Top 20 des défenses aux points sur 16 matchs -places 10 à 1-

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le 09/08/2015 à 18:55 par Tili
Mise à jour du 18/08/2015 à 21:00

Deuxième partie du top 20. Pour rappel, la méthodologie menant à ce classement est consultable dans la première partie. Place désormais aux 10 meilleures défenses aux points sur une saison de 16 matchs. Que le compte à rebours continue !

 

10 : MINNESOTA VIKINGS 1988

Au cours d’une saison qui voit notamment les Bills se distinguer et les Monsters of the Midway clôturer leur demi-décennie de domination, la défense des Vikings se démarque par sa capacité à encaisser peu de points. Et à faire fructifier ses 53 turnovers. Exceptionnellement intraitable contre la passe, la défense intercepte le quarterback 38 fois, établissant le 4ème plus haut total depuis 1978.

 

09 : CHICAGO BEARS 2005

Comment engranger 11 victoires avec une attaque qui ne dépasse pas 219 points ? Les Bears 2005 détiennent la réponse. Ils élèvent au rang d'art la capacité à gagner des matchs avec une aide offensive minimale. À l'image des Buccaneers 1999, à partir desquels Lovie SMITH modèle sa défense à Chicago, y implantant avec une réussite décousue la célèbre Tampa 2. Jusqu’en semaine 14, ces Bears sont même en position de titiller le record de points brutsPoints bruts
Points totaux encaissés par les trois entités d’une équipe (défense, attaque et unités spéciales). Précisions supplémentaires ici.
des Ravens 2000.

 

08 : BALTIMORE RAVENS 2006

Après les Jets 2009 et les Ravens 2008, voici la troisième et dernière défense dirigée par Rex RYAN terminant dans le top 20. Grande sœur des deux mentionnées, elle permet au gourou défensif d’acquérir ses premiers galons, dont l’accumulation par la suite l’élève comme référence de ce côté du ballon. Avec les Broncos 1978, la défense des Ravens 2006 est l’unique dont l’attaque et les unités spéciales ne concèdent aucun touchdown. Incroyablement dominante dans tous les secteurs, elle encaisse pourtant relativement beaucoup de points netsPoints nets
Points encaissés par la défense lorsqu’elle se trouve sur le terrain. S’obtiennent en soustrayant aux points bruts les points concédés par l’attaque et les unités spéciales. Précisions supplémentaires ici.
. En conséquence, 13 de ses comparses au sein du top 20 affichent un total net plus faible. Mais celui-ci s’amenuise une fois ajusté, compte tenu des points marqués.

 

06B (07) : CHICAGO BEARS 1985

Si Rex RYAN est l’architecte d’autant de défenses reconnues et saluées, c’est parce qu’il a été à bonne école. Fils du sulfureux Buddy RYAN, il se trouve aux premières loges pour voir son père créer la révolutionnaire « défense 46 », avec laquelle il sème la terreur en NFL des années 80 au milieu des années 90. Les Bears 1985, toujours considérés de nos jours comme la meilleure défense de l’Histoire sur une saison, constituent son chef-d’œuvre absolu.

 

06A (06) : CHICAGO BEARS 1986

La version 1985 des Monsters of the Midway sert unanimement d’étalonnage, néanmoins celle de 1986 lui est presque supérieure. Les adversaires ont beau mieux savoir comment attaquer cette défense, ils ne peuvent l’empêcher d’établir un record de points bruts qui tient jusqu’en 2000. Buddy RYAN parti chez les Eagles, son héritage persiste et la recette demeure inchangée : pression constante sur le quarterback, intimidation, interventions rugueuses et musclées. L’ensemble parachève possiblement la série de deux saisons la plus aboutie de tous les temps défensivement parlant. L’attaque et les unités spéciales rendent 47 ballons en saison régulière puis 4 lors du match de playoffs. Une propension qui coûte certainement à l’équipe la saison parfaite et le doublé.

 

05 : CHICAGO BEARS 2001

La franchise de l’Illinois place un nombre record de 4 défenses dans ce top 20 (toutes dans le top 10), réparties sur deux périodes distinctes. En outre, il s’agit de la deuxième escouade emmenée par Brian URLACHER, et de la troisième issue de 2001. Avant de s’inspirer des Buccaneers comme en 2005, les Bears imitent un autre modèle ayant porté ses fruits. Ils reproduisent le schéma des Ravens 2000, consistant à protéger le middle linebacker grâce à deux defensive tackles massifs au milieu de la ligne, neutralisant un maximum de bloqueurs chaque jeu. Résultat en demi-teinte. Beaucoup de yards concédés, surtout à la passe, faisant de cette défense la plus perméable du classement dans ces deux domaines. Mais choix légitime d'un point de vue comptable, puisqu’en matière de points ajustésPoints ajustés
Points réellement encaissés et/ou marqués par l’escouade une fois déduits les scores annexes. En défense = points nets encaissés - points défensifs marqués. En attaque = points nets marqués - points offensifs coûtés. Précisions supplémentaires ici.
, elle atteint des sommets. Se payant même le luxe de surpasser ses illustres aînées de 1985 et 1986.

 

04 : BALTIMORE RAVENS 2000

Un des deux joueurs les plus représentés dans le classement, Bart SCOTT apparaît trois fois : Jets 2009, Ravens 2008 et Ravens 2006. Sans lui faire injure, et bien que membre actif de leur réussite, il n'est l'élément moteur d'aucun des trois groupes. Contrairement à celui dont la défense référence siège en 4ème position. Ray LEWIS place ainsi ses Ravens de toujours pour la troisième et dernière fois dans ce top 20. En voici d’ailleurs peut-être le plus grand enseignement. Détenteurs du record de points bruts, les Ravens 2000 ne montent même pas sur le podium des points ajustés. Une des raisons ? Parmi ses pairs, cette défense est celle contribuant le moins au scoring de son équipe. En compagnie des Broncos 1978, elle connaît la plus faible variation entre points bruts et ajustés, avec une différence de seulement 23. Imperméable contre la course, elle établit un record de yards au sol toujours d’actualité.

 

03 : NEW ORLEANS SAINTS 1992

Avec 1992, le Dome Patrol signe la deuxième moitié de son apogée défensive. Si la série des Bears 1985-86 lui vole la vedette, la sienne de 1991-92 n’a pas grand-chose à lui envier. Ou plutôt si : la reconnaissance et surtout un effectif aussi complet. Car à New Orleans, la défense, plus spécialement le corps de linebackers, porte quasiment intégralement le poids de la franchise. Rares sont ceux capables de citer un défenseur hormis Sam MILLS, Vaughan JOHNSON, Rickey JACKSON et Pat SWILLING ; voire simplement un quelconque autre joueur de cette équipe. Hélas pour cette ligne d'élite, les efforts consentis ne se convertissent pas en succès en playoffs. Les échecs chroniques sitôt la post-saison arrivée ternissent un héritage que le redressement de l'organisation la plus moribonde de l'époque a magnifié. Lots de consolation : première 3-43-4
formation défensive avec 3 linemenLinemen
littéralement, les hommes de la ligne (de scrimmage). Il y a les linemen offensifs et les défensifs. Ils s'opposent dès le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
donné.
et 4 linebackers.
(l’unique avec l’hybride des Ravens 2006) à envoyer ses quatre linebackers titulaires au Pro Bowl ; et une 3ème place au sein de ce top 20, devant Chicago.

 

02 : TAMPA BAY BUCCANEERS 2002

Certaines escouades s’assurent une place à la postérité grâce à un surnom, celle-ci fait passer à la postérité un schéma tactique auquel elle lègue son nom. De 1996 à 2001, Tony DUNGY perfectionne et popularise la fameuse Tampa 2. Grâce à elle, la défense transforme une demi-équipe, autrement dit sans attaque ou presque, en outsider/prétendant régulier. Parti chez les Colts après l'exercice 2001, il ne récolte pas les fruits de son dur labeur. Et ironie du sort : sa défense réalise sa meilleure saison l'année suivant son départ. Kryptonite ultime contre la passe (48.4 d’évaluation accordée en saison régulière, 45.9 en playoffs), elle emmène jusqu'au titre une franchise longtemps affublée du surnom moqueur « Yucs ». La campagne 2002 couronne un processus initié en 1993 visant à transformer l'une des équipes les plus faibles en champion. Une décennie de travail acharné pendant laquelle la défense ne cesse de progresser pour s'établir parmi l'élite et y rester, jusqu'à délivrer son chef-d’œuvre. Que de chemin parcouru pour une organisation née dans la défaite, débutant son existence par 26 revers consécutifs, et enchaînant un record de 14 saisons négatives à 11 défaites de moyenne avant le renouveau. Des abysses aux sommets de la ligue et du top 20. Les derniers seront les premiers.

 

01 : TENNESSEE TITANS 2000

Sûrement une surprise pour beaucoup.

Jevon KEARSE (DE) - John THORNTON (DT) - Jason FISK (DT) - Kenny HOLMES (DE)
Greg FAVORS (OLB) - Randall GODFREY (MLB) - Eddie ROBINSON (OLB)
Denard WALKER (CB) - Marcus ROBERTSON (FS) - Blaine BISHOP (SS) - Samari ROLLE (CB)

