La trilogie Steelers-Ravens de 2008 (2/3)Le décor

Le combat des chefs
Le combat des chefs
le 21/12/2016 à 19:00 par Tili

Cette année, la NFL instaure le Free Game Friday : chaque vendredi, elle partage d’anciens classiques en intégralité sur sa chaîne Youtube. Ambiance Retour vers le Passé. En octobre, dans le cadre de cette initiative, l’AFC Championship 2008 émerge. Un rendez-vous épique où Steelers et Ravens s’affrontent pour la troisième fois de la saison. L’occasion de se remémorer les fondations de l’Âge d’Or d’une rivalité incontournable. Quoi de plus approprié qu’un triple article pour rendre hommage au concept de trilogie ?! Par conséquent, bienvenue dans ce dossier en trois parties, où il sera question du décor dans la deuxième.

 

 

Les défenseurs pour vedettes, le terrain pour plateau. Et dans un contexte périlleux. Chaque troupe tutoie la grandeur grâce à la singularité des performances à tous les étages.

 

LA PALME DE LA MEILLEURE DÉFENSE EST ATTRIBUÉE À…

L’antagonisme n’empêche pas un point commun : une défense illustre en 2008. Au fil des dimanches, nul doute que chacune se nourrit des prouesses de l’autre pour accroître son niveau. Arbitrés par les formidables défenses des Titans, Eagles, Vikings et Buccaneers, les deux groupes se livrent une bataille à distance sans merci. Deux mastodontes de cette envergure au même moment et au même endroit ? Un phénomène rarissime. Le tableau ci-dessous dresse leur portrait statistique. Il compile une large variété de chiffres avec les classements concordants. La colonne « Histoire » se cantonne aux apparitions dans le top 50.

La différence s’avère minime. Chacune dispose d’arguments solides pour revendiquer l’hégémonie.

 

UN CARTON AU BOX-OFFICE

En marge, à souligner ces accomplissements.

Steelers :

  • Depuis 1949 et la disponibilité des données correspondantes, une des 15 défenses parmi les 1712 à se classer première dans les cinq statistiques par tentative de passe à l’issue de sa saison : yards par tentative, yards ajustés par tentative, yards par complétion, yards nets par tentative et yards nets ajustés par tentative.
  • Depuis 1950 et la disponibilité des données correspondantes, une des 14 parmi les 1702 avec une DVOADVOA
    Statistique avancée de Football Outsiders. Signifie « Defense-adjusted Value Over Average », ou valeur défensive ajustée par rapport à la moyenne. Exprime l’efficacité d’une entité. La DVOA analyse le résultat de chaque jeu de la saison et le compare à la moyenne NFL en tenant compte de la situation et de l’adversaire. Comme ce concept mesure la capacité à marquer, plus le pourcentage diminue pour la défense, plus elle se détache positivement par rapport aux autres ; plus le pourcentage augmente pour l'attaque et les unités spéciales, plus elles se détachent positivement par rapport aux autres.Valeur définitive disponible de 1989 à maintenant, valeur estimée disponible de 1950 à 1988.
    sous les -20.0 % contre passe et course.
  • Depuis 1949, une des 9 (la dernière en date) parmi les 1712 à se classer première dans les deux statistiques par tentative reines dans chaque domaine à l’issue de sa saison : yards nets ajustés par tentative de passe et yards par course.
  • Depuis 1978 et les calendriers de 16 matchs, une des 9 (la dernière en date) parmi les 1081 sous les 4000 yards.
  • Depuis 1989 et la disponibilité des données correspondantes, une des 5 parmi les 829 avec une DVOA pondéréeDVOA pondérée
    Ajustement de la DVOA. Les matchs du début de saison deviennent graduellement moins importants, reflétant ainsi mieux comment la défense performe en fin de saison.Disponible de 1989 à maintenant.
    sous les -30.0 %.
  • Depuis 1936 et des calendriers équivalents en nombre de matchs pour tous, manque de devenir la 5ème parmi les 1870 à faire le quadruplé (à savoir se classer première) dans les catégories reines (points bruts, yards totaux, à la passe et à la course) pour 54 yards au sol.
  • Depuis 1978, une des 3 (la dernière en date) parmi les 1081 sous les 4.00 yards par jeu.


Ravens :

  • Depuis 1978 et les calendriers de 16 matchs, une des 14 défenses (la dernière en date) parmi les 1081 sous les 165 points ajustésPoints ajustés
    Points réellement encaissés et/ou marqués par l’escouade une fois déduits les scores annexes. En défense = points nets encaissés - points défensifs marqués. En attaque = points nets marqués - points offensifs coûtés. Précisions supplémentaires ici.
    (165 étant le record de points brutsPoints bruts
    Points totaux encaissés par les trois entités d’une équipe (défense, attaque et unités spéciales). Précisions supplémentaires ici.
    ).
  • Depuis 1995 et la disponibilité des données correspondantes, une des 6 (la dernière en date) parmi les 629 à générer plus de 200.00 points attendusPoints attendus
    Statistique avancée de Pro Football Reference. Exprime les points générés par chaque entité (défense, attaque, unités spéciales) en fonction de la tentative, de la distance jusqu'à l'en-but, de la position sur le terrain et du résultat du jeu. Chaque jeu donne lieu à un chiffre allant de -7 (touchdown concédé) à +7 (touchdown marqué). L'addition du résultat de chaque jeu donne la contribution sur le match. L'addition de chaque match donne la contribution sur la saison. Une valeur positive indique que l’entité prend l'ascendant sur son vis-à-vis. Une valeur négative indique que le vis-à-vis prend l'ascendant sur l’entité. Le nombre indique l'ampleur de cet ascendant.Disponible de 1995 à maintenant.
    .
  • Depuis 1970 et la fusion NFL-AFL, une des 4 parmi les 1349 à emmener un quarterback (et accessoirement un entraîneur) débutant en finale de conférence.
  • Depuis 1978 et la création du tour de Wild Card, une des 2 (la première en date) parmi les 1081 à gagner deux matchs de playoffs (en déplacement de surcroît) avec un quarterback débutant.
  • Depuis 1950 et la disponibilité des données correspondantes, une des 2 (la dernière en date) parmi les 1702 avec une DVOA sous les -25.0 % contre passe et course.


Les Steelers excellent pour prévenir les yards. Deux superstars, Troy POLAMALU et James HARRISON, qui se fondent dans un collectif. Discipline, maîtrise des fondamentaux et constance leur permettent d’affoler les compteurs en matière de chiffres bruts classiques et par tentative. Les Ravens excellent pour prévenir les points. Un collectif articulé autour de deux superstars, Ray LEWIS et Ed REED. Agressivité, fantaisie et capacité à réaliser des jeux d’impact les aident à défier la chronique au niveau comptable et réduire l’écart avec la production rapportée par drive. De part et d’autre, un corps de linebackers qui perpétue la tradition de chaque franchise. Deux approches sensiblement distinctes qui fructifient chacune à leur manière sous les traits de défenses intimidantes historiquement équilibrées, raison pour laquelle les statistiques avancées appellent au statu quo.

 

DES RACCOURCIS SCÉNARISTIQUES COUPÉS AU MONTAGE

Un jeu offensif n’implique pas nécessairement tous les attaquants ; un jeu défensif, si. Particulièrement contre la passe. Un maillon n’exécute pas correctement et la chaîne s’affaiblit. Pour performer, il faut du talent et que celui-ci fonctionne en harmonie. Il faut surtout qu’il soit opérationnel. En NFL, la santé constitue une ressource inestimable. De ce point de vue, la domination affichée est d’autant plus remarquable que chaque escouade se voit amputée de membres importants pendant sa campagne (mention spéciale à Rex RYAN et Chuck PAGANO qui composent avec une secondary décimée aux trois quarts). Blessures mineures persistantes avec multiplication des absences courtes ou blessures majeures avec absences longues, aucune n’est épargnée. En atteste le tableau ci-dessous.

Coordinateurs et joueurs actifs s’adaptent à la contrainte et compensent, sans que les prestations n’en pâtissent outre mesure. Un authentique tour de force compte tenu du calendrier qui se révèle aussi ardu qu’escompté. L’AFC North croise avec les divisions les plus fournies : l’AFC South qui abrite la meilleure équipe de la ligue (Titans) et le MVP (Peyton MANNING des Colts), la NFC East où personne ne finit en négatif pour la deuxième année d’affilée et qui abrite deux des trois meilleures équipes de la conférence (Giants et Eagles).
S’additionne un environnement offensif hostile où le rapport de force bascule. L’ère du contact illégal, amorcée en 2004, fait des ravages. La ligue enregistre son total de points par match le plus colossal depuis la fusion. De façon inédite, les attaques génèrent plus de points attendus que les défenses.
Tendances auxquelles ne participent pas les ouailles des coordinateurs Bruce ARIANS et Cam CAMERON, dont la productivité se situe sous la moyenne. Il incombe aux unités défensives respectives de tracter une attaque limitée.

De puissants témoignages au crédit des acteurs, dont les exploits (mention spéciale aux trois records des Steelers) sont amplifiés par une adversité incomparable.

 

 

À suivre…

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 Il était si dur de travailler pour Lombardi que gagner les matchs était facile.  – Willie Davis, Packers lineman

En VO :  Vince Lombardi was so tough to work for that winning was the easy way out. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !