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Olivier Moret : Les armes des bleuets à Austin
Pour finir sur notre série d'entretien avec le sélectionnaire des "Bleuets", nous allons aborder la compétition qui va se dérouler à Austin en fin de mois et les armes de la France dans le tableau peu évident ou elle va devoir se faire son trou.
Dans votre liste, il y a des joueurs qui ont fait Séville, en attendez-vous quelque chose de plus que les autres en terme de leadership ?
Oui et non ! On peut penser que ceux qui ont fait une compétition internationale ont l’expérience, qu’ils doivent donc être les leaders mais ce n’est pas si simple car à Austin ce sera un gros saut dans l’inconnu pour tous : c’est une compétition sur le sol américain, face aux meilleurs mondiaux… c’est vraiment un haut niveau. En 2009, j’ai sans doute commis l’erreur à Canton de positionner en tant que leaders les joueurs qui avaient fait la compétition précédente. Or, si c’étaient des leaders sur le terrain, ils ne l’étaient plus en dehors, certains donnaient le mauvais exemple : ils ne s’entrainaient pas sérieusement, ne donnaient pas le bon exemple, ne s’étiraient pas….. Un leader cela n’attend pas forcément le nombre des années ou l’expérience ; d’ailleurs on a demandé à tous les joueurs de voter à bulletin secret pour celui qui était le leader de l’équipe, et à l’écrasante majorité c’est un joueur que nous coachs on n’avait pas vu venir car c’est quelqu’un de réservé, qui ne parle pas dans le huddle ou dans le vestiaire… mais pour ses partenaires c’était le leader de l’équipe. Ce sera évidemment l’un des capitaines car la moitié est désigné par l’équipe et l’autre moitié ce sont des joueurs choisis par le coaching staff.
Concernant la tactique, ce n’est pas trahir un secret de dire que vous allez beaucoup miser sur le jeu de course et l’option ?
En effet notre jeu est très axé au sol et nous avons la chance en France d’avoir beaucoup de très bon porteurs ; dans la liste des pré-sélectionnés, il y a 10 coureurs et nous avons dit que nous partirons avec 7 coureurs à Austin. Le choix ne sera pas facile car ce sont tous des excellents joueurs et donc il va falloir juger souvent à qualité égale sur des critères de mentalité ou d’âge différent.
7 coureurs ce n’est pas trop important ?
Non car il y aura probablement 2 fullbacksFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB)., et des joueurs capable de jouer en Z pour aller faire des réceptions. Donc des HB purs et durs ce sera certainement que 3 joueurs.
En attaque toujours, vous partez avec 9 hommes de ligne ; cela semble cohérent pour une compétition internationale.
En effet, il y a 3 matchs à jouer et on sait qu’il peut y avoir des blessures donc 9 cela me parait être le chiffre juste.
Parlons maintenant des quarterbacksQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs., vous avez 3 joueurs : quelle sera leur mission dans un jeu très axé au sol ?
C’est certain que l’on jouera beaucoup d’option, mais nos 3 quarterbacks ne sont pas là que pour faire des remises : ce sont des joueurs capable de faire de bons lancés et à mon avis c’est le meilleur groupe historique que nous avons car les 3 joueurs sont très proches l’un de l’autre même si Mathias Soler est peut être légèrement au-dessus. Remi Bertellin est quarteback sur la feuille de match, mais c’est aussi un très bon receveur et nous l’utiliserons à ce poste si nécessaire. Mais que ce soit Soler, Bertellin et Torrelli, nous comptons sur eux pour lancer le cuir et nous sommes persuadé qu’ils sauront le faire ; par le passé, nous avons eu l’exemple de la blessure de Max Sprauel qui nous avait laissé sans réel quarterback sur une compétition, nous ne referons pas l’erreur.
Les contours de l’équipe étant dessinés, quels sont vos objectifs pour la compétition ?
Je dirais être le meilleur européen, mais du fait du tirage cela sera très difficile car les Autrichiens ont toutes les chances de finir devant nous du fait de leur premier match qui va les avantager. Donc nous prendrons les matchs un par un et nous visons la victoire dans 2 des 3 matchs… au moins !
Vous commencez par les japonais, c’est une équipe très difficile a jouer…
En effet. Ils ont déjà annoncé qu’ils venaient là pour le titre mondial et on sait qu’ils seront très compétitifs. C’est une équipe sponsorisée par American Airlines et cela leur permet d’arriver très tôt et de faire un grand stage avant la compétition, en plus ils ont un staff impressionnant avec une délégation de 33 personnes en plus des joueurs ! Sans compter que sportivement la fois où l’on a joué contre eux on a perdu sèchement. En gros, on va tenter de leur poser un maximum de problème et de se concentrer sur notre performance pour les faire douter et ...pourquoi pas ??.
En cas de défaite contre le Japon, vous rencontrez les Suédois qui sont à votre portée, et dans ce cas-là cela ouvre un match final contre les Samoa Américaines. Que savez-vous de cette équipe ?
Pour avoir fréquenté les samoans en World Team, je peux vous dire qu’ils ont une agressivité et une intensité qui force le respect. Ce sont des athlètes hors norme, mais tactiquement cela peut être « brouillon » et cela manque de focalisation sur l’instant. L’option peut considérablement les gêner car c’est un football qui demande beaucoup de discipline. On va essayer de leur faire perdre le contrôle si on les joue.
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