Sébastien Sejean : « Les Rams ont une chance de gagner ! »
Voir toutes les infos de ce match (articles, statistiques, play-by-play...)
A deux jours de l’International Series à Londres entre New England et Saint Louis, FA.com a rencontré Sébastien Sejean. L’ancien joueur des Rams pendant un an et demi, de 2008 à 2009, revient sur son expérience dans la franchise du Missouri et nous livre son point de vue sur la rencontre de dimanche. Interview !
FA.com : Sébastien, quels souvenirs tu retiens de ton expérience avec les Rams ?
Sébastien Sejean : Sportivement, elle a été excellente. Maintenant la NFL reste la NFL. Chaque semaine, il y a une rotation dans l’effectif ou le coaching staff. La direction n’est pas « cool » en soi, mais d’un autre côté, cela fait partie du business. J’ai aussi appris énormément par rapport aux joueurs là-bas. Dans une équipe pro, il y a des joueurs cadres et ceux qui étaient là-bas étaient de très bons gars, avant d’être de très bons joueurs comme Steven Jackson, qui je pense est l’un des derniers cadres de l’équipe. Marc Bulger, Léonard Little ont arrêté. J’ai beaucoup appris en dehors du terrain grâce à des joueurs comme eux. Cela reste donc une très bonne expérience et cela m’aidera tout au long de ma carrière.
Tu as gardé des contacts là-bas ?
Oui bien sûr. Je suis souvent en relation avec Chris Draft, qui a arrêté et qui s’occupe du développement du football aux Etats-Unis chez les jeunes, dans les ligues amateurs à travers « USA Football ». On s’envoie également souvent des messages avec Tory Hall et Steven Jackson. J’échange aussi avec Bret Romburg, un centre qui est passé par Hurricanes lorsque Miami dominait notamment avec Jonathan Vilma. Je suis souvent aussi en relation avec Lance Ball, RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).. aux Denver Broncos, et qui était en practice squad avec moi. On était co-chambreurs, ça nous a permis de tisser des liens. C’est étrange mais j’ai encore plus de contacts avec des partenaires quand j’étais en NFL qu’avec des joueurs de ma période universitaire. C’est un peu contradictoire.
Ils suivent un peu ta carrière ?
Quand j’étais au Texas cet été avec les Juniors, il y avait Chris Draft et puis l’ancien coach des QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs., Al Saunders et Terry Shea aussi. Régulièrement, on discute sur le développement du football aux Etats-Unis mais également en Europe et en France. Il est déjà venu l’année dernière en Suède pour discuter avec Tommy Viking (Président de l’IFAF). Footballistiquement, un peu moins. Je suis en Europe, eux aux Etats-Unis, la relation ne se fait pas forcément.
Les Rams restent « ton équipe » ?
Je n’ai aucune équipe attitrée mais c’est vrai que j’ai un faible pour eux. Avec la saison 2009 où ils ont failli faire les Playoffs, j’étais derrière eux car il y avait à ce moment beaucoup de joueurs que je connaissais et je savais qu’ils bossaient durs pour y arriver. Depuis mon départ, à part une bonne saison en 2009, ils ont eu du mal. L’équipe ne performe pas alors que l’organisation s’arrache pour. Avec le nouveau head-coach, Jeff Fisher, une nouvelle politique a été mise en place et je ne pense pas qu’ils puissent descendre plus bas que lorsque j’y étais en 2008. Ils ne peuvent que progresser.
Sur quels points devraient-ils progresser ?
Sur la stabilité, justement. Il y a eu un head coach en 2009 qui a fait un bon travail et les deux années suivantes, l’alchimie n’a pas eu lieu. Il est très dur de voir des joueurs rester dans cette franchise. Les deux joueurs qui mènent la défense sont Chris Long (2008) et James Laurinaitis, le linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive. qui est arrivé d’Ohio State (2009) : normalement les cadres d’une équipe doivent avoir 10-12 ans. Un exemple, Ray Lewis. Une équipe a besoin de joueurs comme lui et ce n’est pas le cas aux Rams. A part Steven Jackson, il n’y a pas de joueurs établis depuis longtemps. Soit l’équipe les laisse partir, soit ils ont envie d’aller ailleurs. Après, il y a peut-être un problème financier, je ne sais pas. A d’autres positions, il faut que des joueurs émergent.
Est-ce que Saint-Louis souffre d’un problème d’attractivité ?
Il ne faut pas se le cacher. Aux Etats-Unis, en 2008, la crise économique a fait des dégâts en NFL aussi et les joueurs européens et étrangers en ont pâti. La ville de Saint Louis est belle mais elle n’est pas aussi attractive que San Francisco ou les villes des côtes Est et Ouest. Il y a un problème également financier au niveau des taxes. Il ne faut pas oublier que l’Etat du Missouri dispose du Medical Care et que les impôts sont plus importants là-bas : des taxes sont prélevées à la source et cela amène un problème d’attractivité pour les joueurs. Saint Louis et surtout les Rams doivent mettre en avant leur histoire, c’est une franchise qui a voyagé (Los Angeles, Indianapolis) beaucoup mais qui a perduré dans la Ligue.
Quel est ton pronostic pour ce match ?
Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Le fait que ce soit un terrain en gazon et que le temps soit très humide, cela risque de se jouer à la course. Les Rams ont une chance de gagner. Les Patriots arrivent préparés, dans une dynamique de victoires. En cas de succès les Rams auraient une fiche nulle (4-4) et pourraient éventuellement jouer les Playoffs. Ils disposent d’un effectif homogène, sans individualité qui sortent du lot. Sur le long terme, cela peut être un atout par rapport à des franchises qui vont avoir des titulaires blessés, ou à cours de forme.
Le calendrier leur serait favorable ?
En voyant les 49ers et les Seahawks, ils sont un cran au-dessus. Il n’est pas exclu qu’en cas de victoire de ce week-end les Rams croient en leur valeur. A partir de là, ça ouvre des perspectives possibles. Cela demandera d’énormes efforts à Sam Bradford et Steven Jackson.
Jackson est l’atout principal de St-Louis pour ce match ?
C’est la plus grosse arme de l’équipe chaque année. En terme de productivité, Saint-Louis a un taux de productivité très faible lorsqu’il est absent. En 2008, lorsqu’il était blessé, on a fini avec seulement 2 victoires. Son apport est énorme. Il a toute la capacité physique pour y arriver mais il faut que les joueurs autour sortent de leur coquille et prennent leurs responsabilités. Un O-line doit sortir du lot et faire peur aux autres équipes : ce n’est pas encore le cas. Si Steve veut jouer les Playoffs, ce qu’il n’a fait qu’une fois dans sa carrière lors de sa première année, il devra prendre la responsabilité sur ses épaules.
Jouer à Wembley peut avoir un effet sur les deux autres équipes ?
Enormément. Cela dépendra de la capacité des équipes à encaisser le voyage, le décalage horaire… Les Rams ont anticipé le coup en arrivant lundi. Les équipes de Foot ne sont pas habituées comme les équipes de hockey ou de basket à jouer tous jours ou les deux jours. Il y a un train quotidien qui va être perturbé pendant deux semaines. L’effet domicile ou extérieur, les deux équipes vont jouer à l’extérieur. L’état du terrain sera une variable également. Il y aura une perte d’appuis rapidement après 7-8 jeux avec la pelouse humide. Tout ça va influer sur la rencontre. Dommage que ce match ne soit pas plus tôt et faire une sorte de passerelle avec la pré-saison.
Aurais-tu aimé jouer un match à Wembley ?
En Europe, oui bien sûr. Comme on dit l’Angleterre, c’est une île, ce n’est pas l’Europe (rires…). Pour tout joueur européen, comme Sébastien Vollmer, le défenseur des Patriots, je ne pense pas que ce soit son premier match à Wembley mais cela doit être un plaisir d’évoluer proche de sa famille, de son pays. Cela aurait été un plaisir.
Tu iras voir une prochaine rencontre à Londres ?
Tout dépend. Je termine ma formation de DE (Diplôme d’entraineur). Peut-être l’année prochaine ? Si le match est placé plus tôt dans la saison… ce serait intéressant.
Voir toutes les infos de ce match (articles, statistiques, play-by-play...)
1 | 2 | 3 | 4 | OT | Final | |
Los Angeles | 7 | 0 | 0 | 0 | 0 | 7 |
New England | 7 | 21 | 10 | 7 | 0 | 45 |