CM2015 - Qui est cette sélection des Etats-Unis ?

Les USA : grands favoris à leur propre succession
Les USA : grands favoris à leur propre succession
le 15/07/2015 à 20:33 par François-Noël Martin

L’équipe de France affrontera cette nuit les Etats-Unis en demi-finale du championnat du monde de football américain. Ce duel, qui sera une première dans l’histoire de la compétition, est une belle occasion pour nous intéresser à cette sélection américaine et d’en savoir plus sur son fonctionnement.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’équipe des Etats-Unis n’est pas une sélection des meilleurs joueurs américains évoluant en NFL et en NCAA. Malheureusement pour le prestige de la compétition, car on peut regretter qu’un championnat du monde ne se joue sans les meilleurs athlètes de la discipline. Ou heureusement pour l’intérêt de l’épreuve, qui se transformerait en une promenade de santé pour cette formation qui survolerait largement les débats. Pour expliquer ce fait, on pourrait penser que l’approche de la saison de football outre-Atlantique y est forcément pour quelque chose : les franchises et les universités sont depuis peu en pleine préparation des prochaines festivités, et le risque de blessure d’un joueur avec l’équipe nationale est alors considéré comme bien trop important pour qu’il puisse s’engager dans cette compétition. Ce sont d’ailleurs ces “employeurs” qui ont le dernier mot dans la décision : si, par exemple, l’équipe de France ne peut compter dans ses rangs des éléments comme Anthony Mahoungou, Gustave Guilloux ou Alex Marquignon, c’est que leurs facs respectives ne leur ont pas délivré un “bon de sortie” pour prendre part à ce championnat du monde.

La véritable raison est toute autre et vient de la politique sportive mise en place par USA Football, la fédération représentant les Etats-Unis au sein de l’IFAF et en charge de la gestion de ses équipes nationales de football américain. Cet organisme a imposé des critères assez stricts concernant la composition de sa sélection senior. Les joueurs souhaitant l’intégrer doivent notamment être diplômés de leur collège, avoir évolué dans l’une des divisions NCAA ou NAIA, et ne pas être professionnels dans une ligue américaine ou canadienne. Les rênes de la sélection ont été confiés cette année à Dan Hawkins, un coach expérimenté qui a fait ses classes en NCAA avec Boise State et Colorado. Ce Californien a connu ses heures de gloire entre 2002 et 2005 à la tête de Boise State, avec un bilan de 53 victoires pour 11 défaites et quatre titres consécutifs de la Western Athletic Conference. Son équipe est restée invaincue durant trois de ces saisons et a enchaîné 31 rencontres sans défaite, un record dans les annales de la conférence.

Une fois le Head-Coach nommé, le processus de sélection des joueurs est ensuite un peu plus classique, avec des camps organisés pour permettre aux entraîneurs d’évaluer et retenir les éléments qu’ils jugent intéressants. Ces événements étant assez discrets, la plupart des joueurs invités font partie des réseaux du coaching staff pour leur faciliter la détection. On retrouve également des prétendants répondant à une “stratégie locale” pour drainer un peu de médiatisation régionale, avec cette année la présence de Kevin Burke et Luc Meacham, anciens quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
et receveur de Mount Union, l’université voisine de Canton où se déroulent ces championnats du monde.

Comme en 2007 et en 2011, on peut compter dans l’effectif de cette sélection américaine un grand nombre de joueurs ayant évolué dans des universités réputées de première division NCAA, comme Stanford, Texas Tech, Oregon State, Iowa State ou Boise State. Certains d’entre eux ont tenté leur chance en NFL, mais n’ont pas connu le succès espéré lors du Combine ou de la Draft. Cette sélection américaine représente donc pour eux une bonne opportunité de jouer un peu plus au football avant de prendre leur retraite sportive, ou de compléter leur CV pour ensuite rejoindre une ligue mineure ou un championnat étranger. Malheureusement, leurs chances d’intégrer une des 32 franchises de la grande ligue sont très minces - quelques-uns ont pu participer à quelques matchs de pré-saison - à l’inverse des jeunes espoirs qui ont pu intégrer le programme junior. Ce dernier, plus structuré et ouvert avec quelques 400 candidats présents lors des stages de sélection, a vu passer entre autres de futurs joueurs NFL comme David Wilson (ancien runningback des New York Giants), Tyran Mathieu (safety des Arizona Cardinals) ou encore trois rookies retenus au premier tour de la précédente Draft : Jameis Winston (quarterback - Florida State, Tampa Bay Buccaneers), Todd Gurley (runningback - Georgia, St Louis Rams) et Malcom Brown (defensive tackle - Texas, New England Patriots).

Ce n’est donc pas la meilleure équipe des Etats-Unis qui puisse être que l’équipe de France va affronter dans quelques heures. Mais une sélection imprégnée de la culture du football américain qui sait se montrer intraitable pour défendre son double-titre de champion de monde. En témoignent leurs deux succès enregistrés la semaine dernière face au Mexique (30-6) et au Japon (43-18), deux pays qu’on retrouve souvent sur les podiums de la compétition. Une belle expérience à vivre pour nos Bleus en somme…

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 Il n'y a pas d'autres options pour jouer en NFL qu'avoir de la chance et avoir réussi une bonne carrière universitaire  – Donte Hall

En VO :  There is no formula to making it to the NFL other than good fortune and and playing well in college. 

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