La parole à ceux qui font le Foot US made in France

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le 19/08/2013 à 15:17 par Denis Quérat

Cet article est paru sur SidelineSideline
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Période estivale… Rédacteurs/contributeurs en vacances, saison morte, peu de news…
Á Sideline nous avons pensé que cette période pourrait être mise à profit pour mettre en avant ceux qui font le Foot US en France, pour donner la parole aux acteurs du Football américain Made in France, qu’ils soient coach, prez, joueurs, ‘observateurs avertis’… Ils nous parlerons de leur passion, de leur engagement vis-à-vis du Football américain, des évolutions heureuses, ou non, de notre sport, des changements de réglementation qu’ils appellent de leurs vœux
Nous allons donc diffuser pendant tout l’été des entretiens fleuves, comme vous avez déjà eu l’occasion d’en trouver sur le blog http://www.sideline.fr/periode-estivale-la-parole-a-ceux-qui-font-le-foot-us-made-in-france/ http://www.sideline.fr/periode-estivale-la-parole-a-ceux-qui-font-le-foot-us-made-in-france-2/
Aujourd’hui: Charly Paviot (Conseiller Technique National de la zone Nord Ouest pour la FFFA) -2/2-






  • Tu es dans le milieu du football depuis 20 ans, quelles ont été selon toi les évolutions (positives ou négatives) de ce sport?
Je ne vois pas beaucoup d’évolutions négatives, même si on n’a pas encore de quoi sauter au plafond. Il y a chaque année davantage de clubs, davantage de licenciés. De meilleurs résultats internationaux, plus de joueurs dans des gros programmes, plus de reconnaissance et d’attrait par le grand public.
Il y a certes de nombreux axes de travail non-approfondis, des projets à structurer, des moyens humains et financier à amasser. Il y a du travail pour encore 1 siècle…
  • Tu penses que le Foot US va évoluer comment dans les années à venir ?
Difficile de décrire les différents scenarios… Tout est possible. On peut espérer que nos équipes nationales seront à chaque compétition les meilleures en Europe, que les universités canadiennes et américaines regorgeront de joueurs français, que les meilleurs clubs français seront proches du professionnalisme, que les médias s’intéresseront de très près à notre sport, que chaque quartier des grandes villes aura son équipe de jeunes, que les Lycées et Universités seront nombreux à posséder une section Foot…
  • Comment peut on y parvenir ?

Un paramètre important sera la professionnalisation des entraineurs. Aujourd’hui, on peine à entrouvrir cette porte. Là encore, de trop nombreux clubs rétorquent qu’ils n’ont pas les moyens financiers. Vu le marasme institutionnel et administratif pour salarier un jeune, je comprends que ce soit compliqué pour des bénévoles dont le turnover est important. Dès que tu deviens président, tu dois présenter un projet pluriannuel, demander des subventions cà et là, connaitre l’organisation institutionnelles française par cœur, devenir un ingénieur en construction de projet pour obtenir des financements, obtenir d’innombrables rendez-vous pour défendre ton projet…bref… un vrai chemin de croix. En revanche, pour qui s’en donne les moyens, il est important de souligner que les résultats arrivent, et qu’un club qui s’oriente dans cette voie finira par obtenir un emploi aidé, ou plusieurs, et qu’au bout du compte, ses sections seront encadrées par un ou plusieurs professionnels.
  • Aujourd'hui, avec la nouvelle donne de notre sport, baisse des subventions publiques, exigences fédérales accrues, structures qui 'tiennent' sur un nombre très restreint de bénévoles pour l'administratif, le coaching, l'arbitrage… Ne crois-tu pas qu'on doit s'attendre à des disparitions de clubs à venir ?

On ne peut pas tenir compte uniquement de ces quelques paramètres pour expliquer nos erreurs. C’est justement le discours facile des mécontents et des râleurs. Ce n’est pas parce que dans certains clubs, 1 seul gars s’occupe de tout depuis le début qu’il faut assoir une politique nationale sur ces exemples. On ne gagne jamais rien à tendre vers la facilité. Quand au gars qui est joueur/coach/arbitre/président/resp media /resp sponsoring/etc/… on peut le féliciter pour son grand dévouement, mais son club ne tient certainement qu’à un fil Tout club bien structuré sait qu’il a besoin de ressources humaines pour avancer. Qu’il les trouve est de son devoir, et de son devenir. Il y a des clubs qui possèdent 4 équipes, donc 4 staffs d’entraineurs bien distincts. Certains sont salariés avec des contrats aidés, d’autres en service civique, d’autres sont bénévoles (défrayés ou non). On doit faire le constat des 30 dernières années. Si nous ne trouvons pas d’entraineurs bénévoles (en quantité et en qualité), c’est parce que coacher au football est chronophage. Ce n’est pas juste se pointer avec un sifflet pour animer une séance de tennis-ballon. Il y a la préparation de la pratique, du match, du système de jeu, de l’analyse de l’adversaire, etc… Cela doit mériter une rémunération/ un défraiement. Un entraineur a également pour obligation de se former, mais on laisse encore des gars sur les terrains qui refusent d’aller se former sous prétexte « qu’ils sont bénévoles et qu’ils n’ont pas le temps ». Il y a des efforts a faire également sur l’arbitrage. On voit des clubs envoyer des cheerleaders en formation… Cela prend du temps à construire, c’est certain. Si nous persévérons à laisser les « calimeros » parler plus fort que les clubs souhaitant se structurer, alors on fera encore et toujours le même constat de notre niveau de développement dans encore 30 ans.
  • Beaucoup de clubs, aujourd'hui bien en place, se sont constitués avec une énorme dose de bricolage, d'amateurisme (voir de laisser allé) déplacements à l'extérieur en nombre plus que restreint avec sacs sur genoux etc. Aujourd'hui, on est à 1000 lieux de ce Foot totalement 'roots'… Pour autant, ce sont des règlements, des cahiers des charges qu'on dirait +ou- laxistes aujourd'hui qui ont permis aux clubs 'installés' aujourd'hui de se développer. Où est le juste milieu?
Ce n’est pas toujours simple de se coller à un cahier des charges. Mais ceux qui continuent de trainer des pieds et de se lamenter seront toujours ceux qui auront le plus de mal a respecter les critères. En revanche, ceux qui sont dynamiques, visionnaires, employeurs et formateurs auront toujours une longueur d’avance sur les critères. Et généralement, ils sont les exemples qu’on essaie de calquer dans les cahiers des charges… Pour ceux qui veulent se lancer, il faut notamment regarder les critères des dossiers de Labellisation. Cela donne déjà une bonne trame.
  • Les clubs ont de +en+ une approche 'pro' de notre sport, préparation, practices, cahier de jeu… On peut s'en réjouir, on est loin des entrainements Old School où on se donnait des coups de tronches pendant 1h pour finir par 30 de mise en place des jeux… Pour autant, j'ai parfois l'impression, que les équipes proposent de + en + un jeu assez lisse, assez stéréotypé, qu'en penses-tu?
Une approche de plus en plus pro... en France ?... Si tous les clubs faisaient jouer les meilleurs jeunes en Elite au lieu de les cantonner en Junior par exemple. Oui, on aurait alors peut être une approche plus « pro » Si on utilisait de manière généralisée la video dans les clubs, on aurait alors une approche plus « pro ». Ceci sont des exemples, et il y en a plein d’autres…
Il y a effectivement quelques clubs où la préparation athlétique est plus importante. Certains entraineurs suivent des formations, mettent en place des planifications annuelles. On commence également à respecter les 3 périodes « hors saison – pré saison – saison » . Ceci indique que nous sommes tout de même dans la bonne voie.
  • Le Foot US ne cesse de se développer, portant en lui l'image d'un sport nouveau, voire 'exotique', ce qui sera de moins en moins le cas à l'avenir, le Foot US risque t-il d'avoir sous peu du mal à recruter?
Au contraire, comme on dit « le monde attire le monde ». Il y a des endroits où le développement est faible. Par exemple, on n’a pas mis suffisamment de moyens dans les zones urbaines sensibles pour le recrutement de jeunes. Mais comme on ne met pas de moyens dans l’emploi au sein même des clubs, on ne risque pas d’en mettre dans le développement dans les quartiers. Je pense que le foot pourrait devenir un véritable sport collectif de quartier. Le format est facilement adaptable aux city stades par exemple, et l’engouement des gamins est très fort. Ce que fait la Subway Ligue en Sarthe en est un très bon exemple. De plus, les financements publiques sont assez généreux dans ce domaine et peuvent aisément permettre le financement du projet. Le foot va rester un ovni aux yeux des français pour encore pas mal de temps, et le coté « exotique » comme tu l’appelles va demeurer quelque décennies.
  • Que penses-tu de la médiatisation de notre sport?
Nous sommes une discipline plutôt bien représentée à la TV, malgré ce que disent certains. La programmation annoncée de la nouvelle chaine de sport en vogue le prouve. On peut cependant regretter la disparition d’ESPN America mais elle n’a rien a voir avec l’audimat en France. En local, il est dur de se faire une place dans les journaux quand « la fête de fin d’année du club de soccer dans un bled du département » prend plus de place qu’un article sur un événement important organisé en local dans notre discipline. Mais là encore, il va falloir être patient, et très présents au quotidien, pour donner envie aux medias de parler de nous.
  • Que penses-tu de nos équipes de France?
Le programme « Equipe de France » a acquis une bonne stabilité dans son fonctionnement et son organisation. Un point très positif est, par exemple, le fait que face à Augustana en juillet dernier, plus de 30 joueurs avaient préalablement été sélectionnés en EDF Junior. Nous n’avons pas suffisamment de jeunes en poles sur l’EDF Junior, ni suffisamment de joueurs jouant outre atlantique pour l’EDF Senior. Il est difficile d’intégrer des universités américaines, car très souvent, le niveau d’anglais de nos joueurs est lamentable. Les 2 dernières saisons, les français ont eu des difficultés à jouer en universitaire canadien à cause d’un point de règlement en leur défaveur. Mais avant d’envoyer tous nos meilleurs joueurs à l’étranger, on pourrait peut être leur proposer de s’entrainer 4 ou 5 fois par semaine en Elite et DII…
  • Tu es à la base de la création de la SSS du Mans, maintenant que ça existe depuis assez longtemps, que la structure est bien installée, quel bilan? –nb de jeunes à y être passés, sélection EDF, nb d'équipes à y avr envoyé au moins 1 joueur…-

A la base de la création de la SSS du Mans en 2005, il y a Yves DAVID, enseignant d’EPS au Lycée Touchard-Washington. Puis il est devenu Président de la Ligue jusqu’à 2012. C’est lui qui a initié le projet. J’étais CTR et ma mission a donc été de monter le dossier pour que l’ouverture se fasse rapidement.
Une petite 10aine de joueurs a eu des sélections en Equipe de France Junior depuis 2008. Ce n’est pas un chiffre très élevé, et nous espérons fournir davantage de joueurs pour l’équipe nationale en vue des prochaines compétitions. Le recrutement est réalisé sur 4 Ligues qui cumulaient 1 seule équipe Cadet en National jusqu’à 2011… Les effectifs jeunes étant en croissance continue depuis quelques années, nous recevons 20/25 dossiers de demande d’inscription par an. Une fois les tests physiques, et la Commission scolaire effectués, nous avons à peu près 25 élèves inscrits par année scolaire. Erwan LECAN, qui était CTR de la Ligue PDL et Directeur Sportif de la SSS depuis 2005 vient de quitter ses fonctions. Il sera remplacé par Jean Baptiste GASSIES, entraineur pour les Chevaliers d’Orléans. Il y a désormais 6 coachs fixes à la SSS, et tous « professionnels » de l’activité. Salarié de la FFFA, de la Ligue, du Comité Départemental, du Club partenaire Les Caïmans, ainsi que 2 Engagés de Service Civique.
  • L'équipe SNR Caïmans a beaucoup galéré pour atteindre la D2, faisant même plusieurs saisons d'affilé en étant invaincus en saison régulière et se faire éjecter rapidement des play-offs. 2 questions: Le changement de division a agit comme un déclic? Le niveau du Foot dans l'Ouest est-il faible?

En 2008/09, pour ma 1ere saison avec les seniors, je ne me faisais aucune illusion. On n’était vraiment pas prêt à monter. On a finit invaincu en saison régulière, on bat les Gladiateurs facilement au 1er tour, puis on perd contre le Flash B au 2nd tour. C’était déjà un très bon parcours, car un peu inattendu.
Je pense que nous pouvions prétendre à un meilleur parcours en 2009/10, on termine également invaincu en saison régulière, mais nous avons payé un manque d’effort (10 mecs à la pratique les 3 semaines avant de jouer les Gladiateurs..) Après cela, j’ai voulu arrêter. On a recruté un entraineur américain, et on l’a mis à la porte après 2 semaines. J’ai repris l’équipe 2 semaines avant le 1er match. Et nous avions effectivement changé de poule, en passant de la poule Ouest à une poule IDF. Le chaos de début de saison, le recrutement un peu tardif de joueur, et la nouvelle adversité de notre poule ont crée une cohésion et une détermination nouvelle. On a enchainé 10 victoires. Et un parcours en playoff jusqu’à une finale perdue à Toulouse. Beaucoup de regrets sur cette finale, après une 1ere mi-temps où nous sommes passés complètement à coté, et un score final très serré.
Le niveau du foot dans l’ouest était vraiment faible il y a quelques années. Ce qui a fait défaut, c’est le peu de coachs confirmés à la tête des clubs de cette région. Mais les clubs se sont assez bien structurés, d’un point de vue sportif. Il y a davantage de sections Cadet et Junior également. L’an passé, les Conquérants, Dockers et Pionniers ont fait de bons parcours en DIII. Il faudra voir sur la durée si cette tendance se confirme.
  • Les Caïmans ont mis du temps à monter en D2, ça a été un peu difficile de s'y maintenir au début, désormais on peut s'attendre à la course au PO de leur part. Ce type de progression lente & régulière est-elle la panacée, un incontournable pour une équipe qui se veut monter en puissance, ou bien y a-t-il encore la place pour des équipes 'commandos' comme on a pu en voir avec La Horde de Cholet / les Giants de St Etienne / Frelons de Morlaix… ?

