Maxime Sprauel : Passion quarterback
Maxime Sprauel et Paul Durand sont deux exceptions dans le paysage des quarterbacks de l’Elite : ils sont français et occupent un poste clef qui est souvent réservé à un « import » dans les clubs de l’hexagone. Rencontre avec l'un des deux « résistants » du Football américain en France : Maxime Sprauel des Black Panthers de Thonon les Bains.
Pourquoi avez-vous choisi ce poste plutôt qu’un autre ?
Dès que j’ai commencé à jouer au Flag très tôt, j’ai lancé le ballon. Je me débrouillais pas mal et j’ai continué, je suis monté en Junior puis en Sénior Elite.
Rappelle-nous un peu ton parcours.
J’ai débuté le Flag vers 13 ans dans les jeunes sections. On a été deux fois champions de France en moins de 18 avec les Black, j’ai été double surclassé junior, période pendant laquelle j’ai perdu trois finales. En 2009 j’ai intégré l’équipe Elite, et on a perdu deux finales encore.
Je me suis pété le genou en 2009 à Canton lors des championnats du monde et j’ai connu une saison blanche du coup. J’ai découvert le championnat canadien avec les Carabins en jouant comme deuxième QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. et l’an passé je suis revenu chez les Black. Malheureusement on a laissé filer les Playoffs pour un match.
Tes performances t’ont conduites en Equipe de France également.
Dès les juniors en fait, en 2008 à Séville pour les Championnats d’Europe et l’on termine troisièmes contre les Danois. En 2009 il y a eu ma blessure aux croisés aux Etats-Unis, le championnat d’Europe en Allemagne l’année suivante et la coupe du monde en Autriche en juillet dernier.
Sur quels modèles tu t’es appuyé pour progresser ?
Il y a beaucoup de chose. Je dirais que ma formation de base c’est Larry Legault, avec qui je me suis toujours beaucoup entraîné. Après c’est vrai que cela m’a fait du bien de partir à Montréal : le coach Dougherty, qui avait entraîné les Redmen de McGill auparavant, était vraiment un très très bon coach. Il m’a apporté quelque chose de plus, une autre manière de faire et de façon de penser.
Quel QB te fait vibrer ?
Drew Brees. Je suis un grand fan des Saints depuis assez longtemps.
La formation des QB français doit-elle obligatoirement se faire par des imports ou des stages à l’étranger ?
C’est vrai qu’en France il y a quelques lacunes au niveau de la formation des QB, c’est un poste vraiment particulier et qui est très difficile à enseigner. On peut être un très bon QB sans être un coach exceptionnel. Ce qu’il faut c’est des coaches. Il y a des imports qui sont de très bons enseignants, qui arrivent à transmettre des choses. J’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir eu Larry.
C’est pour cela que c’est important pour l’Elite de faire venir des imports à ce poste ?
Je ne dirais pas ça. On fait venir des imports parce qu’il manque des formations de QB. Cela améliore les attaques mais au détriment de ça, il y a très peu de quart-arrières français capables de jouer en Elite ou en équipe de France. Il faudrait qu’il y ait plus de formation et moins d’import. Il y en a en junior qui sont très bien formés mais si on ne leur laisse pas leur chance en Sénior !
Quelles qualités doit-on posséder pour ce poste ?
La chose primordiale c’est le sang froid. Que tu sois sacké ou intercepté, tu ne dois pas perdre les pédales et pouvoir vite passer à autre chose.
Sur quels points as-tu encore à progresser ?
J’essaye de gagner en vitesse car c’est l’une de mes plus grandes lacunes. Même avant ma blessure, je n’ai jamais été quelqu’un de très très rapide. Je me suis blessé à nouveau au genou l’an passé mais ce n’est pas la raison première.
Pour la prochaine campagne internationale, vous serez en compétition avec Paul Durand pour le poste ? C’est un point positif ?
Oui. Paul va jouer QB cette année parce que Perez n’a pas renouvelé son contrat, je connais pas trop les détails mais cela s’est fait assez tard et Paul va jouer quart-arrière. C’est bien d’avoir quelqu’un qui joue receveur et qui passe QB .
Le fait d’avoir été receveur peut-il permettre de développer ses capacités de QB ?
C’est plutôt le contraire. Avoir joué QB nous aiderait à mieux jouer receveur. La plus grande difficulté des receveurs en France ou au Canada c’est pareil, c’est l’alignement par rapport à un défenseur ou à des zones. Quand tu as joué QB et que tu vas t’aligner en receveur, tu connais ces zones et c’est plus simple.
Du coup, tu passes quand receveur ?
(rires) Non je préfère envoyer la balle.
En équipe de France, il pourrait y avoir une nouvelle concurrence ?
Je pense qu’il jouera receveur et qu’il restera deuxième QB. Cela dépendra surtout de son envie de jouer à ce poste. Paul est polyvalent.