J-P Dinglor : "il nous reste encore beaucoup de travail à fournir"
Afin de débriefer le début de saison du Flash, nous avons eu le réel plaisir d'échanger avec le coach Jean-Philippe Dinglor qui nous livre une analyse réaliste et sans concession sur l'état actuel du champion de France aprés une victoire contre les Centaures samedi soir dernier et avant une série de 5 matchs consécutifs.
Concernant la victoire de samedi soir dernier contre les Centaures, quel est ton sentiment : du soulagement ? Ou encore un peu d’énervement vis-à-vis de la performance ?
C’est un peu des deux ; y a de l’énervement vis-à-vis du match qu’on livre donc c’est mitigé. On est content parce que l’on avait besoin d’arrêter la série de défaites à domicile, cela nous a fait énormément de bien d’avoir remporté le match… mais en même temps la manière n’était pas présente, donc il reste beaucoup de frustration. Cela montre une nouvelle fois qu’il nous reste encore beaucoup de travail à fournir pour retrouver le niveau de jeu auquel on prétend ; a l’heure actuelle le Flash de La Courneuve ce n’est plus celui qui a gagné le titre l’an dernier.
C’est certain que sur le début de la saison, on ne vous sent pas hyper serein ou affuté…
Oui cela manque de pas mal de choses et particulièrement d’envie. On a l’impression que le Flash est tombé dans la suffisance : certains pensent qu’il suffit de revêtir le maillot noir et jaune pour gagner des matchs… sauf que ces personnes ont oubliés que pour gagner des matchs il faut travailler à l’entrainement d’abord. Notre rôle de staff c’est de remettre les pendules à l’heure avec tous les joueurs. La victoire contre les Centaures est une première étape, on avait besoin de la victoire pour relancer la machine et l’envie après tous les déboires que l’on a eus. Maintenant il faut que l’on se tourne sur l’amélioration de chacun.
La semaine dernière a été particulière…
En effet, on joue un match qu’on s’attendait pas a jouer, on a le coach qui part en début de semaine… on se retrouve dans une situation ou il faut reprendre les rênes rapidement, remettre en place une autre dynamique qui change aussi ce qui n’allait pas avec la manière de coacher de Jim Nendel. C’est vraiment évident, c’était très ardu pour le staff du Flash. Maintenant on enchaine 5 matchs d’affilés, donc on va essayer avec les coachs de remettre en place une nouvelle dynamique et surtout retrouver un équilibre que j’ai connu par le passé. Je suis dans ce club depuis des années, donc je veux qu’on renoue avec nos valeurs.
Sur le match contre les Centaures, vous avez souffert ?
Ils étaient 24, ils n’étaient pas nombreux, il leur manquait des joueurs importants comme leur meilleur receveur Anthony Dablé… il ne faut pas se leurrer sur le niveau actuel du Flash. Maintenant ce n’est pas sur qu’il y a 2 semaines on aurait pu gagner le même match. Même si on gagne c’est avec pleins d’erreurs, on ne peut donc pas être satisfait ; mais on avait tellement besoin de gagner pour se relancer, qu’il faut aussi voir ce que cela nous ouvre.
Vous avez beaucoup de matchs à l’extérieur à enchainer. Ton sentiment ?
Ce sera plus facile pour nous de jouer à l’extérieur : les déplacements vont créer un esprit de groupe, une solidarité alors qu’a domicile on c’est cru chez nous, dans un fauteuil devant notre télé, on a vraiment cru qu’il suffisait de rentrer sur le terrain pour gagner. Maintenant j’espère que tout le monde a compris qu’on avait vraiment besoin de travailler, de mettre le bleu de chauffe, d’aller au charbon, de se remettre en question clairement et de se regarder tous dans les yeux et de relever la tête collectivement. Samyr Hamoudi a dit à l’issue du match de samedi, il nous manque une âme ; c’est notre âme qui faisait notre force, sans elle on est rien.
Contre les Centaures, vous avez beaucoup joué sur vos cadres : Steve Delaval dans les airs, Guillaume Buquet au sol, Patrick Couton qui fait l’interception…
A un moment donné, quand on est en difficulté on n’a pas le choix : il faut jouer avec ses atouts. On est revenu sur nos basiques et on tenté d’avoir du succès grâce à nos atouts. Après on a fait des erreurs en attaque, des erreurs en défense, et je retiens surtout le fait que cela a montré qu’on devait s’améliorer en tant qu’équipe pour gommer les petites bévues que l’on commet… et surtout on doit travailler pour avoir une dynamique et une plus grosse envie de jouer afin que l’on puisse dérouler notre jeu.
A l’entrainement, les effectifs n’ont pas toujours l’air très important ; c’est surprenant par rapport au Flash que l’on connait depuis quelques années.
C’est ça, c’est surprenant ! Pourquoi ? Parce qu’on a pléthore de titres, on a enchainé une série incroyable, l’année dernière on a quand même survolé le championnat ; on commet une erreur avec une défaite contre les Templiers qui descendent mais on survole le championnat.
La défaite contre les Templiers arrive dans des conditions particulières pour vous avec prés d’un mois sans jouer avant le match.
Oui c’est cela, donc il y avait des conditions particulières et on c’était relâché ; mais cela tournait dans l’équipe, cette année on est parti franchement, peut être avec la grosse tête, on a pensé qu’avant même que la saison commence on était champion. Je ne sais pas. On a peut être pensé que cela allait être facile et on ne s’est pas préparé correctement, notre pré-saison n’est pas bonne et c’est même une très mauvaise pré-saison, après on a le souci de changement de coach (NDLR : le départ de Cam Olson) et on doit tout revoir, tout remettre en place ; on a un rythme d’entrainement qui n’est pas bon, on est lymphatique… tout cela explique que l’on a coulé en début de saison. Maintenant on est un coaching staff de vieux du Flash, avec Thierry Constant on se connait depuis des années : on a joué ensemble, on a coaché ensemble, il m’a coaché quand j’étais joueur au Flash ou en équipe nationale… on se connait depuis des années et on va essayer de relancer la machine « à la française ».
Votre quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. McGrady à pas mal la pression ; ton avis sur son jeu ?
Il est un peu décrié, mais il a été sobre sur le dernier match, il a fait des bons choix… il ne doit pas toujours improviser au sol car il a failli mourir contre Grenoble sur l’un de ces choix au sol. Il n’était pas géré et cela ne l’aidait pas ; maintenant il est pris en main. Il se remet en question lui aussi et cela va l’aider a s’améliorer. Il ne faut pas oublier qu’il est jeune, que l’année dernière il était en Finlande et il choisissait lui-même ses jeux et ce n’est pas du tout la mentalité ici. On est plus structuré et on joue le haut du panier : on n’est pas là pour le fun. Pour l’instant notre bilan est de 2-2, on se donne un peu d’air au classement avant d’aller aux Cougars qui sont plus mal lotis que nous, avant les Argonautes qui eux aussi on du mal. On a une série contre des équipes mal loties, mais faut pas penser que cela va être facile pour nous ; c’est un truc que tout le monde doit se mettre dans la tête : ces matchs ne seront pas faciles, il faut qu’on travaille car eux aussi ils veulent s’en sortir… et c’est celui mettra le plus de cœur dans sa préparation qui va s’en sortir. On a beau être le Flash de La Courneuve, le champion en titre : bah il faut travailler comme tous les autres, il n’y a pas de secret pour gagner.
Même un peu plus car tout le monde veut accrocher le champion à son palmarès ?
Peut être, mais on a plus de talents que les autres (rires)