Fabien Ducousso : "la Wing-T c’est hyper fun"Entretien avec le Centre des Black Panthers

Fabien Ducousso
Fabien Ducousso
le 01/06/2013 à 14:44 par Thomas Depaepe

Les Black Panthers sont au repos ce week-end mais scruteront attentivement le match Dauphins vs Templiers pour savoir s'ils joueront à domicile ou non la demi-finale Elite. Mais profitons de ce week-end off des hommes de Larry Legault pour nous entretenir avec une des arrivées marquantes de la saison du côté de la Haute-Savoie : le centre Fabien Ducousso.

 

Peux-tu nous retracer rapidement ton parcours et les raisons de ton arrivée aux Black Panthers ?

J’ai commencé le foot en Junior chez les Castors-Sphinx du Plessis Robinson en 1994 ; après 3 ans en tant que Junior, j’ai rejoint les Argonautes d’Aix-en-Provence en 1997 pour ma 1ere année senior et j’y suis resté 15 saisons durant lesquelles j’ai joué 8 finales Elite donc 4 gagnées. A côté, j’ai aussi eu 2 ans d’expériences au sein du club danois Triangle Razorbacks de Vejle et j’y ai remporté un titre de champion du Danemark en 2006. L’an dernier, j’ai décidé de partir des Argos pour prendre un peu de recul et ma retraite… au final cela a été une saison off car le foot m’a assez vite manqué et j’ai souhaité repartir jouer en Elite. Comme j’aime bien la montagne, que la Suisse est toute proche ce qui est intéressant professionnellement, et que j’apprécie le travail de Larry Legault, j’ai pris assez logiquement le chemin de Thonon-les-Bains. Les Black Panthers sont un club bien structuré, avec un coaching staff que j’apprécie et que je respecte car des gens comme Larry Legault savent de quoi ils parlent, et j’y ai de bonnes relations avec plusieurs joueurs depuis que je les ai fréquentés en Equipe de France.

 

Comment s’est passée ton intégration dans l‘équipe ?

Cela c’est passé facilement car Thonon est une équipe très ouverte aux nouvelles recrues et qui sait leur faire une place. Le retour à la vie sportive a été moins évident : durant mon année off j’avais pris une quinzaine de kilos donc je n’étais plus au top physiquement. Les autres m’ont poussé au cul et donné un appui et des conseils afin que je retrouve la forme. Concernant l’intégration au niveau de la ligne, j’ai la chance d’avoir à mes côtés des joueurs que je connais depuis l’Equipe de France comme Xavier Vittet ou de mes saisons précédentes comme Christophe Sirouet donc ça aide forcément.

 

Ton arrivée à Thonon a aussi signifié l’arrivée dans un système basé sur la course et la Wing-T. Cela n’a pas été trop difficile car c’est une tactique qui exige beaucoup de répétitions ?

La Wing-T a des avantages et des inconvénients lorsque l’on est un homme de ligne. Coté négatif, c’est sa difficulté car il faut beaucoup de pratique pour que toute la ligne soit sur la même longueur d’onde. Lorsque vous jouez une Spread OffenseOffense
escouade spécialisée dans l'attaque.
, en tant qu’homme de ligne vous avez besoin de 2-3 semaines pour intégrer le gros des jeux, mais avec une Wing-T et donc beaucoup de courses, vous avez besoin de beaucoup plus de temps et le climat en début d’année n’a pas favorisé ce travail de longue haleine. Mais côté positif, la Wing-T c’est hyper fun en tant qu’homme de ligne : il y a pas mal de décrochements et donc c’est un plaisir de pouvoir suivre l’action, d’avancer et d’aller chercher les défenseurs. Donc un message perso : si vous êtes OL et que vous voulez avoir du fun, faites le combine des Black Panthers le 27 aout à Thonon !

 

Vous avez aussi été assez handicapés en début de saison par la blessure de Maxime Sprauel.

Tout à fait, car si les Black Panthers ont plutôt une tendance à beaucoup courir, les défenses adverses ne sous-estiment pas non plus Maxime car elles savent qu’il peut lancer. Or quand il était blessé, les défenses n’avaient qu’à se mettre à 9 dans la boite pour nous contrer et forcément c’était plus difficile, mais Mathieu Brugiére le QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
remplaçant a su tenir sa place et nous a maintenus en route jusqu’au retour de Max.

