Le club de la semaine : le Tonnerre de Brestle dernier club avant les USA
Sur Footballamericain.com, nous souhaitons donner une place au football sous toutes ces formes. Bien sûr la NFL et l'Elite sont importants à notre coeur, mais nous vibrons (comme vous) aussi souvent sur le bord des terrains de D2, de D3 ou de Régional.
Dés lors, nous avons souhaité mettre en avant chaque semaine une équipe de "nos terroirs".
Aprés les Scorpions de Longages, cap à l'Ouest afin de présenter le dernier club avant les USA : le Tonnerre de Brest.
L’histoire du foot-us à Brest
L’histoire commence à la fin des années 80 avec le club des Thunderbolts de Brest ; ce club est le premier à voir le jour sur la commune et il va exister quelques saisons, mais sans grands résultats. A l’époque, le club est l’un des tout premiers sur l’ Ouest avec les Gladiateurs de Rennes.
Après l’échec de ce club, les Tridents de Brest voient le jour et ils vont exister jusqu’à la saison 1995 ; en effet, cette année-là, et après peu de saisons sans véritables résultats, la totalité du bureau jette l’éponge pour des raisons soit personnelles, soit professionnelles, sans reprise derrière. C’est la fin du football brestois, et les quelques joueurs des 2 clubs défunts vont se tourner vers les Kelted de Quimper qui sont alors naissant. Les Kelted sont alors une équipe de copain qui évoluent en D3 et la petite dizaine de brestois fait 80 kilomètres aller-retour 2 fois par semaine pour vivre leur passion.
Mais en 2003, Brest revoit venir certains de ses « enfants » qui décident autour d’un bon repas, de recréer un club au bout de la Bretagne. En mars 2003, le club du Tonnerre de Brest voit alors le jour autour d’un groupe restreint de 8 joueurs qui font tout : membre du bureau, arbitrage, joueur, entraineurs….
Un club fier de son héritage breton
Pourquoi le Tonnerre de Brest ? Contrairement à ce que certains peuvent penser, il n’est pas ici affaire d’hommage à Hergé et à Tintin. En effet, le Tonnerre renvoit à une histoire brestoise plus ancienne, et moins gaie : a l’époque Brest « héberge » un bagne et sur les hauteurs de Brest se dresse un canon qui sert à alerter la population lorsqu’un bagnard c’est échappé ; le son de ce canon, qui lance la chasse à l’homme, est si puissant qu’il évoque la foudre d’où son nom « le tonnerre de Brest ».
Pour matérialiser encore davantage l’attachement des fondateurs de ce nouveau club à leur commune, l’équipe se pare aux couleurs de la Bretagne : le noir et le blanc ! Mais la vocation maritime de la ville n’est pas non plus négligée puisque le casque des joueurs arbore une bande bleue qui rappelle l’océan vers lequel est tournée la ville.
Un club qui avance à son rythme.
Le Tonnerre de Brest qui sait qu’il ne faut jamais confondre « vitesse et précipitation » c’est engagé depuis sa création dans une solide démarche de structuration conjointe des aspects sportifs et administratifs ; en effet, le bureau est conscient qu’une solide performance sportive ne peut exister dans la durée que si elle s’appuie sur un bureau, sur des bénévoles, sur des équipes de jeunes… c’est pour cela qu’avant d’imaginer monter en D3, le club c’est lancé il y a 4 ans dans une démarche de structuration et de développement administratif avec une recherche active de mécènes, avec des campagnes de communications dynamiques, avec une démarche en direction des scolaires et des centres de loisirs… mais aussi avec la création d’un staff médical complet (médecin généraliste, kiné, nutritionniste…). Et tout ce travail, alors même que le club était en régional, a payé : d’abord parce que le club a été reconnu par les instances régionales et qu’il a pu monter « sur tapis vert » en D3 du fait de son niveau de structuration, mais aussi parce que le club a été identifié comme solide par la municipalité et cette dernière a décidé de lui construire pour 2013 un futur stade avec une pelouse synthétique rien que pour la pratique du foot-us.
Donc depuis 2 saisons, le club évolue en D3 en Sénior, mais le Tonnerre ce n’est pas que 40 séniors : c’est aussi 25 juniors, 20 cadets et 25 Cheerleaders. Bref un groupe de 130 personnes qui s’investissent dans une logique sportive, démocratique (le bureau est réélu tous les ans par les adhérents)… le tout à l’américaine, mais aussi à la sauce armoricaine. Et lorsqu’on leur parle de D2, la réponse arrive vite : « on est très loin de tout cela ; on pourra y penser, sans prétentions, vers 2018-2020 ».
