totalement ont suffit pour changer l'avis des responsables en 1946. L'une des conditions pour pouvoir jouer dans le Los Angeles Memorial Coliseum était que les Rams intègrent un joueur noir dans leur équipe. Aucun joueur noir ne jouait dans la NFL depuis 1933. Les conditions sont acceptées et les Rams signent Kenny Washington (le premier joueur noir-américain à signer un contrat NFL après la deuxième guerre mondiale) puis Woody Strode. Ce déménagement est une véritable réussite pour Reeves. Preuve en est, 95.000 personnes se déplacent pour aller assister au premier match de pré-saison au Coliseum. 

Pour l'anecdote, c'est à l'halfback Fred Gerhrke que l'on doit les casques ornés de cornes de bélier, devenant le premier casque avec un emblème dans le football moderne. 

1949 - 1956 : les premiers grands jours

En sept ans, les Rams participent à quatre finale NFL et remportent un titre en 1951. Durant cette période, les californiens disposent de la meilleure attaque de la NFL et sont emmenés par leur star receveur Elroy Hirsch. Ce dernier est considéré comme le premier big plays receveur, terminant sa saison '51 avec 1495 yards pour 17 touchdownsTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
. Le spectacle étant au rendez-vous, les Rams deviennent la première franchise à avoir l'ensemble leurs matchs télévisés lors de la saison de 1950. 

La décennie suivante, les Rams ne connaissent pas un grand succès sur le terrain mais il en faut plus pour décourager les fans qui semblent avoir choisi leur franchise de coeur. L'arrivée de nombreuse franchises à Los Angeles (Chargers, Lakers, Dodgers,...) n'y change rien. En 1958, ils dépassent la barre mythique des 100.000 spectateurs, un record qui a tenu jusqu'en 2006. 

1965–1969: The Fearsome Foursome

La seconde moitié des sixties est marquée par un quatuor de linemenLinemen
littéralement, les hommes de la ligne (de scrimmage). Il y a les linemen offensifs et les défensifs. Ils s'opposent dès le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
donné.
défensif : Rosey Grier, Merlin Olsen, Deacon Jones et Lamar Lundy. C'est d'ailleurs grâce à cette ligne et au coach légendaire George Allen que l'équipe atteint la finale de conférence en 1967, redorant un peu le blason de la franchise après quelques années sans succès sportif. George Allen engage alors le très jeune Dick Vermeil pour prendre l'un des premiers postes de coach des équipes spéciales. Malgré des belles saisons régulières et deux titres de division, les Los Angeles Rams d'Allen ne parviennent pas à faire la différence en playoffs. 

Mais en 1972, Robert Irsay achète les Rams pour 19 millions de dollars avant d'échanger la franchise à Carroll Rosebloom contre les Baltimore Colts et du cash. 

Le succès des années '70 

Entre 1973 et 1978, les Rams enchaînent six titres de champions de la NFC West mais échouent en playoffs face aux Vikings et aux Cowboys. Le joueur emblématique de cette décennie est Jack Youngblood, un défensive end dominant et réputé pour sa force. 

Première participation au Super Bowl 

Malgré leur pire saison régulière depuis bien longtemps, les Rams accèdent aux playoffs. Ils créent la surprise face aux Cowboys avant de faire tomber les Buccs et accéder à leur premier Super Bowl. Les Rams sont emmenés par Youngblood qui jouera le match avec une jambe cassée, Wendell Tyler et un certain Jackie Slater dans la ligne offensive. Jackie n'est autre que le père de Matthew Slater, qui fait le bonheur des équipes spéciales des Patriots depuis 2008. Malgré une belle performance, les Rams sont défaits au Super Bowl face à des Steelers qui prennent le large dans le dernier quart. Score final : 31 - 19. 

Un petit déplacement 

Après le décès de Carroll Rosenbloom en 1979, c'est sa veuve Georgia Frontiere qui reprend l'équipe. D'abord à 70%, ensuite totalement. Comme prévu avant le décès, les Rams élisent domicile au Anaheim Stadium. Quelques années plus tard, les Raiders prennent place dans le Coliseum et divisent la fanbase des Rams. Division accentuée par la victoire au Super Bowl des Raiders, les victoires des Lakers et des Dodgers. Malgré des résultats très corrects, les Rams ont perdu leur popularité dans le début des années '80. 

1983 - 1991 : Coach Robinson et le mythique Dickerson 

Robinson arrive en '83 et se libère de tous les joueurs vieillissants. Il atteint les playoffs mais échoue à trois reprises, notamment en finale de conférence face aux Bears en '85. En 1983, Dickerson est drafté et devient le Rookie of the year. Et en '84 il bat un record légendaire : 2105 yards en une saison. Mais après 5 saisons, il est envoyé aux Indianapolis Colts. Il restera jusqu'en 2010 le meilleur running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
de la franchise avec ses 7245 yards. L'équipe reste compétitive malgré tout et atteint une nouvelle fois la finale de conférence. Ils sont défaits 30 - 3 face aux 49ers. Cette saison marque la dernière saison avec un bilan positif avant le déménagement à Saint Louis. 

Chuck Knox prend la place de Robinson et s'entête avec sa running offenseOffense
escouade spécialisée dans l'attaque.
peu spectaculaire mais surtout, peu efficace dans les années '90. Il termine dernier de la NFC West lors de ses trois saisons à la tête de l'équipe. Une équipe qui perd n'attirant pas les foules dans une ville où les autres franchises cartonnent, Frontiere décide de partir vers Saint Louis, c'est refusé dans un premier temps par les autres propriétaires de la NFL mais elle obtient finalement gain de cause. 

1995 : Saint Louis

Après des débuts discrets durant lesquels les Saint Louis Rams recrutent Dick Vermeil comme coach en 1997, les Rams se reconstruisent un nom dans la ligue dès 1999. 

1999–2004: The Greatest Show on Turf

La saison 1999 restera la plus belle pour les Rams. Malgré un début chaotique avec la blessure du quarterback Trent Green, les Rams trouvent le sauveur en la personne de Kurt Warner (un agent libre pas drafté qui a joué quelques matchs pour les Amsterdam Admirals dans le cadre de la NFL Europe). Warner a bien évidemment le soutien de son coach, Dick Vermeil, et l'entente avec Marshall Faulk et Isaac Bruce ne se fait pas attendre ! Après une saison historique, inscrivant 526 points, le Greatest Show on Turf est né. Warner surprend le monde entier en balançant 41 touchdowns. Menant son équipe au Super Bowl face aux Titans de Jeff Fisher. Un match qui reste marqué les mémoires avec ce stop à un petit yard de la endzone et une victoire pour les Rams 23 - 16. Enfin un Lombardi Trophy pour la franchise ! 

Saison 2001 : la désillusion

Mike Martz reprend le poste de coach principal après la retraite de Vermeil et amène ses Rams au Super Bowl. Il y affronte les Patriots, emmené par un jeune joueur nommé Tom Brady. Les Rams sont grandissimes favoris mais se feront surprendre dans ce qui restera à jamais le début de la dynastie des Patriots. Mais aussi le déclin des Rams pour de longues années. Une défaite 20 - 17 qui a fait mal à la franchise de Saint Louis. 

2005 - 2011 : en panne de succès 

Les Rams ne verront pas les playoffs durant cette longue période. Après le décès de Frontiere, c'est son fils Dale Rosenbloom et sa fille Lucia Rodriguez qui reprennent le club. Linehan, coach à l'époque, est sur la sellette et perd le soutien de ses cadres Steven Jackson et Torry Holt. Un carrousel de coach commence alors, les résultats ne suivant pas. Dale Rosenbloom et Lucia Rodriguez décident de vendre la franchise et c'est Stan Kroenke qui reprend les choses en main. 

Après une saison dramatique en 2009 (1 - 15), les Rams pensent avoir trouvé leur quarterback pour l'avenir avec le premier choix de la draft : Sam Bradford. Malheureusement, tous les espoirs fondés sur le jeune quarterback n'ont pas rencontré satisfaction sur le long terme. Bradford termine sa première saison avec un bilan de 7-9 et remporte le titre de Offensive Rookie of the Year pendant que Steven Jackson dépassait Dickerson en tant que coureur le plus prolifique de la franchise. La suite est plus malheureuse, les blessures s'enchainent et les Rams terminent la saison suivante avec seulement deux petites victoires et quatorze défaites. 

