Le tour de France des clubs Elite : Le Flash

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le 21/02/2011 à 22:26 par Thomas Depaepe
Mise à jour du 22/02/2011 à 16:43

Avant la 3ème journée du championnat Elite et le déplacement du Flash chez les Spartiates d’Amiens, Footballamericain.com a eu le plaisir de pouvoir s’entretenir à Bruno Lacam-Caron qui est le secrétaire général exécutif du club.

 

Footballamericain.com : Pour commencer pouvez-vous nous parler des débuts du Flash de La Courneuve?

Bruno Lacam-Caron : Le club du Flash a vu le jour en février 1984, soit il y a 27 ans, autour d’un groupe d’amis issus de divers clubs parisiens. Il aura suffit de quelques rencontres entre des « pionniers » du foot Us pour monter le club et l’implanter au niveau de La Courneuve avec l’aide de la municipalité qui nous a très vite permis de disposer d’un terrain ; ensuite, petit à petit, le club s’est inséré fortement dans la vie de la commune et au fil du temps, nous sommes sortis du stade pour évoluer sur un terrain plus social, pour engager des démarches auprès des jeunes de La Courneuve et des villes alentours… sans pour autant oublier les performances sur le terrain puisqu’en 27 ans (en Elite) nous avons engrangé 8 titres nationaux (dont 5 consécutifs), remporté la FEDCup en 1997 et signé 3 finales de l’EuroBowl.

 

FA.com : Aujourd’hui le Flash c’est combien de personnes ?

B.L-C. : C’est environ 1700 adhérents et environ 500 licences foot Us. Mais nous touchons beaucoup plus de personnes que cela puisque nous avons une politique de promotion de nos disciplines dans tous le 93 et au travers de programmes de découverte dans les écoles, collèges et lycées.

Le Flash c’est aussi 3 salariés permanents, 12 contrats (temps-partiel) en CDI pour les entraineurs qui encadrent nos 500 licenciés, plus des contrats « sur mesure » pour nos américains. Par contre, il nous faut briser un mythe : les joueurs au Flash sont tous adhérents et payent leur cotisation il n’y a pas de prime de match ni avantage particulier. Par contre, comme dans tous les clubs qui en ont, seuls les joueurs et coaches américain perçoivent de quoi subsister.

Le Flash de La Courneuve <em>(Thomas Depaepe)</em>
Le Flash de La Courneuve (Thomas Depaepe)

 

FA.com : Le club porte de nombreux projets en dehors des terrains Elite, pouvez-vous nous en parler ?

B.L-C. : Bien volontiers ! Nous avons depuis de nombreuse années une politique d’organisation d’activités dans les quartiers ; nos éducateurs et encadrants sont en ce moment même (vacances scolaires) sur des manifestations bénéficiant aux jeunes de la commune. Nous travaillons étroitement avec tous les services municipaux et développons des programmes d’initiations dans les centres de loisir, à l’école municipale des sports et plus particulièrement avec le service des sports tout au long de l’année. Nous organisons aussi, avec le Comité Départemental de Football Américain de Seine-Saint-Denis (CDFA93), des clinics pour les jeunes du département afin de favoriser les échanges entre les différents clubs du 93 ; l’objectif est de casser les barrières et que tous les jeunes des différentes communes et quartiers se respectent, se rencontrent. Sur le terrain on est adversaire, mais il est essentiel que l’on se respecte.

Nous avons aussi, depuis 3 ans, des actions ponctuelles en milieu carcéral, dans le quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Villepinte et avec les prisonniers adultes du même établissement pénitentiaire.

De plus, une structure médicale qui permet un suivi des licenciés a été mise sur pied: l’obésité des plus jeunes est par exemple un problème que nous prenons en compte en offrant la possibilité d’un accompagnement par des praticiens spécialisés du monde sportif.

Enfin, depuis deux ans, nous travaillons à la création avec la D.I.V et des chercheurs de la fac d’Orsay à la création d’une formation à double entrée pour les éducateurs. Le Flash diversifie ainsi ses actions.

FA.com : Si on revient au terrain, il faut reconnaitre que vous disposez de belles infrastructures…

B.L-C : Aujourd’hui nous avons 3 terrains : le terrain d’honneur qui est en gazon, et donc en boue lorsqu’il pleut, qui dispose d’une tribune couverte (1.500 personnes) et de vestiaires adaptés au foot Us avec une cinquantaine de douches. Nous avons 2 autres terrains d’entrainement que nous partageons avec les "footeux" (un synthétique tracé foot Us et un en gazon). Cela a été possible car nous avons un partenariat fort avec notre municipalité et cela dès la création du club. La transformation d’un des terrains gazon en synthétique est envisagé très prochainement, d’autant plus que des budgets nationaux (20 millions €)  viennent d’être débloqués par le gouvernement de Sarkozy pour la création d’infrastructure sportive dans le 93. Cela permettra d’augmenter notre capacité d’accueil des collégiens/lycéens dans le cadre des initiations que nous organisons.

 

FA.com : Sur le plan sportif comment jugez vous le niveau de l’équipe au regard des 2 premiers matchs ?

B.L-C : En ce moment nous avons une dizaine de joueurs potentiellement starters Elite qui sont au Canada, plus 2-3 joueurs qui ont arrêté leur carrière et quelques suspensions qui se terminent bientôt… donc pour l’instant on est phase de montée en puissance. Nous devrions commencer à tourner à plein régime vers mars-avril où nous récupérons de la profondeur de champs avec quelques joueurs de retour du Canada, mais surtout une meilleure cohésion d’équipe après deux mois d’entrainements.

Nous avons constaté que les autres clubs se sont beaucoup renforcés durant l’intersaison et nous savons qu’il nous faut être raisonnable pour l’instant. Nous sortons d’une saison 2010 difficile avec 2 coachs américains licenciés, une qualification in-extremis et une finale perdue qui a remis les choses à plat.

 

FA.com : A l’intersaison, vous avez aussi « recruté » quelques américains ; pouvez-vous nous en parler ?

B.L-C : Camron Olson, notre Head-Coach, est un américain qui connait bien le jeu européen. En effet, s’il a entrainé du côté de Southern Oregon il a aussi fait un passage au Danemark et chez les Raiders d’Innsbruck. C’est un coach qui est très minutieux, qui travaille beaucoup sur les vidéos, qui est très rigoureux et qui a imposé une discipline de travail : il aligne les joueurs qui sont présents à l’entrainement et pas forcément les « noms » ce qui fait que certains « starters » se sont retrouvés à faire claquer des mains dans les tribunes. Cela crée une saine émulation en interne. Camron a recruté un coach défensif qui vient aussi de l’Oregon après avoir réalisé des entretiens avec plusieurs coachs NCAA ou NFL qui étaient dans notre « short-list ».

Côté joueur, à l’ origine on cherchait principalement un quarterback américain, car l’an dernier Blake Barnes avait été un très bon QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
mais il n’était pas forcément adapté à notre système et je n’ai pas su l’utiliser au mieux de ses capacités. Le coach nous a proposé Lyle Moevao et nous en sommes très satisfaits : c’est un beau bébé capable de courir, qui a un gros bras et qui n’a pas peur des chocs. Lyle avait arrêté le football fin 2009 après 2 saisons chez les Beavers d’Oregon State mais il s’est maintenu en forme en travaillant comme gérant d’une salle de musculation. C’est un mec adorable qui s’intéresse beaucoup à la France et qui s’intègre très vite dans l’équipe ; il a tout particulièrement tissé une relation avec la ligne offensive et espère tout connaître sur les origine du Rhum d’ici peu…

Nous pensions nous arrêter là, mais nous avons réussi à dégager un petit budget pour trouver un joueur qui stabilise notre défense et permettre aux LBLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
du Flash de progresser. Nous avons trouvé John Breza (qui était à Western Oregon) qui est un joueur très présent qui commence a être un leader défensif même s’il est plus discret que Lyle Moevao en dehors du terrain.

Le Flash de La Courneuve
Le Flash de La Courneuve (Thomas Depaepe)

 

FA.com : le Flash est aussi connu pour puiser sa force de ses équipes de jeunes… est-ce encore le cas ?

B.L-C : tout à fait ; nous n’avons pas l’habitude de recruter chez les autres clubs. En 4 ans, nous n’avons eu qu’un seul joueur qui est venu chez nous d’un autre club Elite et c’était pour des raisons professionnelles car il venait travailler en région parisienne. Nous avons une politique de formation interne et nous misons beaucoup sur nos jeunes. Nous essayons aussi de faire du club un espace avec une ambiance amicale, que les joueurs se fassent plaisir et se retrouvent en dehors des terrains. Cet esprit amical et d’entraide est très important pour nous.

 

FA.com : Sportivement quels sont vos ambitions cette année ?

B.L-C : Nos objectifs sont de jouer chaque match l’un après l’autre comme une finale. Nous voulons bien sûr reconquérir le titre, mais nous sommes prudents car il y a de très bonnes équipes cette année en championnat Elite.

 

FA.com : Cette année sera sans compétition européenne pour le Flash.

B.L-C : en effet, l’Europe est une cerise sur le gâteau qui manque à notre palmarès et nous ne pourrons pas l’avoir cette année. Nous aurions pu aller jouer l’EFAF, mais nous l’avons déjà gagné et nous voulons gagner l’EuroBowl et rien d’autre. Nous avons disputé 3 finales européennes, mais c’est surtout la dernière fois à Innsbruck contre les Raiders d’Innsbruck qui nous reste en travers de la gorge car nous avions de bonnes chances mais le match n’a pas tourné à notre avantage : des mauvais choix tactiques, un match très moyen de nos joueurs et une grosse équipe des Raiders en face de nous… Nous voulons vraiment gagner l’EuroBowl et le faire à la régulière, c'est-à-dire avec 2 ou 3 joueurs nord-américain et pas avec des joueurs avec des doubles nationalités à gogo qui ne feraient pas la saison avec nous.

L’Europe se mérite, et pour y retourner il nous faudra être champion de France une neuvième fois.

 

FA.com : Merci beaucoup de votre accueil et à bientôt sur le bord des terrains (NDLR : le 5 mars, nous couvrions Flash vs Dauphins du bord du terrain).

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Pour mémoire l'article sur les Templiers d'Elancourt 

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 Personne dans le football ne devrait être appelé un génie. Un génie est un type comme Norman Einstein.  – Joe Theisman, ancien QB des Washington Redskins

En VO :  Nobody in football should be called a genius. A genius is a guy like Norman Einstein. 

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