 

Le succès de votre ligne est évident cette saison, et les performances des coureurs s’en ressentent clairement.

Ce que je peux dire c’est : Merci à Stephen Yepmo car en marchant si bien il attire un peu l’attention sur nous dans le bon sens. Nos coureurs (Steph, Alex et Dimitri) nous remercient et nous félicitent à chaque fois qu’ils réussissent un gros jeu et c’est motivant pour nous de sentir leur reconnaissance ; en plus le fait qu’ils attirent l’attention sur nous est une belle récompense. En tant qu’homme de ligne, on te voit souvent plus par tes erreurs, les sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
que tu concèdes par exemple, alors que là on a une attaque qui nous met en valeur grâce à notre jeu au sol et la Wing-T.

La ballade des gens heureux
La ballade des gens heureux (Guillaume Mouchet)

Après un début de saison difficile, vous venez d’accrocher les playoffs en Elite. Quel est l’état d’esprit dans l’équipe ?

Les playoffs étaient un minimum pour tous ceux qui ont échoué l’an dernier en finale. Cela fait 3 finales perdues pour une génération aux Black Panthers, retourner à Charlety était donc essentiel et on a à cœur d’y briller. On est donc très content d’avoir acquis notre place en playoffs, mais il faut faire attention à ne pas tomber dans la suffisance : en effet, on sort de 3 matchs avec plus de 40 points marqués et des rencontres européennes assez faciles mais ça ne veut pas dire que tout sera facile.  Nos adversaires nous attendent de pied ferme et il va donc falloir que l’on se prépare à des combats très difficiles sur le terrain. D’ailleurs en Europe, je pense que les Danois offriront une solide opposition car ils ont battu Sollerod assez sèchement en championnat alors que Sollerod est le vainqueur de l’EFAF Cup l’an dernier.

 

Dans ton cas, je suppose que le fait d’aller chercher le titre Elite est un objectif personnel car ça fait déjà de nombreuses années que tu n’as pas soulevé le casque de diamant.

La dernière fois c’était en 2002 donc forcément je veux y retourner et puis de toute manière quand on fait de la compétition on vise le titre, on n’est pas là pour être spectateur.

 

Vous avez fait beaucoup de déplacements dernièrement… est-ce que cela n’a pas fatigué l’équipe ?

Cela fait 8 week-ends que l’on est sur les terrains et on a fait des déplacements très longs comme Amiens ou Amsterdam mais le coaching staff a bien préparé ce rythme avec des entrainements adaptés pour la récupération et la gestion de la fatigue. En plus, nous avons un week-end off qui arrive et ça va nous faire du bien pour aborder les deux demi-finales Elite et EFAF… et qui sait on jouera peut être les deux à domicile car si en Europe c’est sûr, en cas de victoire des Templiers à Nice, ou une victoire des Spartiates sur le Flash, on recevra aussi en Elite.

 

Avec  ton retour sur les terrains Elite, tu as encore un regard sur l’Equipe de France Senior ? Ou tu te contentes de ton rôle de coach en Equipe de France Junior ?

En tant que joueur, lorsque je suis arrivé à Thonon, mon objectif était de prendre du plaisir et de jouer. L’Equipe de France n’était pas mon objectif car je savais que je ne pourrais pas forcément faire les prochaines campagnes européennes et mondiales dans les années qui viennent et je n’étais pas sûr du tout du niveau que j’aurais sur la saison. Concernant les Juniors, j’ai fait beaucoup de coaching durant mes années aux Argonautes, et donc lorsque les coachs Olivier Moret et Steeve Guersent m’ont offert de venir entrainer les Juniors tricolores j’ai sauté sur l’occasion. Ça me plait énormément car j’aime partager mon expérience avec des joueurs qui sont demandeurs d’apprendre et de progresser.

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 La force est importante. Mais la première chose est de connaître votre adversaire. Si vous le connaissez lui et ce qu'il aime faire, et que vous essayez de l'en empêcher, de le forcer à tenter autre chose, alors vous avez déjà remporté la moitié de la bataille.  – Jonathan Ogden

En VO :  Strength is important. But the number one thing is knowing your opponent. If you know your opponent and what they like to do, and you try to take that away from them, force them to another move, then that's half the battle right there. 

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