L’apprentissage de la D3.
L’objectif de la première saison du Tonnerre en D3 était simple : ne pas redescendre en régional. En effet face à des Dockers archifavoris et des caennais outsiders numéro 1 la tâche s’annonçait compliquée. Mais au final l’équipe a rendu une fiche de 5-5, avec un ultime match qui reste en travers de la gorge de pas mal de joueurs, dont le président du Tonnerre (Christophe Deudon) puisque c’est son dernier match : sur la seconde action du match, Christophe Deudon se retrouve avec la jambe en tire-bouchon et avec plusieurs fractures au niveau de la jambe ; et en quelques minutes 5 joueurs finissent eux aussi à l’infirmerie ! L’équipe est alors totalement déstabilisée. Devant l’hécatombe (des receveurs auraient du jouer en ligne offensive), les deux équipes s’entendent pour mettre fin au match.
Pour leur seconde saison, l’équipe savait que ce serait difficile car elle a perdu 700 kilos de muscles lorsque ces 5 hommes de ligne ont raccrochés les crampons (2 retraites sur blessure, 2 retraites « paisibles » et une mutation professionnelle) et lorsque leur jeune quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. a déménagé pour ses études… mais pas à ce point : en effet, lors du premiers match 4 joueurs, donc 3 capitaines quittent l’équipe pour cause de blessure ; parmi eux 2 des 3 linebackersLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive. titulaires sont forfaits pour la saison. S’y ajoute des pertes de joueurs d’expériences pour des causes professionnelles et l’équipe se retrouvent dernièrement avec une défaite « humiliante » 7-74 contre les Pionniers lors d’une dernière journée marquée par un vent à décorner un bœuf. Mais les brestois ne veulent pas se laisser abattre car derrière les séniors, il y a des juniors (double vice-champion en régional), et des cadets, qui arrivent ! Malgré tout le coaching staff n’a plus de cheveux… après faut t’il y voir un rapport de cause à effet ?
Des avantages, et des contraintes, de la vie militaire
L’an dernier Nicolas Sarkozy a envoyé les soldats français en Lybie et Afgahanistant… vous me direz, quel rapport avec le foot-us ? et bien, les membres du Tonnerre de Brest vous répondront qu’ils ont alors perdu en quelques jours 8 joueurs. En effet, personne n’ignore que Brest est une commune qui vit au rythme de la Marine nationale, et donc chaque saison, le club perd pour des durées longues des joueurs qui sont aussi des soldats. Cette année encore, le club a perdu 6 joueurs, dont 3 titulaires, sur un appel de leur régiment pour aller se déployer aux 4 coins du globe. C’est la vie des villes de garnisons, c’est donc un peu celle du club du Tonnerre de Brest.
Mais il y aussi quelques avantages : en effet, les militaires pratiquent pas mal de sport et donc cela donne une « cible » de joueurs potentiels intéressant pour une commune comme Brest, sans compter que des militaires arrivent d’autres clubs (comme les cannoniers de Toulon) au gré des mutations.
Maintenant, pour faire face au fait que près de 40% des séniors sont militaires, le club à une politique de double (voir quadruple suivant les matchs) plateau systématique : chaque poste sur le terrain est triplé et chaque joueur joue au moins à deux postes durant un match. Cela fait des lundis difficiles, mais la performance du club est aussi à ce prix.
La première championne du monde brestoise en sport collectif
S’il n’existe pas (encore ?) de section féminine au Tonnerre, l’équipe a attiré régulièrement des « filles » qui ont souhaité revêtir le casque et s’entrainer avec les garçons. Parmi elles, Gwenola Leroux a particulièrement marquée la vie du club : en effet, après renseignement pris auprès de la fédé, car le staff ne savait pas si elle avait ou pas le droit de jouer en équipé, elle s'est aligner en championnat De France Flag avec l'équipe. Ses performances et son assiduité à l’entrainement ont fait le reste : elle a été sélectionnée en 2005 pour la coupe du monde de flag en Corée et elle a ramenée (avec ses partenaires) la médaille d’or ce qui fait que le Tonnerre de Brest a amené à la commune son premier champion du monde en sport collectif.
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