Sous les ordres du très controversé Gregg WILLIAMS, ce collectif plus ou moins anonyme monte sur la plus haute marche du podium et s’accapare la tête du classement. Ceci grâce à une défense extrêmement équilibrée et complète, capable de jouer la course et la passe avec la même qualité, à haut niveau. À part 1978 et 2000, aucune saison ne propose deux équipes sous les 200 points bruts. L’héritage de Tennessee cette année-là se veut altéré par Baltimore pour deux raisons. Premièrement, les Ravens battent le record de points bruts avec 165. Bien qu’établissant la 3ème marque historique avec 191, les Titans ne jouissent pas de la reconnaissance qu’aurait dû générer un tel accomplissement. Injuste, d’autant qu’ils accordent moins de yards, se classant 1ers sur la saison et signant également la 3ème marque historique. Le rival, lui, fait respectivement 2ème et 9ème. Deuxièmement, en route pour décrocher le titre, les Ravens éliminent les Titans en playoffs à l'Adelphia Coliseum, dans un combat âpre défiant toute logique statistique. Dans un Divisional qui se termine à 24-10 en faveur du visiteur, la défense n'autorise cependant que 10 points. Les unités spéciales gaspillent 3 field goals : 1 manqué et 2 bloqués, dont 1 retourné pour touchdown. L'attaque produit l'unique turnover : une interceptionInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
rattrapée par un défenseur (un adversaire).
transformée en pick six et qui clôt les débats. Un résultat opposé aurait certainement inversé la fortune de ces deux défenses. Ironiquement, le karma rattrape les Ravens en 2008, alors dans la peau des Titans 2000. En effet, les Steelers 2008, dans la peau des Ravens 2000, leur barrent la route et monopolisent les louanges. Ombrageant ainsi l’héritage d’une défense aussi bonne, si ce n’est meilleure sous certains aspects. Quoi qu’il en soit, sur une saison de 16 matchs, entre 1978 et 2014, parmi les 1049 défenses recensées, celle des Titans 2000 demeure celle ayant encaissé le moins de points ajustés.

 

 

LE MOT DE LA FIN

Les concepts de points bruts, nets et ajustés rendent compte de la réelle contribution de chaque entité de l'équipe en matière de scoring. L'attribution des points en fonction de l'implication de chacun génère une hiérarchie défensive plus proche de la réalité du terrain, sensiblement différente par rapport à l'officielle brute. Toutefois, le classement pourrait encore se préciser avec une méthodologie davantage pointilleuse, engageant la responsabilité de chaque entité pour chaque score. Par exemple. Quand une attaque perd un ballon retourné à proximité de son en-but, elle met sa défense en situation de terrain court. Les points qui découlent sont comptabilisés en net à l’encontre de la défense (touchdown), même si elle force un « 3&out » (field goal). Alors qu’ils incombent clairement à l’attaque. De même. Une défense qui retourne un turnover jusqu’à proximité de l’en-but place son attaque en situation de terrain court. Les points qui découlent sont comptabilisés en faveur de l’attaque. Alors qu’ils incombent à la défense (même si rien n’indique que l’attaque n’aurait pas réalisé un long drive pour marquer). Du coup, elle ne se voit pas gratifiée de points qui diminueraient le total ajusté.

Cette considération apportée uniquement au scoring direct élude ainsi les contributions indirectes. Le site pro-football-reference emploie le concept de points attendusPoints attendus
Statistique avancée de Pro Football Reference. Exprime les points générés par chaque entité (défense, attaque, unités spéciales) en fonction de la tentative, de la distance jusqu'à l'en-but, de la position sur le terrain et du résultat du jeu. Chaque jeu donne lieu à un chiffre allant de -7 (touchdown concédé) à +7 (touchdown marqué). L'addition du résultat de chaque jeu donne la contribution sur le match. L'addition de chaque match donne la contribution sur la saison. Une valeur positive indique que l’entité prend l'ascendant sur son vis-à-vis. Une valeur négative indique que le vis-à-vis prend l'ascendant sur l’entité. Le nombre indique l'ampleur de cet ascendant.Disponible de 1995 à maintenant.
(« expected points »). À partir d'une analyse annuelle jeu par jeu remontant jusqu'à la saison 1998, les statisticiens créent une formule qui estime les points contribués par chaque entité en fonction de la tentative, de la distance jusqu'à l'en-but, de la position sur le terrain, et du résultat du jeu. Chaque jeu donne lieu à un chiffre allant de -7 (touchdown concédé) à 7 (touchdown marqué). L'addition du résultat de chaque jeu donne la contribution sur l'ensemble du match. L'addition de chaque match donne la contribution sur l'ensemble de la saison. Une valeur positive indique que la défense prend l'ascendant sur l'attaque adverse. Une valeur négative indique que l'attaque adverse prend l'ascendant sur la défense. Le nombre indique l'ampleur de cet ascendant. En voici le top 20, avec les classements aux points ajustés correspondants :

 

Dans les deux cas, le top pourrait s’affiner en distinguant l’impact des points sur le résultat final, car tous n’ont pas la même valeur. Par exemple. Deux touchdowns concédés dans le « garbage time » d’un match dominé d’une trentaine de points n’ont pas la même valeur qu’un field goal concédé dans les dernières secondes suite à un drive supérieur à 80 yards, dans un match où l’écart n’excède pas 2 points.

À défaut d’atteindre un tel niveau d’exactitude, la présente distinction entre points bruts, nets et ajustés prouve déjà son utilité en ce qu’elle influence le rang des défenses, comme l’a démontré ce top 20.

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 Il était si dur de travailler pour Lombardi que gagner les matchs était facile.  – Willie Davis, Packers lineman

En VO :  Vince Lombardi was so tough to work for that winning was the easy way out. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !