Flag/Euro2013 : le retour en Bleu de Pierre Levillain
J-9 avant le coup d'envoi de la sixième édition du championnat d'Europe de Flag. Pour son retour en équipe de France, quatre ans après sa dernière campagne internationale en Irlande, Pierre Levillain a accepté de répondre à nos questions...
Bonjour Pierre. Tu es un joueur que nous commençons à bien connaitre sur footballamericain.com. Peux-tu nous rappeler brièvement ton CV dans le Flag ?
J’ai 31 ans, et 2013/2014 sera ma dixième saison de Flag. J’ai principalement joué aux Météores de Fontenay-sous-Bois, avec une pige aux Pygargues de Troyes. J’ai été sélectionné en équipe de France de Flag à 5 reprises entre 2005 et 2009, avec à la clé un titre de champion du monde en 2006 (Corée) et deux titres de champion d’Europe en 2005 (Finlande) et en 2007 (Italie), ainsi qu’une médaille de bronze au mondial 2008 (Canada). J’ai aussi joué au Football Américain, aux Météores et aux Corsaires d’Evry, entre 2002 et 2012.
Tu reprenais la saison dernière les rênes de l’équipe des Météores. Dans quelles circonstances cela s’est-il fait ?
J’ai fait le choix en début d’année d’arrêter le Football Américain pour me consacrer à 100% au Flag, avec comme objectif de revenir en équipe de France. J’ai donc pris le relais de Jean-Francis Franco, l’ancien entraineur, qui était très investi dans la vie du club.
"Heureux d'être de retour"
Quel bilan tires-tu de cet exercice 2012/2013, qui s’est achevé avec une seconde place au championnat de France ?
Globalement, je dirais que le bilan est positif : nous avons réussi à nous qualifier pour la finale nationale, ce qui n’avait pas été le cas la saison précédente. L’apport de nouvelles recrues a été plus que bénéfique au groupe. Notamment Gaëtan Parhuitte qui est un leader et qui a beaucoup apporté lors des playoffs. Il a amené ce plus au niveau du mental de l’équipe qui a été capital lors des derniers matchs. Cependant, nous sommes forcément déçus de ne finir qu’à la seconde place, mais cela reste un résultat logique sur l’ensemble de la compétition.
Te voici donc de retour en équipe de France, quatre ans après ta dernière sélection en Irlande en 2009. Que ressens-tu à l’idée de porter à nouveau ce maillot Bleu ?
Je suis hyper fier ! Le niveau général du stage de sélection a beaucoup augmenté ces dernières années, et moi j’ai vieilli depuis 2009 ! Je suis donc content d’avoir réussi à être sélectionné pour ce championnat d’Europe. Et puis, je suis heureux d’être de retour : l’équipe de France, ça reste de très bons souvenirs pour moi, et j’ai envie d’avoir de nouveaux bons souvenirs !
Tu vas également y retrouver des joueurs avec lesquels tu as vécu de belles épopées internationales, comme par exemple Sébastien Meli ou Thibault Caudelle !
Oui, mais nous n’avons jamais perdu cette habitude de jouer ensemble. Nous nous retrouvions ces dernières années à l’occasion de tournois amicaux au sein d’une équipe baptisée « les Strings de Guerre ». Nous avons donc gardé cette complicité qui fait notre force. C’est toujours agréable de retrouver ses copains pour un tournoi aussi relevé, surtout avec le maillot de l’équipe de France sur les épaules !
Est-ce que, durant ces quatre années, tu as continué à suivre cette équipe de France ?
Oui, j’ai suivi de près leurs résultats, mais aussi les listes des joueurs sélectionnés pour les différents stages et compétitions. J’ai toujours gardé contact avec certaines personnes qui me tenaient informé de ce qu’il se passait au sein du groupe. L’équipe a fait un beau championnat d’Europe il y a deux ans à Thonon-les-Bains, avec la troisième place. Pour ce qui est de la coupe du monde l’année dernière en Suède, je pense qu’ils ont plus manqué de chance qu’autre chose. C’est un nouveau groupe depuis 2011, il faut lui laisser le temps de se mettre en place.
Qu’as-tu pensé de ce stage de sélection ?
C’était un très bon stage, même s’il aurait pu être aussi dur physiquement que les précédents : sans doute pour des raisons de disponibilité de terrain, nous avons eu une journée de repos au milieu de la semaine qui a un peu cassé le rythme. Mais les journées étaient intenses et cette coupure a permis à tout le monde de rester investi jusqu’à la fin. Sur les 18 garçons, tous avaient leur chance d’être retenus pour disputer ce championnat d’Europe. Le niveau était très bon, les participants étaient bien formés, nous avons donc pu aller plus rapidement sur des choses plus avancées. Dès le deuxième jour, nous commencions à ajouter de nouveaux jeux au playbook. Il y a quelques années, certains participants n’allaient pas au bout du stage pour différentes raisons. Là, tout le monde était impliqué et avait envie de faire partie de cette équipe.
"On va se battre pour la fédération et ses licenciés"
D’un point de vue plus personnel, comment cela s’est-il passé pour toi ?
Le premier jour, c’était un peu compliqué : je ne me suis pas trouvé terrible lors des tests physiques et dans l’adaptation aux lancers des QuarterbacksQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.. Mais tout est allé de mieux en mieux les jours suivants, surtout en défense où j’ai pu m’illustrer grâce à ma communication sur le terrain, qui a tendance à être notre point faible. Ce stage m’a aussi permis de rencontrer et de mieux connaître certaines personnes, ce qui est toujours plaisant dans un petit monde comme le Flag en France.
Que penses-tu de la cohésion et du niveau de ce groupe qui ira défendre nos couleurs ?
C’est un très bon groupe de copains ! Cette cohésion est essentielle et donne un plus à ce groupe. Il n’y a pas que de bonnes individualités, mais également un vrai collectif. On ne va pas se battre que pour nous, mais aussi pour la fédération et ses licenciés, pour montrer à l’international le niveau du championnat de France et de nos équipes.
Le groupe est plus expérimenté globalement cette année : est-ce que cette équipe masculine peut viser le titre ?
Clairement, oui ! Entre la bonne cohésion qui règne au sein de l’équipe et les niveaux des individualités, nous avons toutes nos chances. Ça se jouera sûrement sur des détails face aux grosses écuries. Mais le groupe est arrivé à maturité, avec seulement deux garçons sur les douze qui disputeront leur premier championnat international : Vincent Reinette a de nombreuses années de Flag derrière lui et Jeremy apporte au groupe son insouciance.
La France a terminé à une décevante neuvième place lors du dernier mondial en Suède, soit le cinquième rang européen. Il doit y avoir une certaine volonté de revanche qui anime le groupe, non ?
Pour la plupart des joueurs présents à cette compétition, il s’agissait de leur première coupe du monde. Certains avaient quelques appréhensions, notamment concernant les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Ils se sont ensuite rendu compte que les gens en face sont comme eux, avec deux jambes, deux bras, une tête... Cela ne s‘est vraiment pas joué à grand chose, un manque d’expérience et de réussite. Il faut aussi dire que la configuration de la compétition n’était pas géniale : la poule dans laquelle ils sont tombés lors de la première phase était bien plus relevée que l’autre. Ils ont ensuite dominé leur poule de classement en remportant tous leurs matchs pour prouver qu’ils n’étaient pas à leur place. Maintenant, ils ont envie de montrer bien mieux que ce qu’ils ont fait en Suède.
Et de ton côté, tu avais quitté l’équipe de France en 2009 sur une note plutôt négative, avec une sixième place lors du championnat d’Europe en Irlande. Cela doit être une source de motivation supplémentaire ?
Bien sûr, mais à Belfast, c’était différent. Sébastien Meli n’avait pas pu participer à ce championnat et nous jouions donc avec un nouveau Quarterback qui n’était pas habitué à évoluer à ce poste. Je suis ravi de le retrouver pour cet Euro, et je pense que nous allons forcément faire mieux avec tous les joueurs qui composent cette équipe de France.
Quel sera l’objectif en Italie ?
Gagner le titre ! Si le principal objectif est de se classer à l’une des trois premières places pour nous qualifier pour la coupe du monde 2014, on ne va pas se priver d’aller chercher ce titre de champion d’Europe. Nous avons des talents à tous les postes, je ne vois donc pas pourquoi nous n’arriverions pas à battre les autres équipes et jouer le titre.
Vous allez entrer dans le vif du sujet dès le premier match contre les champions du monde en titre, l’Autriche…
C’est une équipe que j’avais déjà vu monter en puissance à Belfast en 2009. Ils étaient très difficiles à jouer, avec leur Quarterback qui se mettait toujours en shotgunShotgun
(fusil de chasse) formation d'attaque qui consiste à placer le QB en position reculée derrière son centre et à aligner 4 (ou plus) receveurs écartés. Utilisée dans l'optique de faire une passe. 8 ou 9 yards derrière son Centre : nous avions du mal à le presser avec le rush et nous avons passé une bonne partie de la rencontre à nous adapter défensivement. Commencer ce genre de compétition contre eux et leur statut de champions du monde, et en plus le matin à 9h, ça va être compliqué. Il va falloir être réactifs dès le début du match. Ce sera un bon test pour nous, pour voir notre capacité à nous adapter rapidement face à une très bonne équipe.
"Des talents à tous les postes pour aller chercher le titre"
Quelles seront les équipes que vous redoutez le plus ?
Le Danemark et l’Autriche qui font partie des grands favoris. Après, il peut toujours y avoir des équipes surprises, avec de nouvelles bonnes individualités. L’Allemagne, par exemple, se déplace souvent avec de très bons athlètes, mais qui n’arrivent pas à jouer ensemble. Il y aura aussi l’Italie, qui jouera à domicile et qui peut aussi être un bon client, avec moins de joueurs forfaits dans ses rangs du fait qu’ils n’auront pas de déplacement à faire cette fois-ci.
Une fois le championnat d’Europe terminé, il faudra enchainer avec une nouvelle saison de national : l’objectif des Météores sera le titre ?
Notre objectif sera tout d’abord d’arriver jusqu’aux demi-finales. Et j’espère qu’ensuite, nous pourrons à nouveau nous qualifier pour la finale. Nous n’avons pour le moment pas de Quarterback. Nos ambitions vont donc dépendre de ce qu’il va se passer au niveau de ce poste là, et nous développerons nos jeux en fonction de qui sera en place à ce poste.
Souhaites-tu ajouter quelque chose pour terminer ?
Je tiens à remercier toute ma famille pour son soutien dans les efforts, Performance Athlétique et Xavier Barbier qui me fait subir une préparation physique rigoureuse, et enfin, le club des Météores de Fontenay-sous-Bois pour son appui au Flag Football.
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