EFAJA : la rentrée a déjà débuté !
La septième édition de l’EFAJA s’est déroulée du 21 au 26 août dernier à Thonon. Larry Legault avait une nouvelle fois réuni autour de lui quelques membres de l’équipe de France pour former un coaching staff de qualité avec comme mot d’ordre : faire progresser la relève du football américain. Le coach des Black Panthers nous parle de ce rassemblement et nous explique les raisons de son succès.
Six jours de dur labeur en plein mois d’août, cela paraît insensé. Mais les cent-dix inscrits à l’Ecole de Football Américain Junior des Alpes (EFAJA), âgés de 13 à 18 ans et venus des six coins de l’hexagone, ont bien rogné leurs vacances afin d’être prêts pour une nouvelle saison. Larry Legault, directeur de cette école, ne peut que se féliciter de l’engouement affiché à cette occasion : « C’est très motivant pour un coach car les pensionnaires sont là pour apprendre et se donnent à fond sur le terrain », dit-il avant de constater que « la qualité et la culture du football s’améliorent chaque année chez les inscrits ».
Pour cette septième édition, tous les participants ont en effet déjà joué en club. Même si le niveau, dû entre autre à l’écart d’âge, est assez hétérogène, le coaching staff a été splitté pour s’y adapter et « proposer un rythme d’apprentissage qui puisse permettre à chacun de progresser ». Le groupe cadet (13-15 ans) et le groupe junior (16-18 ans) « sont formés en fonction de l’âge mais dépendent également de la maturité physique ou de l’expérience de chacun ». Tous les athlètes en herbe ont pu néanmoins compter sur la participation de coaches de l’EDF comme Manu Maguet ou Perez Mattison et de certains sélectionnés, Anthony Dablé et Paul Braisaz des Centaures ou encore Aurélien Fourgeau des Kangs. « J’aime avoir de jeunes coaches pour encadrer les stagiaires car ils ont de l’énergie et cela se passe bien avec eux », confie Larry Legault.
« Que du bonheur ! »
L’objectif à atteindre est simple : « Que le stagiaire soit meilleur joueur Football américain lorsqu’il rentre en club ! » Le développement technique est le point essentiel de la formation. « Ce n’est pas un stage pour passer du temps sur la tactique, c’est un domaine réservé aux clubs : les cahiers de jeu sont donc très basiques », vite assimilables « pour que le scrimmage de fin de semaine puisse se dérouler correctement ». Mais « les playbooks sont complets pour permettre un développement technique maximum ». La culture de l’entraînement est l’autre point essentiel : l’attention des participants est portée sur « la gestion d’un stage qui est très intense, deux sessions par jour sur une semaine, et qui constitue presque le tiers d’une saison ».
Tous progressent, même les coaches, à commencer par Larry Legault. « Je prends beaucoup de plaisir. J’anticipe toujours cette semaine car ce n’est que du bonheur. Et puis cela me permet personnellement de toucher à d’autres postes, de voir autre chose », se réjouit-il. Cette année il s’est occupé des postes défensifs, content de travailler avec des jeunes « motivés ». Anthony Dablé n’a pas été en reste lui non plus. Sa première expérience de coaching s’est « plutôt bien passée », témoigne l’un des receveurs de l’EDF. Lui qui va s’occuper des Juniors des Centaures cette saison n’a pas hésité une seule seconde lorsque son coéquipier Paul Braisaz lui a parlé du stage ; il voulait une expérience. « C’est bizarre d’être du côté des coaches mais cela m’a permis de vraiment progresser dans ma pratique. Le fait de voir et de reprocher certaines erreurs commises par d’autres joueurs, et que l’on me reprochait aussi, m’a fait prendre conscience que je devais être plus rigoureux », précise le coach des receveurs cadets. « Ce n’est pas forcément leurs qualités qui m’a le plus étonné mais plutôt leur aptitude à apprendre. Avoir de l’envie et de la technique à leur âge… quelques-uns m’ont impressionné ! », dit-il avant d’ajouter à regret : « J’ai commencé à 19 ans et je me dis que si j’avais pu commencer plutôt en étant bien coaché… »
« Certains sortent du lot »
Anthony Dablé a pu constater les progrès que ses élèves ont réalisés en une semaine et « espère que cela pourra continuer dans leur club. » Même si les conditions climatiques n’étaient pas adéquates - « un ou deux se sont sentis mal à cause de la chaleur » - et que le stage s’est révélé intense physiquement - « on ne s’y attend pas vraiment quand on est aussi jeune » - les conditions d’évolution étaient optimales. « Avec un coach pour six joueurs, on peut vraiment les faire s’améliorer », affirme le géant des Centaures. Une première cette année, le poste de QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. a été soumis à référence. « Ce poste est trop important et il nécessite un minimum de compétences : il fallait faire une sélection pour que les receveurs puissent s’épanouir », justifie Larry Legault. Cette sélection n’a pas eu lieu chez les plus jeunes qui avaient besoin d’acquérir des bases. Les quart-arrières ont par ailleurs doublé leur temps d’apprentissage à leur poste en ne se concentrant que sur celui-ci, contrairement aux autres participants qui devaient évoluer à un poste défensif et à un poste offensif un jour sur deux.
Les différenciations pédagogiques auront permis « un bon scrimmage le dernier jour ». D’ailleurs quelques joueurs se sont faits remarquer. « Deux ou trois jeunes se démarquent du lot chaque année », précise Larry Legaut. « Ils obtiennent des prix pour récompenser leur investissement ». Par le passé certains ont même « mérité par la suite une invitation pour un stage en EDF junior ». Cette cérémonie est également l’occasion de remercier les parents, indispensables pour le développement de l’athlète. Le sélectionneur insiste à ce sujet : « Pour qu’un jeune progresse, il faut que les parents soient derrière, même si ce dernier ne le perçoit que bien plus tard ».
L’heure est désormais venue de dresser le bilan. Chaque année, une réflexion est menée afin d’améliorer le stage. Même si celle-ci n’a pas encore eu lieu, il est certain qu’une « huitième édition se déroulera l’an prochain ». Le projet créé par la ligue Rhône-Alpes, qui comptait quarante-deux inscrits lors de sa première édition en 2005, a encore de belles années devant lui. « L’objectif est de continuer le plus longtemps possible et d’améliorer la qualité des prestations pour les jeunes », souligne son dirigeant qui « prend son rôle très à cœur ». D’ailleurs, lorsqu’on lui demande : de ses trois casquettes, sélectionneur de l’EDF, coach des Black Panthers ou directeur de l’EFAJA, laquelle est la plus difficile à porter, Larry Legault préfère punter en touche : « Je ne pourrai pas dire : toutes ! Mon investissement est très sérieux et je m’impose une certaine rigueur dans chacune de mes fonctions. Même si l’EFAJA c’est beaucoup de fun, je suis à 100% car il s’agit de l’avenir du football ! » Un avenir qui, si l’on en croît le sélectionneur, s’annonce prometteur.