Steelers - Patriots : mes enseignements
Voir toutes les infos de ce match (articles, statistiques, play-by-play...)
Histoire de me faire des amis pour l’hiver, je me livre a un bilan « critique » du match Steelers-Patriots.
Depuis 2 mois et leur défaite humiliante contre les Ravens, les Steelers ont été moqué, et leur bilan de 5-2 ridiculisé : leurs 5 victoires l’ont été contre des équipes de seconde zone (Seattle, Indianapolis, Tennessee, Jacksonville, Arizona) et leur deux défaites logiques contre des équipes plus fortes qu’eux (Baltimore et Houston). On a aussi dit de l’équipe qu’elle ne savait plus courir, qu’elle ne savait pas arrêter les coureurs adverses (même si Chris Henry ou Maurice Jones-Drew ont passés une sale après-midi face à eux)… ou que la ligne offensive pourrait être suisse tellement elle ressemble à un gruyère.
Rien de tout cela n’est 100% faux, mais rien n’est non plus réaliste.
De leur côté les Patriots étaient donnés comme archi-favoris avant la rencontre : Brady n’avait-il pas toujours gagné face à Pittsburgh depuis 2004 ? Comment la défense des Steelers aurait pu tenir face à leur attaque stellaire (la meilleure statistiquement de la ligue) où Hernandez est un morceau de choix difficile à mettre au sol tout comme Dan Gronkowski (pensons à l’image de Polamalu faisant du rodéo sur son dos en tentant de le mettre au sol) ? Green-Ellis n’est-il pas un coureur versatile capable de convertir des third-downs décisifs ? Et comment Dick Lebeau qui n’a jamais trouvé la clé pour contrer Bill Bellichick aurait pu la trouver cette fois ?
A ces interrogations, Pittsburgh a répondu de la manière suivante : en misant tout sur l’attaque aérienne, en monopolisant le cuir et en pratiquant une couverture aérienne rapprochée durant tout le match quite a empiler les corners comme Cortez Allen ou Ryan Mundy (ce qui est une tactique inédite pour eux)… pourtant tout aurait pu tourner en faveur des Pats car après la blessure de LaMarr Woodley les black-and-gold n’étaient plus en capacité de mener des BlitzsBlitz
tactique défensive où les défenseurs sont chargés d'aller sacker le QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. ou de plaquer le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).. le plus tôt possible afin d'infliger une perte de terrain à l'attaque. Mais il y a un risque : la défense doit être rapide car sinon elle s'expose à une passe longue. efficaces (exception faîte le dernier ou Keisel force le fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.). Voici donc mes « morceaux choisis » et mes enseignements de la rencontre entre 2 très probables équipes de playoff car coté AFC les bonnes équipes manquent à l’appel.
No Huddle Offense
Une semaine après s’être épanché dans la presse sur sa frustration à ne pas pouvoir appeler de No-Huddle OffenseOffense
escouade spécialisée dans l'attaque. à sa guise, Roethlisberger a eu l’occasion de prouver ce qu’il pouvait en tirer ; en effet, Bruce Arians lui a remis les clés à plusieurs reprises dans le match et Big Ben avait toute latitude : il choisissait la formation, le placement de certains joueurs et le jeu appelé. Cela a été plutôt efficace contre les Patriots car les locaux n’ont jamais confondu vitesse et précipitation : la preuve malgré la No Huddle Offense, l’action ne partait en général que dans les dernières secondes. Difficile de dire si cela peut devenir une base du jeu offensif des Steelers, mais en tout cas Roethlisberger a prouvé qu’il savait en faire bon usage.
Les Steelers : une équipe au sol ?
L’an dernier, Art Rooney avait posé un ultimatum à Mike Tomlin : les Steelers devaient redevenir une équipe jouant un jeu au sol puissant… mais l’an dernier et le début de saison actuelle n’est pas concluant sur le jeu au sol. Qu’à cela ne tienne, Bruce Arians a laissé les clés du match à son pivot Ben Roethlisberger et appelé 50 passes (36 réussies) ce qui établit un nouveau record pour Pittsburgh. Exit donc le jeu au sol (Mendenhall est clairement un "supporting cast" et non plus une tête d'affiche) cette semaine, même si je ne doute pas de revoir un jeu au sol dans 3 semaines (au plus tard).
Si globalement le bilan est positif, il y a quand même des points d’alertes : Big Ben a lancé une interceptionInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire). sur Gary Guyton en sous-dosant un ballon pour Emmanuel Sanders et surtout en fin de match les Steelers ont perdus l’occasion d’un field-goal (qui leur aurait donné 9 points d’avance) en tentant 2 actions de passes qui ont conduit à des sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain). (qu'a pris avec sagesse Roethlisberger).
Une défense des Pats loin d'être impériale
Après les victoires contre les Jets et les Cowboys, Vince Wilfork expliquait que la défense des Pats « allait de mieux en mieux » ; force est de constater que c’était un mirage et que la performance venait davantage du fait que Mark Sanchez et Tony Romo allaient de pire en pire que l’inverse. En effet sur le match de ce week-end, la défense n’a jamais su déstabiliser durablement Roethlisberger qui signe plus de 360 yards lancés (les Pats ont pris plus de 300 yards aérien en moyenne depuis le début de l’année) et qui surtout a souffert contre la jeune triplette Wallace-Brown-Sanders. De ce fait, les Steelers ont été 39 minutes en attaque (soit 2 fois plus que les Pats) ce qui a forcément compliqué la tâche à l’attaque. L’autre exemple du nauffrage est le fait que les Steelers ont réussi 10 de leur 16 third-down et 5 de leur 5 3éme downs de plus de 5 yards avec un 3éme et 11 capté par Miller (pour 15 yards), un 3éme te 15 capté par Emmanuel Sanders (pour 17 yards) et un d’Antonio Brown sur 3éme et 12 (19 yards captés). Pire encore c’est la défiance à l’encontre de l’escouade défensive dans les rangs mêmes de l’équipe.
Une preuve? 2minutes40 à jouer, 3 temps-morts pour les Pats, l’arrêt automatique des 2 minutes et Bill Bellichick demande le… onside kick. Si cela n’est pas un aveu de non confiance dans le niveau de la défense, je me demande ce que cela est ! Après le match Bellichick a expliqué « j’avais confiance dans ce jeu. Nous pensions l’exécuter à merveille et avoir la chance d’avoir le cuir » soit en mode non langue de bois : « Je pense que la défense n’aurait pas pu faire le three-and-out nécessaire ».
Après je ne jette pas la pierre à l’homme au Hoodies gris car c’est clair qu’a part 2-4 joueurs (Vince Wilfork, Pat Chung et dans une moindre mesure Jerod Mayo et Gary Guyton), le 11 défensif est loin du meilleur niveau puisque seuls surnagent de temps en temps Rob Ninkovich, Devin McCourty ou Andre Carter sont correct mais sans plus. Et par respect pour lui, je ne parle pas d’Albert Haynesworth qui est aussi visible que Chad Ochocinco. Sur cette question de faiblesse de la défense, il me semble que le coach des Pats paye sa gestion de l’effectif : licenciement de James Sanders et Leigh Bodden (Meriweather a lui été libéré à raison à mon sens) et la mise en place d’un schéma défensif 4-34-3
formation défensive avec 4 linemen et 3 linebackers. qui a perdu Mayo et dans lequel le front-four peine.
Seul point positif pour la défense de New England : les 2 "stops" réalisés dans leur derniers yards qui ont forcés les Steelers à 2 field-goals.
LaMarr Woodley : la machine à sack est lancée
Avec 3 linebackersLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive. Out dont James Harrison et leur mentor James Farrior, les Steelers ont dû aller chercher Sylvester et aligner depuis quelques matchs Lawrence Timmons à l’extérieur. Cela a clairement impacté leur production défensive car Timmons a du mal a être aussi performant à l’extérieur (alors qu’il est dominant à l’intérieur) mais Woodley sauve grandement le bilan car après quelques matchs en dedans (avec des errements coupables contre les Texans par exemple qui coûtent une grande partie de la victoire) il est (re)devenu le linebacker ultra puissant que les fans aiment voir évoluer avec 7,5 sacks sur les 4 dernières rencontres.
