Loïc Caruso : « Je devais jouer linebacker »

Loïc Caruso
Loïc Caruso
le 16/03/2012 à 19:17 par Thomas Deligny

Révélation de ce début de saison du côté de Grenoble, Loïc Caruso a re(pris) une position qu’il avait laissée à Charles-Antoine Sinotte l’an passé. Remis d’une blessure et instruit par le duo canadien de Mc Gill, le quarterback des Centaures ne s’est pas fixé d’objectifs précis si ce n’est de prendre les matches les uns après les autres… Rencontre.

 

Loïc, tu sembles avoir pris depuis le début de saison une nouvelle « dimension » dans cette équipe des Centaures ?

Surtout depuis que ma blessure s’est guérie à l’épaule. L’année dernière, j’aurais dû être QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
et Charles-Antoine (Sinotte) devait être receveur mais j’ai eu une petite blessure à l’épaule qui s’est aggravé et il a donc pris ma place. Je fais mon retour cette année. 

Comment as-tu contracté cette blessure ?

En fait, c’est tout bête, j’étais allé jouer avec l’équipe B pour prendre des réps pour faire un petit match et sur un plaquage, j’ai fait une acromio-claviculaire et en voulant relancer trop vite, j’ai aggravé ma blessure. Il n’y a pas eu d’opérations mais toute l’année je suis resté avec le kiné de l’équipe. Désormais, j’essaye de ne pas trop forcer à la muscu dessus mais sinon ça va beaucoup mieux.

Cela fait un petit moment maintenant que tu es chez les Centaures, raconte-nous un peu tes débuts.

J’ai commencé directement en QB en Junior lors de l’année 2007. J’ai remporté la finale Junior en 2009 contre les Caïmans du Mans, je suis passé ensuite en équipe Sénior, en D2, où j’ai évolué QB et receveur avec Paul Braisaz. Nous sommes montés et c’est là que je me suis blessé lors de la préparation.

De retour de blessure, on comptait directement sur toi en début de saison à ce poste ?

Non, le coach avait recruté un étranger Jessie Andrews. Il a été viré par le coach qui a ensuite démissionné. On s’est retrouvé sans rien et je suis passé in-extremis quarterback. A la base, je devais jouer linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
. J’ai commencé contre les Argos et on a vu que ça se passait bien donc on a décidé de continuer ainsi.

Loïc Caruso
Loïc Caruso (Fabien Baldino)

Quels seraient pour toi tes points faibles et tes points forts ?

Mon point fort serait ma bonne connaissance de toute mon escouade offensive parce que j’ai commencé en 2007 avec Anthony Dablé ; je me connecte très bien avec Paul et lui. J’ai de très bons liens également avec ma ligne offensive, ce qui est très important à mon poste. Les points faibles, il y en a pas mal. On va dire que je ne suis pas encore assez calme sur un terrain : j’ai tendance à un peu trop me précipiter lorsqu’il y a de la pression.

Pourtant, tu as plutôt bien géré le stress des premiers matches ?

Je n’étais pas très serein dans la tête, mais je ne m’en suis pas trop mal sorti.

Quel est ton objectif cette saison ?

Prendre les matches comme ils viennent, on étudie l’équipe pendant la semaine et quand le match est terminé on se projette sur le suivant. Je ne me fixe pas d’objectif chiffré en tout cas.

L’an passé, même si tu n’as pas joué, tu as pu quand même apprendre au contact des Canadiens ?

Carrément. Je prenais des réps aux entraînements au fur et à mesure de mon rétablissement ; j’ai fait beaucoup de vidéos avec eux, ils m’ont expliqué beaucoup de choses de leur fonctionnement au Canada. Je les remercie beaucoup d’ailleurs. Anthony était de passage sur Grenoble la semaine dernière et cela m’a fait vraiment plaisir de le revoir.

Personnellement, quel est le match qui t’a fait le plus progresser ?

Ce serait vraiment toute la saison D2. Sur les matches de cette saison, c’est le premier match contre les Argos (que j’appréhendais d’ailleurs) qui m’a prouvé que je pouvais faire quelque chose. J’ai eu beaucoup d’aide en plus d’Anthony, de Paul et des deux Canadiens.

Les Centaures réalisent pour le moment un bon début de saison (2 victoires, 1 défaite) mais les victoires ont été acquises contre des équipes en difficulté (Cougars et Argos). Le prochain match contre le Flash sera-t-il plus révélateur ?

Révélateur ? Oui je pense. Après je vais prendre les matches les uns après les autres.

Les Centaures auront-ils eu le temps de se préparer pour ce match ?

A vrai dire, on va avoir des matches chaque semaine : la saison a commencé avec deux reports et on va se retrouver avec une saison compressée sur deux mois. Ca va être difficile mais on va s’en sortir.

Quelle est la marge de progression de ton équipe ?

Comme à chaque début de saison, on a des jeux qui ont été importés par notre coordinateur offensif. On ne peut que progresser.

Ces changements qui ont eu lieu au début de la saison ne vous ont pas trop secoué ?

Un petit peu. Le départ brutal du quarterback puis le départ du coach deux semaines après, ça nous a fait quelque chose. Mais on est une équipe et avec ou sans coach, on fera tout ensemble. Cela nous a même encore plus soudés.

Quelle est l’équipe qui, au vu de ce début de championnat, t’impressionne ?

Les Spartiates font vraiment un bon début de saison. Les Dauphins aussi ; l’année dernière ils ont fait une très mauvaise saison et là ils commencent à rentrer dans le moule. Elle risque d’impressionner cette année.

Dans le sud, ce sera votre principal rival ?

J’attendrai d’avoir joué contre eux dans deux semaines (rires)… Les Blacks forment une très bonne équipe. Je m’attends à une rencontre très serrée contre les Dauphins, ce ne sera pas comme l’an passé.

Te voilà dans le cercle assez restreint des QB français (avec Maxime Sprauel et Paul Durand)…Avec la multiplication de tes bonnes prestations, intégrer l’équipe de France, tu n’y penses pas ?

J’aimerais bien, oui. Pourquoi pas ! C’est vrai qu’on est trois QB français. J’espère un jour faire partie de cette équipe mais ce n’est pas mon but premier en tout cas : Je ne vise pas l’équipe de France en particulier. Si les coaches sont contents de moi, alors ils m’appelleront...

 

Merci à Fabien Baldino et Anaïs Feuillet pour les photos (envoyées par Loic Caruso)

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 Le football est un sport invraisemblable. Parfois c'est tellement invraisemblable que c'est incroyable.  – Tom Landry, coach légendaire des Dallas Cowboys

En VO :  Football is an incredible game. Sometimes it's so incredible, it's unbelievable. 

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