Saint Louis c'est fini

Les trois dernières années à Saint Louis sont bien ternes. Le stade étant jugé comme l'un des pires de la ligue par les fans. Les Rams étaient donc libre de partir voguer ailleurs. Durant cette période de trois ans, les Rams décident de jouer un match par an au Wembley Stadium à Londres. Le premier étant face aux... Patriots en 2013. Ils échangent Sam Bradford et un cinquième tour contre Nick Foles des Eagles en 2015. C'est en cette année 2015 que les Rams ont la bonne idée de drafter un certain Todd Gurley. La franchise termine en beauté à Saint Louis avec une victoire 31 - 23 face aux Buccaneers

Renaissance à L.A. 

Les Rams déménagent à nouveau et retournent à Los Angeles 20 ans après leur départ. Ils retournent au Coliseum pour quelques années, le temps que leur nouveau stade soit construit à Inglewood, probablement en 2020. Les Raiders et les Chargers suivent de près et annoncent également leur départ pour la cité des Anges. 

En avril 2016, les Rams échangent des tours de draft avec les Titans pour obtenir un quarterback. Ce quarterback c'est Jared Goff. Les Rams jouent leur premier match de pré-saison au Coliseum devant plus de 89.000 personnes face aux Dallas Cowboys, un record ! Pour leur début en saison régulière, les LA Rams subissent la loi des 49ers à San Francisco et sont défaits 28 - 0. Mais ils réagissent lors de leur premier match depuis 1994 au Coliseum, dans un duel de défenses, ils ont raison des Seahawks 9 à 3 devant 91.000 personnes. 

Jeff Fisher est viré après ses 4 victoires lors des 13 premiers matchs. John Fassel fera l'interim. 

2017 : le début d'une ère ? 

Les Rams engagent Sean McVay, le coordinateur offensif des Redskins âgé d'à peine 30 ans, comme coach principal. Le plus jeune de l'histoire. Et le jeune coach relancera la franchise d'une manière impressionnante. Après avoir été historiquement mauvais offensivement en 2016 (224 points inscrits), les Rams dominent la ligue avec 478 points en 2017. C'est la première fois depuis 2006 que la franchise n'a pas un bilan négatif à la fin de la saison régulière. 

Todd Gurley et Jared Goff cartonnent et les Rams enregistrent les arrivées de Sammy WatkinsCooper Kupp ou encore Robert Woods. Les comparaisons avec le "Greatest Show on Turf" arrivent rapidement. L'équipe arrache son premier titre en NFC West depuis 2003. Mais grosse désillusion dès l'entame des playoffs avec une défaite 26 - 13 face aux Falcons de Matt Ryan. 

2018 : une dream team

Et cette année, les Rams ont été les plus agressifs sur le marché. Recrutant des stars, particulièrement en défense. Ils se renforcent avec Aqib TalibMarcus Peters ou encore Ndamukong Suh, faisant des Rams la défense la plus redoutable sur papier avec un Aaron Donald au top !  La perte de Watkins est compensée avec la signature de Brandin Cooks

Cette saison, les Rams ont dominé de bout en bout et ont facilement décroché un nouveau titre de division dans une NFC West affaiblie. Les hommes de McVay terminent deuxième de la nationale conférence derrière les Saints malgré un super bilan de 13 - 3. Ils dominent avec la manière pour l'ouverture de leurs playoffs face aux Cowboys avant de créer un exploit inattendu en allant faire tomber les Saints de Drew Brees au Superdome de New Orleans. 

C'est donc face aux Patriots de Brady et Belichick que les Rams joueront leur quatrième Super Bowl. Ils espèrent arracher un deuxième titre 19 ans après le premier. Les nouvelles stars comme McVay, Goff et Gurley (très discret durant les playoffs), défieront donc les dinosaures Brady et Belichick ! Un match qui s'annonce passionnant et qui marquera sans doute l'histoire de la franchise. 

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  1 2 3 4 OT Final
Los Angeles 0 0 3 0 0 3
New England 0 3 0 10 0 13
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 On ne naît pas leader, on le devient. On le devient au prix d'un dur travail, comme pour chaque chose obtenue dans la vie.  – Vince Lombardi

En VO :  Leaders aren't born, they are made. And they are made just like anything else, through hard work. 

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