Vincent Lelard : « Une génération prometteuse ! »Bilan de la Coupe du monde avec l’ancien international

Vincent Lelard à Graz
Vincent Lelard à Graz
le 22/07/2011 à 09:54 par Thomas Deligny

Ancien joueur et coach du Flash de la Courneuve, Vincent Lelard a désormais élu domicile en Autriche où il a entraîné les Vikings de Vienne durant deux ans. Nous l’y avons rencontré durant la Coupe du Monde. Il revient pour nous sur cette quatrième édition de l’épreuve et sur le parcours des Bleus qu’il a naturellement supportés.

 

Il ne pouvait pas rater cet événement. Une coupe du monde de Football américain dans son pays d’adoption : Vincent Lelard ne pouvait rêver mieux ! Alors quand en plus, le pays organisateur est opposé à l’équipe de France… « Autant sur les autres matches, j’étais à fond derrière l’Autriche, autant sur cette rencontre j’ai supporté la France ! » L’ancien joueur et coach du Flash ne peut pas effacer ses anciennes années passées dans son club ou à la tête des coureurs de l’équipe de France à l’Euro dernier. « Si je ne suis pas venu cette année en Equipe de France, c’est uniquement pour des raisons professionnelles mais dès que je le pourrai et si j’en ai encore la possibilité, je reviendrai », assure-t-il, ajoutant « avoir adoré travailler avec Larry ».

D’autant que le jeu déployé par l’équipe de France a véritablement « emballé » l’ancien international qui « s’est régalé » à la voir évoluer, notamment contre l’Autriche : « L’équipe a nettement progressé par rapport à l’année dernière », concède-t-il, mettant en avant « une nouvelle génération de joueurs qui avancent sur la scène internationale et qui m’a impressionné ». Ce vivier qui sort des pôles espoirs permet à l’ancien international d’affirmer : « On a rien à envier aux autres nations européennes au niveau des receveurs quand je vois Rabot, Durand, Delaval... ou en défense également avec Giovanni Nanguy qui est exceptionnel ». La bonne surprise est venue « des deux lignes qui ont remporté le défi physique contre l’Autriche et l’Allemagne, ce qui a permis le jeu au sol. Dommage qu’on n’ait pas tué le match avant contre les Allemands », soupire-t-il. « Il a manqué un petit peu d’expérience à cette équipe pour être officiellement la meilleure équipe en Europe ».

La défense française répond présente
La défense française répond présente (Thomas Depaepe)

Cette compétition est cependant restée pour lui somme toute fort logique : « Il ne faut pas se leurrer : il y a un écart vraiment très important entre les quatre premières nations et les autres qui va être très difficile à combler. » Même si cet écart de niveau n’a pas été si grand sur certains matches, « lorsque l’on regarde le match France-Japon par exemple. Si tu refais dix fois ce match, il y a peut-être une fois où la France gagnera, à condition que les Japonais passent à travers. L’Allemagne c’est pareil contre les Etats-Unis : ils perdent 48-7 mais ils prennent 4 TD sur retour. Ils méritent de prendre beaucoup plus ».

Parlons-en de ces favoris : les Américains ont été « au-dessus, avec une capacité à accélérer le jeu dès qu’ils étaient en danger » ; les Mexicains ont un niveau universitaire « excellent, qui équivaut à de la deuxième division NCAA » ; le Japon, seul pays à avoir participé aux quatre éditions, a misé sur « son expérience de l’équipe nationale et sa préparation à l’épreuve » ; le Canada, dont certains joueurs évoluent en CFL, a « bénéficié de trois semaines d’entraînement avec un très bon coaching staff même s’il a manqué sa finale ». Comment faire alors pour lutter contre ces équipes ? Celui qui vient d’accepter un poste de coordinateur offensif pour un club de D3 à Vienne, « un challenge intéressant », avance une explication : « Les Européens ont besoin de se confronter à de grandes équipes pour progresser. Si le Japon pouvait venir en Europe faire une tournée de deux matches chaque année… mais cela coûte très cher de venir. »

Vincent Lelard se console néanmoins en voyant l’engouement suscité par la compétition internationale, même si cela a été une demi-surprise. « On retrouve cette ambiance et cette ferveur lors des match des Vikings. Je ne l’avais pas forcément perçu en arrivant ici mais il y a un engouement autour de ce sport, de vrais fans et des médias », deux éléments qui manquent dans l’hexagone. « En France, les médias relatent la performance, ils ne la jugent pas comme en Autriche. Et à part des potes ou des membres de ta famille, il y a peu de vrais supporters ! Ici, il y a des personnes qui mangent et dorment football américain ». Il a apprécié « l’ambiance de Graz » et trouver les matches « beaux à voir ». Venu assister à la finale avec deux amis connaisseurs, il se sera même « surpris à se sentir comme un gamin devant une telle ambiance. » En « Europe », le Foot américain dispose d’un avenir prometteur. A l’image de la nouvelle génération qui pointe ses casques chez les Bleus ?

 

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