Le Grand Huit du Flash ! (1)1997 – 2003 : Les premiers titres face aux Argos

La rivalité Flash Argos année 2002
La rivalité Flash Argos année 2002
le 16/06/2011 à 22:41 par Thomas Deligny

Auréolé de huit titres de champions de France, à égalité avec son rival Aix, Le Flash de la Courneuve pourrait donc devenir samedi, au lendemain de la finale Elite, et en cas de succès face aux Centaures, le club le plus titré de l’Hexagone. Habitués des finales, puisqu’ils participeront à leur 13ème finale depuis leur premier sacre en 1997, les joueurs du Flash pourront compter sur un capital expérience important. Nous avons demandé à huit joueurs emblématiques du club de nous faire revivre ces succès. Voyage au pays des souvenirs !

 

1997 – Casque de Diamant III : Flash – Argonautes : 45 – 28

Samyr Hamoudi (CB) « l’éclosion de toute une génération ! »

Samyr Hamoudi Corner du Flash
Samyr Hamoudi Corner du Flash
De cette finale 97, nous ne sommes plus que 3, Sébastien Meynard (Babas), Patrice Kancel et moi. Elle a été marquée par le deuxième plus gros score de notre histoire contre les Argos. Mais c’était surtout la première fois que nous les battions de notre histoire toutes catégories confondues. Enfin non, on les avait battus en saison régulière deux semaines plus tôt à Géo André. On avait laissé pas mal de nos titulaires au repos mais eux avaient joué petits bras. Leur QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
remplaçant était sur le terrain car Kenneth Suhl était au repos. Ils avaient mis pas mal de leurs backups, et Vincent Miraval, coach à l’époque, à la fin du match perdu sur un très petit score, avait laissé entendre que les Argos n’avaient pas joué sérieusement et que nous n’aurions aucune chance en finale. Cela nous avait plutôt énervés. C’est vrai que pendant dix ans, les Argonautes ont dominé le Flash mais là, nous avions un groupe assez jeune et inconscient et nous ne connaissions pas trop la défaite face à eux. Il y avait toute une génération de juniors qui montaient en puissance. Nous n’étions impressionnés ni par leur palmarès ni par leur histoire. On a insufflé un nouveau souffle dans l’équipe et dans le championnat.

C’était donc la toute première finale du Flash, à Charléty. Cela reste et de loin, et sans aucune comparaison, mon plus beau souvenir de foot. C’était la Totale : en dehors de la finale, nous avions vécu une année exceptionnelle, on n’avait perdu qu’un match (à Aix 21-12) où nous étions passés complètement à côté. C’est l’année où l’on perd tous nos complexes quelque part. Aujourd’hui encore, on parle de cette finale et personnellement, même si j’ai vécu de grands moments avec le Flash, notamment une finale d’Eurobowl en 2006, la saison 2009 avec la meilleure équipe que l’on a jamais eue au club, rien n’est comparable avec 97. Ca peut paraître fou, mais pour tous ceux qui l’ont vécue, c’est comme si c’était hier ! D’ailleurs lors de l’Eurobowl 2006, tous les anciens étaient venus nous voir et nous avions fait une photo « 97 ».

Le Flash est né cette année-là et c’est la finale qui nous a permis de nous inscrire dans le paysage français. Le groupe était formidable, l’ambiance était exceptionnelle. On avait des américains qui au delà du jeu (car ils étaient bien au-dessus de nous), se montraient très professionnels. Ce sont eux quelque part et surtout Anthony Stitt qui nous ont permis de franchir un pallier. A l’époque, Thierry Soler (actuellement DTN de l’équipe de France) était head-coach de l’équipe : il s’occupait surtout de la défense. Bruno Lacam-Caron était coordinateur offensif. Stuart Betty, qui ne voulait marcher sur les pieds de personnes jusque là, a pris ses responsabilités et les choses en main lors de la finale. Il s’est enfermé pendant deux semaines dans l’appartement qui était alloué aux joueurs étrangers et il n’a fait que bosser, bosser ! C’était la première fois que nous voyions ça : à l’époque, la vidéo, les « coaching reports »… n’existaient pas en France. C’était rudimentaire par rapport à maintenant. Il nous a quelque part initiés au haut niveau en faisant ça. Betty a découpé les Argos, aussi bien offensivement que défensivement. Nous étions tellement prêts pour cette finale qu’on avait l’impression d’être dans un jeu vidéo, que le roman de la finale était déjà écrit et nous l’avons parcouru comme ça !

Nous sommes arrivés sans complexe. On a complètement survolé la rencontre, sans douter un seul instant. Dès l’entame, les Argos font une super série offensive et ils arrivent à rentrer dans nos dix yards. Je vois l’action qui arrive, je me fais discret et je surgis au dernier moment, j’intercepte et je remonte le ballon sur 80 yards. Il y a une faute à l’opposé du jeu, le TD est annulé mais cette action est l’étincelle qui nous met dans le match. On marque dans la foulée et ensuite on déroule. Je ne retiens pas forcément ma prestation mais plutôt l’osmose collective qui se dégageait de l’ensemble. Je me souviens que sur cette action, dix mecs couraient derrière moi et ne lâchaient rien. Anthony Stitt a été le tracteur, il a porté le ballon 80% du temps. Même le match plié, il a fait en sorte que Patrice Kancel puisse marquer. Ce match restera l’éclosion de toute une génération !

 

Finale 2000 - Casque de Diamant VI  : Flash – Argonautes : 68 – 35

Vincent Lelard (WR) : « Un objectif, reconquérir le titre ! »

Vincent Lelard QB Flash
Vincent Lelard QB Flash
Je m’en souviens bien. C’était un gros score contre nos rivaux Argonautes (NDLR : record de points dans une finale) et surtout l’année de renouveau du Flash. Personnellement j’avais fait un aller-retour dans mon club de formation des Templiers. 99 avait été une année difficile pour le Flash avec une défaite surprise contre les Molosses en demi-finale des Play-offs. Dès l’intersaison, le club a changé et s’est concentré sur un objectif : reconquérir le titre.

On avait « archi-dominé » cette saison. Je crois qu’on n’avait perdu qu’un seul match contre les Molosses avant les Play-offs : cela nous avait fait beaucoup de bien car on s’était dit qu’on n’était pas encore arrivé. Les Argos, eux, avaient vécu un début de saison difficile mais avaient réussi à se ressouder avant d’arriver en finale. Ils étaient loin d’avoir démérité sur ce match.

Cette finale était un peu bizarre car la fédération avait décidé de la délocaliser à Niort alors que le Football américain n’y était pas forcément développé. Le stade n’était pas extraordinaire et il n’y avait pas beaucoup de spectateurs. Je me souviens que les Aixois avaient « gueulé » car c’était une vraie galère pour eux d’aller jusque là-bas.

On a relativement dominé ce match du début à la fin et j’avoue qu’on en a un peu rajouté au tableau d’affichage à la fin parce que c’était nos rivaux Argos ! Il y avait une génération de juniors qui arrivait et ils voulaient absolument prouver leur potentiel en fin de match. Ce n’était pas forcément nécessaire mais bon, c’était de bonne guerre ! Les Argos ont eu du mal à s’en remettre mais d’un autre côté, ils nous ont battus l’année d’après.

Cette rivalité ne doit pas occulter le grand respect mutuel que l’on se voue mais que la plupart des gens ne voit pas. Les deux clubs sont deux écoles de football complètement différentes (vie dans le sud et vie parisienne…) mais il y a, malgré tout, un grand respect. Les Argos ont connu un petit passage à vide mais qui dit que cela ne va pas arriver au Flash ?

J’ai eu la chance d’avoir été élu meilleur joueur du match alors que c’était ma première année en tant que receveur. J’ai joué contre un de mes bons amis, que je connaissais depuis l’âge de 15 ans, Jody Panagiotis, et j’ai plutôt réussi une belle prestation. Mais j’ai toujours dit que Braxton Shaver, notre QB, aurait dû être élu MVP car il a délivré 7 TD sur passes tout de même. On avait l’impression de marquer sur chacun de nos drives. C’était le dernier match avant que certains ne partent pour la NFL Europe.

 

Finale 2003 - Casque de Diamant IX : Flash – Argonautes : 28 - 24

Patrick Couton (Free safetySafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
.
2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen.
) : « Ma première véritable saison en Elite »

Patrick Couton
Patrick Couton (Le Flash)
J’ai du mal à me remémorer cette finale en elle-même. Il y avait encore beaucoup de monde à cette époque au poste de DB. A cette époque, j’étais en transition entre mon poste de free-safety et celui de corner. Foad (Ajdir) et Samyr (Hamoudi) étaient titulaires à leurs postes et j’étais dans le groupe de remplaçants. Je n’ai vraiment commencé à intégrer le groupe que l’année suivante.

En 2002, les Argos avaient perdu deux fois contre nous en saison régulière et avaient gagné le titre. 2003 fut l’opposé. Nous avions perdu nos deux oppositions en saison régulière et nous avons finalement gagné la finale.

Pour jouer cette finale à Aix-en-Provence, nous avions dû prendre le bus, car nous utilisions rarement le train en 2003. Nous n’étions pas forcément crevés parce qu’on gère beaucoup l’effort pendant le trajet : nous avons de la place dans les bus que le club met à disposition de l’équipe. Au delà du côté physique, ça renforce le mental. Le groupe est déjà formé et ce genre de déplacement crée quelque chose.

De mémoire, je me souviens avoir joué le troisième quart-temps après la blessure de Steve Pierre mais je n’avais pas joué le quatrième. Je me rappelle également d’un jeu de Remy Rousset. J’étais à l’intérieur et il a fait un tracé corner et deux trois feintes avant de filer sur trente yards en end-zone. C’est l’un des seuls jeux dont je me souviens et il est négatif. Remy s’est servi de son statut d’ancien contre un rookie en fait ! Nous avons célébré notre victoire pendant le trajet du retour en attendant de faire la fête avec tous les juniors et autres personnes du club.

Cette finale m’a quand même marqué parce que c’est l’année où j’ai réellement intégré le groupe Elite. Les années précédentes, je jouais en D3 avec l’équipe 2 du Flash et je participais à quelques entraînements et quelques matches du groupe Elite. Je faisais partie du groupe à Niort en 2000, mais je n’y avais pas pris une part active. Là, c’était vraiment ma première saison au sein de l’équipe première.

 

Fin de la première partie…  la suite ici : « 2005 – 2009 : Cinq à la suite »

 

Nous remercions tous les joueurs pour leur disponibilité et le service communication du Flash pour son aide précieuse.

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 S'ils jouent salement, alors vous jouez salement aussi.  – Lawrence Taylor

En VO :  If they play dirty, then you play dirty. 

Citation réelle proposée par Guillaume. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !