Manning MVP ? C'est fait !

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le 02/01/2009 à 00:00 par Pierre-François Flores
Mise à jour du 25/10/2010 à 17:48

C'est officiel depuis quelques minutes. Peyton Manning est devenu pour la troisième fois de sa carrière le MVP de la saison régulière.
Comme à son habitude, ses premiers mots vont à ses coéquipiers : Je sais que c'est une récompense individuelle mais, vraiment, mon avis est que c'est une récompense collective.

Il obtient 32 des 50 voix et devance :
- Chad Pennington (QB Miami) : 4 voix
- Michael Turner (RB Atlanta) : 4 voix
- Adrian Peterson (RB Minnesota) : 3 voix
- James Harrison (LB Pittsburgh) : 3 voix
- Philip Rivers (QB San Diego) : 2 voix
- Chris Johnson (RB rookie, Tennessee) : 1 voix
- Kurt Warner (QB Arizona) : 1 voix

Il rejoint dans l'histoire récente, Brett Favre comme triple MVP.

Retrouvez la liste des MVP dans la rubrique Trophées et Récompenses.

Manning MVP ?

A 5 jours du début des playoffs, l'heure est au premier bilan de la saison régulière. Tandis que certaines équipes déçues font déjà le ménage au niveau de leur staff technique, une autre partie de la NFL cherche son Most Valuable Player.

Un choix facile ces derniers temps

Le choix a été relativement simple ces dernières saisons. Soit un quarterback est sorti du lot avec un rating ou un nombre de touchdownsTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
ahurissant (Brady en 2007, Manning en 2004), soit un running back a crevé l'écran et les défenses avec près de deux kilomètres avalés ou avec plus 25 touchdowns marqués. Quand en plus son équipe remporte la division voire la conférence après 17 matchs, la chose est entendue.

QB ou RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
? Mais les autres ?


C'est un des problèmes de cette distinction. Le panel de journalistes américains qui élit le MVP oublie régulièrement les autres postes. Ainsi il faut remonter en 1986 pour voir le dernier défenseur récompensé, à savoir le célèbrissime linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
des New York Giants : L.T., Lawrence Taylor.
Même lors de l'année 2000, où la ligue était dominée par la puissante défense des Ravens, le MVP va à un RB, Marshall Faulk (Rams). Ray Lewis (linebacker Ravens) est tout même sacré meilleur défenseur de la saison et MVP du Super Bowl XXXV.

Cette saison, plusieurs défenseurs ont été sous le feu des projecteurs :
- le Cowboy DeMarcus Ware enregistre 20 sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
, soit 2,5 de moins que le record de Michael Strahan
- le DT des Titans Albert Haynesworth a été prépondérant dans la défense contre le jeu au sol (51 plaquages pour 8,5 sacks).
- le LB des Steelers James Harrison a plaqué à tout va (101), sacké 16 QBsQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
et forcé 7 fumblesFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
.
- et enfin, peut être celui qui mériterait le plus ce titre, le safetySafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
.
2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen.
des Ravens, Ed Reed, qui gobe 9 passes, les remonte en moyenne pour 29,6 yards dont 2 pour le TD.

Malgré tout, il y a peu de chance de voir un de ces joueurs désigné.

Voyons du côté des coureurs...

Exit les défenseurs, exit les receveurs (finalement si un receveur brille, c'est grâce à son QB diraient certains), voyons du côté des running backs. Le tiercé de tête en terme de yards est le suivant :
1. Adrian Peterson (Minnesota) 1760 yards
2. Michael Turner (Atlanta) 1699 yards
3. DeAngelo Williams (Carolina) 1515 yards
Leur impact sur leurs équipes respectives est indéniable. Le premier a été le contrepoids d'une attaque aérienne en difficulté (même si l'avènement de Tarvaris Jackson leur a fait du bien). Le second a permis à son QB rookie Matt Ryan de briller en toute sérénité. Enfin, le dernier termine la saison en boulet de canon et totalise 18 TDs, 5,5 yards par course et 5 de plus de 40 yards. Il est premier dans ces trois catégories. Ses performances ont aidé les Panthers à finir n°2 de la NFC.