Lorsqu’il était à Michigan, un maillot très populaire (que je cherche soit dit en passant) proclamait « Guns don't kill people. LaMarr Woodley kills people »… et clairement ce week-end il a « tué » Tom Brady en bénéficiant à plein d’un système tactique en sa faveur au sein duquel Ziggy Hood a une grande mission : lui ouvrir des gaps.
Sur le match il réalise 2 sacks, dont celui de 14 yards qui a mis New England hors du coup et rendu le cuir à l’attaque locale qui pouvait alourdir le score de 10-0 avant la mi-temps (ce qu’elle n’a pas fait car Guyton a intercepté le cuir), et surtout il a mis une pression constante sur Tom Brady. Lorsqu’il s’est blessé, Woodley a énormément manqué à sa défense et cela explique en bonne partie le retour en jambe de Tom Brady dans le dernier quart-temps. Satisfecit aussi à Brett Keisel qui aura attendu la derniére minute pour faire son action : forcer un fumble de Brady que le Tasmanian Devil a poussé dans la endzone en roublard.
2 semaine de suite la même ligne offensive… et Starks comme homme de base
Max Starks, Ramon Foster, Maurkice Pouncey, Chris Kemoeatu et Marcus Gilbert sont de gauche à droite les 5 hommes de ligne qui ont joué les deux derniers matchs pour Pittsburgh. Et cela fonctionne plutôt pas mal grâce à un « revenant » qui est le chouchou de Roethlisberger : Max Starks. Ce dernier a été aligné contre les Cards alors que l’encre était à peine sèche sur son contrat (il n’a fait que 3 entrainements avant la rencontre, soit 3 entrainement pour l’année et demi qui vient de s’écouler) et ce week-end encore il a énormément stabilisé l’équipe car même s’il concède seul un sack, il a été très bon sur son côté gauche.
Une ligne fébrile coté New England.
4 false starts, 3 sacks et un paquet de fois au Brady a été pris à la gorge, sans compter une protection de course moyenne ; voici le faible bilan de la ligne offensive des visiteurs. A leur décharge il y avait le bruit omniprésent des fans du Heinz Field qui a perturbé l’annonce et la feinte de Troy Polamalu qui a créé 1 faux départ de Logan Mankins en faisant semblant de vouloir sauter au-dessus de la ligne ; ce faux départ ayant conduit à un puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire. de Zoltan Mesko.
De son côté Sebastian Vollmer qui était attendu comme le messie aprés deux derniers matchs durant lesquels les "Ryan Brothers" avaient mis à mal la ligne et forcés 7 sacks et 13 hits sur Brady. Le rookie Solder avait en particulier montré ses limites (aprés un bon début de saison) et donc Vollmer était attendu. Mais pour son retour de blessure au dos, le joueur allemand a bien réussi un bon coup en sautant à la suite de Chris Carter qui avait enfreint la zone d’avantage… mais il a aussi et surtout concédé 2 sacks (dont celui qui a amené le safetySafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon punt.
2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen. suite au fumble de brady) et 2 false start.
Pour finir, je citerai quand même les 2 grosse fautes des Steelers qui vont leur valoir a raison des amendes : le helmet-to-helmet gratuit de Ryan Clark et le facemask (enfin j'ai eu l'impression) de Polamalu lors d'un tackle sur Wes Welker. Par contre le coup de roublard de Polamalu qui améne le Safety ne sera pas sanctionné, et fera parti comme bien d'autres actions, de sa légende!
Voir toutes les infos de ce match (articles, statistiques, play-by-play...)
1 | 2 | 3 | 4 | OT | Final | |
Pittsburgh | 7 | 10 | 3 | 5 | 0 | 25 |
New England | 0 | 10 | 0 | 7 | 0 | 17 |
Articles liés
- Les Steelers neutralisent Tom Brady (31/10/11 23:32)