Anthony Couvin – Jeremy LarroqueInterview croisée des « Faux jumeaux »
Avant le match qui aura lieu samedi prochain entre les Spartiates et les Templiers, sûrement décisif pour la qualification en Play-offs, 2 des receveurs les plus en vue du championnat Elite ont bien voulu répondre à nos questions ; la parole est donc à Jeremy Larroque (receveur d’Elancourt) et Anthony Couvin (ancien receveur d’Elancourt arrivé cette année à Amiens).
Que retenez-vous du match aller et la victoire des Spartiates (3-17) ?
A. Couvin : Comme toutes les autres équipes, on commençait à mettre l’attaque en place. On avait notre receveur américain qui venait d’arriver et il fallait qu’il trouve ses marques mais il a fait son job. C’était une confrontation entre deux belles équipes. Ca n’a pas été une large victoire mais cela est resté un bon match.
J. Larroque : C’était le premier match donc on retient qu’il n’y avait pas beaucoup de travail effectué que ce soit chez eux ou chez nous. Aujourd’hui on n’a pas du tout le même effectif. Je pense que le match sera totalement différent.
Un pronostic pour le match Spartiates – Templiers du WE prochain ?
A. Couvin : Je ne suis pas devin, je ne ferai donc pas de pronostic. Ca risque d’être compliqué au regard des vidéos de ce qu’ils ont fait avant. Je connais particulièrement bien la qualité des joueurs pour avoir joué longtemps avec eux. Eux viennent pour gagner, ils viennent chercher une place en Play-offs. De notre côté, on veut s’assurer cette qualification dès ce week-end, ce sera donc un gros match.
J. Larroque : (rires) Un pronostic ? Victoire des Templiers !
Les deux équipes ont connu une trajectoire un peu similaire en championnat. Un début difficile et une fin de saison ascensionnelle. Quel est le match qui a lancé votre saison ?
A. Couvin : On a eu beaucoup d’absents la première partie de saison. Notre équipe n’était pas au complet, or nous avons rencontré quatre concurrents directs au titre (Templiers, Flashs, Cougars et Argonautes). Ca n’a pas pardonné avec autant de joueurs majeurs blessés. On a essuyé la tempête avec des starters blessés. On est resté confiants car les matches étaient serrés et les défaites très courtes. La victoire sur les Dauphins a été un tournant de la saison car le début de la série est en cours.
J. Larroque : Pour nous, cela reste le match contre les Centaures. On n’a perdu ce match là mais on s’est remis en question tout de suite après. Dès fois, on a besoin d’un petit coup de fouet. On a battu les Argonautes et on a enchaîné avec le Flash. C’est donc vraiment ce match le déclic. On s’est un peu remis dans le droit de chemin.
Quelles sont les forces de votre équipe ?
A. Couvin : La défense avant tout et une attaque assez productive malgré le non-match contre les Cougars. Ca arrive parfois et là c’était normal puisque l’on n’avait pas pu rouler nos jeux.
J. Larroque : Notre groupe. On a fait des choix en début de saison sur lesquels on s’est fait un peu fait critiquer avec Jonathan Eckmans en tant que QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs. qui commence vraiment à être performant sur le terrain. On a un groupe jeune qui commence à bien monter. Notre force, c’est notre groupe.
Cela représente quoi d’être un Templier ?
A. Couvin : C’est l’équipe avec laquelle j’ai commencé. J’ai grandi avec la plupart des joueurs de l’équipe. Les Templiers restent pour moi de très beaux souvenirs, huit belles années de jeu avec eux. On est content de se revoir même si on n’est plus dans la même équipe.
J. Larroque : C’est le maillot. On joue chaque week-end pour nos couleurs, l’or et le bordeaux. C’est difficile à expliquer. C’est une famille, on se fait confiance et ça commence à payer.
Quel est votre meilleur souvenir aux Templiers ?
A. Couvin : C’est en Eurobowl quand on a battu en 2009 les Lions de Bergame d’un point (27 à 26). Nous étions contents d’avoir éliminer une équipe aussi énorme sur le papier et sur le terrain. On était tous surpris mais tellement contents.
J. Larroque : Aller en finale de l’EFAF Cup. On avait fait une bonne saison. Il y a plein de victoires qui font plaisir mais cette finale de coupe d’Europe en 2005, ça reste un bon souvenir. Il y a également tous les voyages en bus, tout simplement.
Quel le joueur qui vous a le plus marqué en Elite ou en NFL?
A. Couvin : En NFL, pour moi ce n’est pas un joueur offensif mais un joueur défensif très imposant : Brian Dawkins. Il a une mentalité particulière. Il motive tous les joueurs, c’est quelqu’un de très agressif dans le jeu mais c’est toujours une agressivité positive.
En Elite, je pense à Rody Surpin, linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive. de l’équipe de France et des Templiers. Sur le terrain c’est un joueur intelligent, qui sait vite ou va le jeu et qui met donc fin rapidement aux actions. Physiquement, il s’entraîne très dur aussi. Sa forme physique est troujours assez impressionnante et la vitesse à laquelle il s’est remis de sa blessure ne m’a pas étonné. C’est un homme qui en veut toujours plus, qui ne lâche rien et veut la perfection : quand il m’entraînait en junior, si nous menions 80-0, il pouvait te « pourrir » pour une interceptionInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire). manquée. Quand il disait « Good Job », tu pouvais t’estimer heureux.
J. Larroque: En Elite, c’est Perez Mattison puisque j’ai bossé avec lui quand je suis arrivé en Elite. On est resté 6-7 ans ensemble dans le même club. C’est sûr que ça fait partie de l’histoire « Templiers ». Maintenant c’est l’histoire des Spartiates mais cela reste quand même un joueur qui a marqué toute ma carrière.
En NFL, je dirai Marshall Falk aux Rams.
Comment avez-vous découvert le Football américain ?
A. Couvin : Par hasard. Je m’entrainais à Clairefontaine avec le district des Yvelines en tant que gardien de but. Suite à une blessure, je devais recommencer les détections dès le début. Je suis retourné dans mon club de Trappes et pendant ma convalescence j’ai découvert le Foot américain. Je faisais pas mal de basket mais je me suis dit « Pourquoi pas ? ». Au départ ce devait être temporaire et puis voilà…
J. Larroque : Un peu comme tout le monde, par hasard. Un camarade de classe en faisait et j’ai commencé à l’âge de 16 ans. J’ai regardé un peu le foot à l’époque où il y avait un duel entre les Rams et les Ravens.
Quelle est votre équipe NFL favorite ?
A. Couvin : Sans problème les Vikings de Minnesota.
J. Larroque : Les Rams de Saint-Louis.
Sur quel secteur du jeu devez-vous encore progresser ?
A. Couvin : Dans le jeu sans le ballon, je travaille à être plus agressif et plus efficace dans mes blocks quand les running backsRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).. ont le ballon.
J. Larroque : Sur tous les secteurs. On a toujours quelque chose à apprendre. Après c’est plus dans la tactique, on n’est jamais au top. Sinon, on n’aurait plus rien à faire.
Que représente l’équipe de France pour vous ?
A. Couvin : Je suis quelqu’un de patriote. J’aime mon pays, le servir, le défendre ; j’ai été trois ans dans l’armée. Etre sous les drapeaux à l’armée ou en sport, cela revient au même, il faut s’entraîner à haut niveau pour défendre les couleurs et les porter le plus haut possible.
J. Larroque : Pour moi l’équipe de France c’est un peu la « consécration ». Je me suis blessé contre le Flash il y a deux ans assez gravement (ligaments croisés et ménisque). Retourner en équipe de France après cette blessure était mon objectif numéro 1. Cet été, j’espère faire partie du groupe, en tout cas, je fais tout pour. C’est un honneur de représenter son pays quand même…
Comment vous définiriez votre ancien coéquipier ?
A. Couvin : C’est un peu un mirroir car on a la même taille, la même forme, un numéro preque identique (NDLR : 81 pour Couvin et 80 pour Larroque) et du coup les gens en venaient à nous confondre. Je peux facilement m’identifier à lui car nous jouons dans le même registre de jeu : le Yard after Catch. Il est aussi très bon en unité spéciale des deux côtés du ballon qu’il s’agisse de retourner ou de plaquer. J’ai eu la surprise de le découvrir quand je suis arrivé de Junior. C’est un mec droit, sur et en dehors des terrains qui a une influence positive sur les autres. Un exemple à suivre pour beaucoup.
J. Larroque : Ca reste un ancien partenaire. C’est un ami et un très bon athlète. C’est quelqu’un que j’apprécie, qui s’entraîne beaucoup. Il fait une bonne saison cette année. Là on est pote mais sur le terrain ce sera autre chose…
Une anecdote sur lui lors d’un match ou d’un entrainement ?
A. Couvin : Oui, lors d’un déplacement dans le sud, il était convenu de faire l’intégration des rookies. Etant un des capitaines - et membre de la confrérie des intégrations (rires) – Jeremy est parti chercher tout seul deux rookies dans leur chambre pour leur expliquer la suite de leur soirée. Le problème, c’est qu’il s’agissait de deux hommes de ligne (un DL et un OL) et le rapport de force s’est donc vite inversé. Je me rappelle qu’il a passé un mauvais quart d’heure. Ce sont les risques du métier ! (rires)
J. Larroque : Je me rappelle surtout des roustes que je lui mettais à Madden.
Un petit message à lui adresser avant la rencontre ?
A. Couvin : J’aurais bien mis une pizza en jeu mais je sais que tu fais attention à ta ligne ! Bon match.
J. Larroque : Ne cours pas trop vite !
Merci à tous les 2 et bon match ce week-end.