... ou des passeurs

Philip Rivers domine la ligue avec la seule évaluation au-dessus des 100 (105,5) mais la saison en demi-teinte de son équipe et la qualification miraculeuse l'écartent certainement.
Chad Pennington est client sérieux mais son manque de charisme et son jeu peu spectaculaire auront peu de chance de séduire. Pourtant, il est n°2 au rating avec 97,4 et n'a lancé que 7 petites interceptionsInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
: une qualité importante pour aller loin en playoffs.
Drew Brees a lancé pour 5069 yards, soit 16 de moins que la marque de Dan Marino de 1984. Mais son équipe a tragiquement manqué ses déplacements et termine à la dernière place de la NFC Sud. Rédhibitoire.
Kurt Warner a déjà 3 MVP à son actif. Deux en saison régulière (1999 et 2001) et celui du Super Bowl XXXIV. Il a permis aux éternels losers qu'étaient les Cardinals de remporter leur premier titre de division depuis 33 ans. Il termine avec une évaluation de 96,9, la troisième de la ligue et a lancé 30 touchdowns et 4583 yards. Problème, Arizona ne fait pas peur. La faiblesse de la NFC Ouest leur a permis de faire le grand chelem : 6 victoires en 6 matchs. Ils ont donc un bilan de 3v-7d dans les autres matchs. Il lui manque donc un ingrédient essentiel pour prétendre au MVP.

Manning favori pour un troisième titre

Il reste naturellement un quarterback, et c'est le favori d'un grand nombre d'observateurs : Peyton Manning.
Déjà sacré deux fois en 2003 (avec Steve McNair) et en 2004, il est en lice pour en remporter un troisième. Il rejoindrait alors Brett Favre dans l'histoire récente, qui avait réalisé le triplé de 1995 à 1997. Voyons pourquoi le titre ne devrait pas lui échapper.

Ses statistiques

Aucune d'entre elles n'est exceptionnelle ou ne sort des standards auquels Manning nous a habitués : 27 touchdowns, 12 interceptions, 4002 yards et un rating de 95.
En effet, d'un point de vue de l'évaluation, c'est sa plus mauvaise saison depuis 2002. Cette même année, il lance pour 27 TDs également et a toujours fait mieux depuis. En terme de yards, seul 2005 a été en deçà.

De la même manière, les Colts dans leur ensemble sont en régression. 12 victoires contre 13 les saisons précédentes et la perte de leur couronne de l'AFC Ouest qu'ils détenaient depuis 6 ans.

Une statistique mérite que l'on s'attarde un instant. Celle du nombre de yards lancés. C'est la 9ème fois en 11 saisons de carrière que Peyton franchit le cap des 4000 yards. Son dauphin, Dan Marino, en a 6.
Il n'a raté la marque que lors de son année de rookie (1998 : 3739 yards) et en 2005 (3747 yards) où il n'avait lancé que 14 passes lors des deux derniers matchs.

Son impact sur le jeu

C'est bien cet aspect qui lui vaut l'admiration de ses pairs. Aucun autre joueur dans la NFL n'a autant d'impact sur son équipe que Peyton Manning.
Opéré à deux reprises du genou lors de l'inter-saison, il manque la majeure partie de la préparation. Dans un sport où les automatismes receveurs-QB sont primordiaux, ce n'est évidemment pas une bonne chose pour les Colts.
Dans ce contexte, la saison 2008 commence moyennement et les voici 3ème de leur division avec 3 victoires pour 4 défaites.
Le jeu de courses est déjà inexistant (79,6 yards par match, seuls les Lions ont fait pire) et la ligne offensive est décimée. Plus que jamais attendu par les défenses, Manning conduit son équipe à 9 succès de rang, élevant son niveau de jeu à quasiment chaque sortie. Beaucoup de victoires sont serrées mais elles auraient été défaites sans sa science du Money Time.
Tout commence réellement lors du choc de la 9ème semaine à domicile contre les Patriots (v 18-15). Puis c'est un déplacement victorieux (24-20) dans l'antre des Steelers (5 passes de TD sur ces 2 matchs). Contre Houston, il passe pour 320 yards. Lors des 5 matchs suivant, il complète 77% de ses passes à 130/168, dont 17 consécutivement contre les Jaguars.
Enfin, il signe sa saison par un 7/7, un TD et la barre des 4000 yards passée dans une dernière rencontre pour du beurre contre les Titans.Retrouvez la liste des MVP dans la rubrique Trophées et Récompenses

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 S'ils jouent salement, alors vous jouez salement aussi.  – Lawrence Taylor

En VO :  If they play dirty, then you play dirty. 

Citation réelle proposée par Guillaume. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !