Alexandre Marquignon : "le camp d’été va décider de tout"DB à l'Université de Sioux Falls (NCAA)
Avant de repartir vers le Dakota du Sud pour aller chercher sa place au sein de l'effectif de l'Université de Sioux Falls (NCAA), Alexandre Marquignon est revenu pour nous sur le chemin qu'il a déjà accompli outre-Atlantique et sur le travail qui l'attend lors de cet été afin de gagner ses galons de DB titulaire du côté des Cougars.
Peux-tu nous rappeler comment tu es arrivé à Sioux Falls ?
J’ai commencé à jouer en Elite en tant que J2 lorsque j’étais au Pôle d’Amiens, et en J3 j’ai joué un peu plus et après un match face aux Argonautes où j’avais fait un pick, Larry Legault m’a parlé et m’a appelé pour la préparation dans le cadre de la Coupe du Monde 2012. Je devais être dans la rotation, mais du fait de la blessure de Sébastien Sejean lors du stage d’avant compétition je me suis retrouvé titulaire pour le mondial en Autriche. Quelques mois après la coupe du monde, Robert Tucker, qui est coordonateur défensif de l’Equipe de France et Coach à Sioux-Falls, m’a contacté afin de me proposer un scolarship pour aller en NCAA et évidement j'ai souhaité tenter l'aventure. Cela m’a pris beaucoup de temps pour faire le dossier, faire traduire les diplômes par un traducteur certifié, et enfin remplir les questionnaires multiples de la NCAA. Une fois tout cela fait, je suis arrivé en Février dans le Dakota du Sud pour faire la préparation physique d’Hiver, puis j’ai joué au Spring Game… avant d’être redshirt vu que je n’étais pas éligible la première année pour des raisons académiques. En fait, du fait de la méthode de calcul NCAA des diplômes je me suis retrouvé avec un niveau inférieur à ce que je pensais sur un plan académique car il y a des matières qui ne comptent pas dans la moyenne comme le sport. J’ai donc fait la saison en Scouting-Team et cela s’est plutôt bien passé car j’ai été élu 4 fois « scout » défensif de la semaine et j’ai eu le titre de meilleur joueur de l’année en défense pour la « scouting team ».
Ton arrivée à Sioux Falls n’a pas été trop glaciale ? et comment s’est passé l’accueil d’un Frenchy dans l’équipe ?
Je m’attendais à ce qu’il fasse froid, mais en fait cela n’a pas été trop le cas ; on m’a dit que j’avais eu de la chance car j’étais arrivé sur un hiver historiquement chaud. Sinon en terme d’accueil c’était nickel car tout le monde m’aidait et au bout de quelques jours je me sentais à l’aise ; il faut dire qu’on est 70 environ dans l’équipe donc tu as toujours un partenaire avec toi ou qui est là où tu vas. Ca aide forcément à l’intégration.
Sur un plan scolaire, tu prépares quel diplôme ? Et bénéficies-tu d’aides particulières pour les études vu que tu es un athlète ?
Je n’ai pas d’avantage particulier lié au fait d’être membre de l’équipe de foot US ; mon emploi du temps est surtout composé de cours le matin de manière à me permettre l’entrainement l’après-midi, sachant que je m’entraine aussi avant les cours… mais sinon on ne dispose pas d’aide à proprement parlé de la faculté dans le cadre des cours. Je prépare un diplôme d’ « Exercice Science » qui est à mi-chemin entre le STAPS et la médecine du sport ; on a des notions de kiné, d’entrainement, du médical… c’est assez complet.
Peux-tu nous parler de ce qui t’as principalement marqué sur le plan sportif lors de ton arrivée à Sioux Falls ?
La structure d’entrainement évidement est impressionnante avec un complexe qui recoupe une salle de musculation, une pelouse couverte de 30 sur 50 yards environ, un mini terrain de basket indoor… des kinés qui ont du matériel top et qui sont là pour nous accueillir quand on en a besoin. Mais ce qui change le plus par rapport à la France, c’est le niveau du coaching staff : en défense on a Robert Tucker qui est un excellent coach passé par des programmes comme Boise State, et chaque position est encadrée spécifiquement par un coach de haut niveau. Il faut dire qu’il y a 70 joueurs à chaque entrainement et que les coachs ne laissent rien passer : tu ne peux pas avoir un seul jeu off car la vidéo ne laisse rien passer et le coaching est tout le temps sur notre dos. On se doit d’être impliqué au maximum en permanence. Pour te donner un exemple, lors du dernier Spring Game, les coachs ont dressé une liste de l’assiduité des 70 joueurs de l’équipe : 53 n’ont jamais eu un retard de plus d’une minute sur un entrainement ou un des nombreux meetings, 17 ont eu une à deux minutes de retard, et aucun n’a jamais manqué un entrainement ! Cela donne une idée du niveau d’exigence.
Cette saison, tu es éligible pour jouer dans l’équipe des Cougars… comment ça se présente ?
Après mon passage en France à Noël, je suis retourné dans le South Dakota pour la préparation physique et j’ai eu l’occasion d’avoir plus de répétitions à l’entrainement et lors du match de Spring-Game en Avril j’ai été starter et j’ai signé 4-5 plaquages ainsi qu’une interceptionInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. rattrapée par un défenseur (un adversaire).. Si on ajoute à cela qu’il n’y a qu’un seul DB qui revient de l’an passé, on va dire que les conditions sont bonnes pour moi mais il faut encore travailler beaucoup car rien n’est jamais acquis en NCAA et le camp d’été va de toute maniére décider de tout. En plus, la fac est en cours de recrutement et il pourrait donc y avoir des arrivées, sans compter que tout le monde veut la place…
Il te reste 4 années d’éligibilité…
3 en fait car j’ai joué 2 ans après le bac en France et la NCAA n’autorise qu’une seule année après le diplôme de lycée. Je serais donc Sophomore cette saison alors que je pensais être Freshman… même Robert Tucker ne connaissait pas cette règle et donc ça a été une petite surprise pour tout le monde de savoir que j’avais perdu une année.
La NFL tu y penses déjà ?
Honnêtement, j’ai commencé aux Conquérants de Caen, j’ai fait le Pôle Espoir qui était déjà un rêve, j’ai fait l’Elite ensuite, la Coupe du Monde, la NCAA maintenant… mais j’ai jamais pris la grosse tête et je franchis les étapes sans vraiment y penser et avec humilité. La NFL c’est loin et j’ai encore le temps, mon objectif c’est de tout faire pour bien jouer dans le cadre de Sioux Falls, et surtout je n’anticipe jamais l’avenir.
Lors de ton retour en France, tu as pris un peu de temps pour tes amis des Spartiates et un peu pour coacher aux Conquérants… c’est important pour toi ?
Je suis en effet retourné aux Conquérants pour faire un entrainement avec les Cadets car le président me l’a demandé ; je me sens pas comme un exemple mais je comprends que pour les gamins c’est important pour eux de me voir : ils ont des gros yeux en se disant « il est en NCAA »… mais moi je suis assez discret et si on ne parlait pas de moi cela ne me poserait pas de soucis. Je réponds aux demandes, comme cette interview, si cela permet aux personnes de se rendre compte de la réalité et de se dire que c’est possible pour eux aussi, mais je ne fais pas cela pour que l’on parle de moi. Pour l’anecdote, quand j’étais à Caen j’avais écrit à Sebastien Sejean, que je ne connaissais pas personnellement, mais qui était alors aux Rams et donc qui était un exemple pour savoir s’il pouvait me donner des conseils et en particulier à propos du fait d’aller ou pas au Pôle vu qu’il était passé par là. Il m’a conseillé d’aller au Pôle et de travailler beaucoup à l’école. Son avis a été important pour moi, donc de la même façon je réponds quand on me sollicite afin d’aider et de faire comprendre la réalité. Concernant les Spartiates, c’est ma bande de potes et le fait de les avoir vu évoluer face aux Templiers d’Elancourt m’a fait super plaisir. Je suis les résultats des Spartiates et des Conquérants car ça reste mes racines… même si je me sens comme chez moi à Sioux Falls.
Pour finir, un mot sur Gustave Guilloux qui arrive en NCAA l’an prochain ?
J’avais suivi à travers des articles son parcours en High School et donc je suis heureux qu’il soit arrivé en NCAA, qu’il ouvre une porte de plus et qui me parait la plus logique. Ça montre la pertinence de cette voie tout à fait intéressante, comme l’a fait le Flash en envoyant des jeunes en High School. Aux USA ils ont pléthore de joueurs donc ils ne vont pas aller chercher des joueurs à l’étranger sauf pour des postes très spécifiques. Passer par le High School est donc la logique car cela permet de te faire repérer et ça aide à obtenir un scolarship.