Il y a de la place pour toute équipe qui gagne des matchs…
Le problème, c’est la stabilité des staffs d’entraineurs, et la fiabilité du bureau. La stabilité des sections jeunes est également très importante. Ensuite, tu peux tomber sur une excellente génération de joueurs talentueux, motivés, qui s’entrainent physiquement, et qui jouent plusieurs saisons. Mais on peut aussi perdre tout son effectif d’une saison à l’autre…
Il n’y a pas de recette miracle, mais il y a un fil conducteur pour être stable : encadrement, formation, et professionnalisation,

  • La fédé est très souvent & très vivement critiquée, je suppose que ça doit, au moins en partie, atteindre les personnes qui en font partie, c'est vécu comme une injustice pour des personnes qui donnent beaucoup de leur temps pour leur travail fédéral? D'autant plus que bon nombre de ces critiques doivent venir de personnes qui n'ont sans doute jamais fait grand-chose pour faire évoluer notre sport…

C’est la conséquence du système associatif. Les bénévoles sont des cibles faciles pour ceux qui ne sont que spectateurs ou consommateurs. Il y a peu de candidats aux postes de responsabilités dans les Clubs, Comité Départementaux, Ligues et Fédérations. De plus, on vit dans un pays qui contient 60 millions de Sélectionneurs avant une Coupe du Monde, avec les dégâts que l’on connait…

  • Les Caïmans sont montés en D2 avec 1 ou 2 imports, cette saison, on a pu observer qu'en D3 que 3 des 4 finalistes de conférences (Falcons, Pionniers et Dockers) évoluaient avec au moins 1 import (2 des 4 ont même un coach import). Le niveau D3 a évolué à ce point que c'est devenu plus ou moins incontournable d'avoir 1 ou 2 joueurs étrangers?

Les clubs qui ont un bon noyau de joueurs, et qui ont les moyens nécessaires pour évoluer à l’étage supérieur veulent mettre un coup d’accélérateur en faisant venir des joueurs du Canada ou des USA. Certains d’entre eux ont également une responsabilité de coach au sein du club. Aujourd’hui il n’y a pas de règle interdisant à un club de Régional d’avoir 2 américains… Il faudra sans doute revoir la règle sur les imports, et notamment réfléchir au cas des quart-arrières, car on risque d’avoir des soucis pour trouver des bons joueurs à ce poste si on ne restreint pas par la règle.
Je pense que les clubs qui ont les moyens de faire venir un entraineur, lorsqu’un bon technicien français n’est pas disponible localement, doivent effectivement faire ce choix. Mais il faut le faire intelligemment, en s’organisant pour qu’il forme les jeunes entraineurs du club, afin de transmettre son savoir, et que le le staff soit compétent le jour où il quitte le club.
  • Le Foot US ne cesse de se développer, portant en lui l'image d'un sport nouveau, voire 'exotique', ce qui sera de moins en moins le cas à l'avenir, le Foot US risque t-il d'avoir sous peu du mal à recruter?
Au contraire, comme on dit « le monde attire le monde ». Il y a des endroits où le développement est faible. Par exemple, on n’a pas mis suffisamment de moyens dans les zones urbaines sensibles pour le recrutement de jeunes. Mais comme on ne met pas de moyens dans l’emploi au sein même des clubs, on ne risque pas d’en mettre dans le développement dans les quartiers. Je pense que le foot pourrait devenir un véritable sport collectif de quartier. Le format est facilement adaptable aux city stades par exemple, et l’engouement des gamins est très fort. Ce que fait la Subway Ligue en Sarthe en est un très bon exemple. De plus, les financements publiques sont assez généreux dans ce domaine et peuvent aisément permettre le financement du projet. Le foot va rester un ovni aux yeux des français pour encore pas mal de temps, et le coté « exotique » comme tu l’appelles va demeurer quelque décennies.
  • Que penses-tu de la médiatisation de notre sport?
Nous sommes une discipline plutôt bien représentée à la TV, malgré ce que disent certains. La programmation annoncée de la nouvelle chaine de sport en vogue le prouve. On peut cependant regretter la disparition d’ESPN America mais elle n’a rien a voir avec l’audimat en France. En local, il est dur de se faire une place dans les journaux quand « la fête de fin d’année du club de soccer dans un bled du département » prend plus de place qu’un article sur un événement important organisé en local dans notre discipline. Mais là encore, il va falloir être patient, et très présents au quotidien, pour donner envie aux medias de parler de nous.



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En VO :  Ability is what you're capable of doing. Motivation determines what you do. Attitude determines how well you do it. 

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